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Société - Épidémie

Le nombre de personnes contaminées par le nouveau coronavirus frôle la barre des 100

Malgré les appels répétés à l’isolement, des citoyens intrépides ont afflué hier sur la corniche de Beyrouth pour... se promener ou faire du jogging.

Des promeneurs hier sur la corniche de Beyrouth. Photo DR

Le Liban a annoncé hier une nouvelle hausse du nombre des patients contaminés par le nouveau coronavirus : l’ensemble des cas avérés depuis le début de l’épidémie le 20 février a ainsi grimpé à 99 cas, selon un bilan du ministère de la Santé publique. Au nombre de ces cas, un cuisinier à la cafétéria du Centre médical de l’Université américaine de Beyrouth (AUBMC). Originaire de Baalbeck, il a été transporté hier à l’hôpital par la Croix-Rouge libanaise. Dans une note interne, le directeur du centre médical de l’établissement a expliqué que « l’employé en question était rentré au travail après un congé ». « À son arrivée, il présentait des symptômes de la maladie, a-t-il ajouté. Il a été directement dirigé aux urgences. Son test s’est avéré positif. » Selon notre correspondante dans la Békaa, Sarah Abdallah, le patient en question était rentré dans son village en empruntant les vanettes de transport en commun et avait rendu visite à plusieurs membres de sa famille.

Face à la propagation du nouveau coronavirus, le Liban a renforcé encore plus ses mesures de prévention, décrétant hier un état de mobilisation générale jusqu’au 29 mars. Et ce dans l’objectif de « ralentir la diffusion du virus » comme l’a affirmé le Premier ministre Hassane Diab à l’issue du Conseil des ministres, tenu hier au palais de Baabda (lire par ailleurs).

De leur côté, plusieurs chefs religieux ont pris des mesures de suspension des cérémonies religieuses. Le vicaire apostolique des latins, Mgr César Essayan, a ainsi adressé une lettre aux clergé, religieuses, religieux et fidèles du vicariat, demandant « la suspension de toutes les célébrations en présence des fidèles – à l’exception des funérailles – et cela au moins jusqu’au 3 avril ».

Le Conseil supérieur chérié a quant à lui prolongé la suspension de toutes les audiences dans ses tribunaux jusqu’au 20 mars. Dans un communiqué, cette instance religieuse a précisé que « seules les affaires administratives seront maintenues ». Quant à Dar el-Fatwa, elle a annoncé samedi la fermeture des mosquées les vendredis et la suspension temporaire des prières à l’intérieur.


(Lire aussi : Écoutons ce que le coronavirus nous ditl'Edito d'Emilie SUEUR)


Des intrépides sur la corniche
Malgré les appels répétés à observer l’isolement et ne sortir de la maison que pour les situations urgentes, des Libanais en grand nombre ont décidé hier de profiter de la journée ensoleillée pour se promener ou faire leur jogging sur la corniche de Beyrouth. Des vidéos et des photos dénonçant ces actes « irresponsables » ont circulé sur les réseaux sociaux.

Face à cet afflux de promeneurs, et dans un contexte d’appel à respecter une forme de « distanciation sociale », un véhicule de la municipalité de Beyrouth a exhorté, dans un message diffusé par haut-parleur, les gens à « évacuer immédiatement la corniche ». Dans l’après-midi, la corniche était de nouveau déserte.

Le président du conseil municipal de Saïda, Mohammad Saoudi, a demandé pour sa part hier à la police municipale et à l’équipe de pompiers d’organiser des patrouilles tout le long de la corniche de la ville pour évacuer les promeneurs, ainsi que les marchands ambulants.


(Lire aussi : Covid-19 : la revanche de l’Étatle commentaire d'Anthony SAMRANI)


Dans le cadre des mesures de lutte contre la propagation du nouveau coronavirus, le ministre de la Santé Hamad Hassan a par ailleurs publié samedi une circulaire demandant aux hôpitaux privés de transférer à l’hôpital Rafic Hariri et, plus tard, aux autres hôpitaux qui les accueilleront, les patients suspectés d’être atteints. Selon cette circulaire, les hôpitaux privés devront recevoir les patients testés positifs si les établissements gouvernementaux ne peuvent plus le faire. Dans une deuxième circulaire, M. Hamad a défini les mécanismes d’achat qui permettront aux hôpitaux de garantir le matériel et les services nécessaires pour lutter contre le virus.À ce niveau, l’ordre des infirmières et des infirmiers au Liban a tenu hier une réunion dédiée à la lutte contre le Covid-19. Dans un communiqué, l’ordre a appelé les établissements hospitaliers à « soutenir » le corps infirmier « sur les plans matériel et moral ». Il les a également appelés à leur assurer un environnement de travail « sûr », à « considérer l’auto-isolement des infirmières et infirmiers comme un congé lié à une urgence de travail et non un congé annuel ou non payé ». L’ordre a également demandé aux établissements de lui fournir les noms des infirmières et infirmiers en auto-isolement pour leur assurer le soutien nécessaire.

Le ministère des Déplacés a pour sa part annoncé samedi qu’il suspendait, « jusqu’à ce que la situation au sein des institutions revienne à la normale », le paiement des indemnités en raison de la propagation du nouveau coronavirus au Liban. Dans un communiqué, il a expliqué que cette décision a été prise « en raison des circonstances actuelles qui l’empêchent, ainsi que la caisse centrale des Déplacés, de mener les travaux d’estimation et la réception des demandes des citoyens ».

Enfin, plusieurs familles de détenus ont tenu hier un sit-in sur la route menant vers le palais présidentiel à Baabda, en parallèle à la tenue du Conseil des ministres. Les manifestants ont appelé le chef de l’État Michel Aoun et le Premier ministre Hassane Diab à décréter une amnistie générale, de peur d’une propagation du Covid-19 dans les prisons du pays.



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