Les changeurs vont respecter la circulaire de la Banque du Liban (BDL) qui plafonne le taux de change livre/dollar sur le marché secondaire, selon un communiqué de leur syndicat publié mardi soir.
Ce dernier s’est réuni hier avec le gouverneur de la BDL pour évoquer l’application de la circulaire n° 546 adoptée vendredi dernier et qui limite le taux auquel les bureaux de change peuvent acheter des dollars à un niveau 30 % plus élevé que celui appliqué entre la BDL et les banques, qui oscille entre 1 515 et 1 518 LL (soit quelques livres de plus que la parité officielle de 1 507,5). Le texte ordonne également aux changeurs de ne pas arrêter de servir leur clientèle tant que leur volume d’échange correspond à la moyenne habituelle en 2018 et 2019. Également présents à la réunion qui a démarré aux environs de midi, le procureur financier Ali Ibrahim et le juge Samir Hammoud qui préside la commission de contrôle des banques.
(Lire aussi : La BDL peut-elle vraiment contrôler le taux de change parallèle ?)
La Banque centrale a adopté la nouvelle circulaire pour tenter de limiter l’inflation du cours du dollar qui n’a cessé de grimper depuis fin août en plein contexte de crise économique et financière aiguë, en marge duquel les banques ont imposé d’importantes restrictions sur les retraits d’espèces en dollars et les transferts vers l’étranger. La circulaire officialise en outre les termes d’un accord conclu entre la BDL et les changeurs le 21 janvier, mais qui n’a pas été appliqué par la filière (les taux gravitent autour de 2500 livres depuis plusieurs semaines).
La BDL prévoit de retirer les licences aux changeurs qui ne respectent pas la nouvelle circulaire. Mais cette sanction risque toutefois d’être sans effet pour les bureaux qui opèrent sans licence. Lors de la réunion, le syndicat des changeurs aurait souligné que la responsabilité de la lutte contre les changeurs illégaux relevait de la responsabilité de l’État et des forces de sécurité. Selon des sources proches de la filière régulièrement contactées par L’Orient-Le Jour, changeurs légaux ou non licenciés se retrouvent la majeure partie du temps contraints par le jeu de l’offre et de la demande d’aligner leurs taux respectifs. Elles considèrent en outre que la BDL pourra difficilement imposer un plafond sur le marché secondaire sans injecter des devises pour réguler ce marché, comme elle le faisait avant la crise.
Repère
Le taux de change : comment ça marche ?
Pour mémoire
Le taux de change parallèle a dépassé la barre des 2 600 livres pour un dollar
"Les changeurs Acceptent..."?? j aime bien ca,ils acceptent! mais BDL et banques,cessez ce jeu sur nous! vs faites du marché parallèle ou "black market" un marché légal alors!?!
13 h 41, le 11 mars 2020