Le chef du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil a proclamé la "mobilisation générale" de sa formation pour faire face au nouveau coronavirus qui a contaminé jusque-là 93 personnes au Liban et tué trois autres.
Lors d'un discours prononcé par visioconférence depuis le siège du CPL à Mirna Chalouhi, au cours de son conseil national qui remplace le congrès annuel en raison de la pandémie qui n'épargne pas le Liban, M. Bassil a également annoncé des mesures concrètes pour lutter contre la propagation du virus.
"Le CPL réunit aujourd'hui son conseil national, à distance via des moyens électroniques. Nous votons notre budget annuel et adoptons notre feuille politique, en délaissant toutes les célébrations à cette occasion, (...) par respect des consignes édictées pour lutter contre le coronavirus et sa propagation", a expliqué M. Bassil.
"Cette fois-ci, nos missions sont différentes : Nous sommes responsables de nous-même et des autres, ainsi que de tout ce qui nous entoure, de tous ceux qui vivent avec nous, que ce soit au sein du CPL ou à domicile, en société et au sein de la nation. Nous mettons de côtés toutes nos divergences et unissons nos efforts en les mettant au service de l’État et de la société, ainsi que de toute personne dans le besoin. En tant que CPL, nous sommes présents sur tout le territoire libanais et sommes au service de tous les citoyens. Nous partageons les mêmes peurs (...)", a souligné Gebran Bassil.
Il a ensuite fait savoir que sa formation "se tient sous l'autorité de l’État et respecte ses consignes". "Nous soutenons toute décision que prend l’État car la situation est inquiétante et nous sommes sur le point de voir la maladie se propager, avec la possibilité de voir nos capacités médicales dépassées. Il semble donc que la quarantaine générale est inévitable, même si elle sera douloureuse, car c'est le seul moyen de sauver un maximum de vies", a estimé M. Bassil.
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Mobilisation générale
Le Liban enregistrait samedi, peu avant midi, 93 cas de contamination par le nouveau coronavirus, 15 de plus qu'hier soir, selon le dernier rapport du ministère de la Santé. Aucun nouveau décès n'a été constaté toutefois, le bilan se maintenant à trois pour le moment. Le nouveau coronavirus a fait au moins 5.402 morts dans le monde depuis son apparition en décembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles samedi à 09H00 GMT. Plus de 143.400 cas d'infection ont été dénombrés dans 135 pays et territoires depuis le début de l'épidémie.
Le chef du CPL a dans ce contexte annoncé la création d'un comité d'urgence pour le coronavirus et une "mobilisation générale sur les plans régionaux et centraux, en fonction des capacités du parti et des individus". Pour Gebran Bassil, "la priorité va aux personnes âgées et celles dont l'immunité est faible ou qui souffrent de maladies chroniques".
Parmi les mesures que compte prendre ce comité d'urgence : "assurer un dépistage gratuit et rapide, la désinfection des endroits publics et privés, la livraisons de courses aux personnes qui en ont besoin lors de leur quarantaine à domicile, la mise à disposition de certaines machines respiratoires en cas d'extrême urgence, la mise à disposition d'espaces et d'hôtels pour accueillir des patients lorsque les hôpitaux seront débordés, une campagne de distribution d'équipements de désinfection et de protection, notamment des solutions hydroalcooliques, des gants, des masques et des thermomètres, ou encore la mobilisation de volontaires, notamment des médecins et infirmiers, ainsi que des jeunes membres du parti afin de prendre en charge les patients".
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"Crise existentielle"
"Lorsque nous faisons face à une crise nationale de cette ampleur, nous faisons face à une crise existentielle qui menace tout le Liban, tous les Libanais. Mais nous sommes là, unis et loin de la politique", a insisté Gebran Bassil. "Il n'y a pas de différence au Liban entre les personnes contaminées, qu'elles viennent d'Italie ou d'Iran. Le virus est le même et peut toucher tout humain, indépendamment de son affiliation".
Et Gebran Bassil de conclure : "Nous, en tant que CPL, devons être à la hauteur de cette crise nationale et faire preuve de citoyenneté envers tous les Libanais. (...) Nous sommes confiants qu'en étant unis, nous vaincrons ce virus et tout danger qui menace le Liban".
Le CPL, largement conspué depuis le 17 octobre dernier, tout comme son chef, par les manifestants anti-pouvoir, comptait faire une sorte de "come-back" politique lors du congrès annuel du parti, initialement prévu au centre d'exposition BIEL, secteur Furn el-Cheback. Une façon pour la formation fondée par le chef de l’État de commémorer la "guerre de libération" (14 mars 1989) déclarée contre les troupes syriennes par Michel Aoun, alors commandant en chef de l’armée et chef d’un gouvernement de transition.
Au cours de ce congrès, un document sur la stratégie politique pour l’année en cours devra être exposé puis soumis au vote des participants, qui devront procéder à un scrutin électronique. Selon la responsable de la commission de l’information au sein du parti, Rindala Jabbour, le document politique ne sera pas divulgué publiquement, parce que les préoccupations des Libanais sont actuellement centrées sur le coronavirus, explique notre journaliste Scarlett Haddad. Il sera communiqué en interne et soumis au vote d’un collège électoral de près de 200 personnes.
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commentaires (9)
Commemorer quoi exactement? Le debut de la fin du petit Liban qui restait souverain a l'epoque? Le debut de l'exode massif des Libanais, surtout les Chretiens? Mais bon rien ne surpris plus debut la commemoration du 7 aout avec jamil sayyed au premier rang
Le Phenicien
21 h 52, le 14 mars 2020