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À La Une - épidémie

Coronavirus : les inquiétudes économiques s'aggravent, risque de "pandémie"

Toute l'Union européenne est désormais touchée avec l'annonce de deux premiers cas à Chypre.

Des Irakiennes guéries du coronavirus quittent un hôpital de Bagdad où elles se trouvaient en quarantaine, le 9 mars 2020. Photo REUTERS/Khalid al-Mousily

Les craintes de voir l'épidémie provoquée par le nouveau coronavirus durablement affecter l'économie mondiale se sont amplifiées lundi, une journée noire pour les Bourses dans le monde entier, tandis que l'Italie était à son tour en partie paralysée.

Car si, le même jour, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé que la Chine était "en train de maîtriser l'épidémie", elle a parallèlement averti que "la menace d'une pandémie" à l'échelle de la planète était "devenue très réelle", tout en reconnaissant que ce serait "la première" de l'histoire "qui pourrait être contrôlée". Le nombre des cas dépasse dorénavant les 110.000, dont près de 4.000 morts, dans 100 pays et territoires, selon un bilan établi lundi par l'AFP. L'Allemagne a annoncé ses deux premiers décès

Les nouveaux cas de contamination sont notamment liés à la progression de la maladie en Iran, où près de 600 porteurs du virus supplémentaires ont été enregistrés.

Toute l'Union européenne est désormais touchée avec l'annonce lundi de deux premiers cas à Chypre. L'Europe a passé lundi le cap des 500 morts, avec 97 nouveaux décès en Italie.

Avec des conséquences importantes au plan économique, les grandes places européennes ayant plongé d'environ 20% depuis le début de l'année, sous l'effet conjugué de l'épidémie et de la chute des prix du pétrole.

La Bourse de Francfort a ainsi connu lundi sa plus lourde chute depuis les attentats du 11 septembre 2001, s'effondrant de 7,94%, celles de Londres et de Paris perdant respectivement 7,69% et 8,39% (sa pire séance depuis 2008).

Les dirigeants européens auront d'ailleurs mardi une visioconférence pour coordonner leurs actions et la Banque centrale européenne pourrait déployer jeudi un éventail de mesures de soutien dans la zone euro.


Une "réponse internationale" ?

On retrouvait des inquiétudes similaires dans le monde entier, le Fonds monétaire international (FMI) appelant à ce sujet à "une réponse internationale coordonnée".

A New York, la Bourse reculait de 6% à 15H00 GMT, emboîtant le pas aux marchés asiatiques et du Golfe, le stress lié à la chute des cours du pétrole engendrée par une guerre des prix russo-saoudienne venant s'ajouter à l'aggravation de l'épidémie.

Car si la Chine, où, selon l'OMS, plus de 70% des malades ont guéri, semble sortir de l'ornière avec seulement 22 décès en 24 heures (3.119 depuis décembre) et une progression quotidienne de la maladie (40 cas) au plus bas depuis janvier, les autres pays ont vu le nombre des morts et des cas bondir et multiplient les mesures pour tenter d'endiguer la maladie.

L'Italie, désormais le pays le plus touché après la Chine avec 463 décès et 9.172 cas, a placé un quart de sa population en quarantaine jusqu'au 3 avril, de Milan, la capitale économique, à Venise, haut lieu du tourisme mondial. Et si deux petites villes -Codogno et de Casalpusterlengo- sont depuis sorties de la "zone rouge" en Lombardie, les déplacements à partir et hors de ces vastes régions septentrionales sont désormais très limités.

Toutes les stations de ski du pays vont fermer à partir de mardi. Les musées, salles de sport, piscines, discothèques, salles de jeux et bars doivent aussi rester fermés dans toute l'Italie.



La Saint-Patrick menacée 

La Corée du Sud, le troisième pays le plus touché, a quant à elle annoncé lundi son plus faible nombre quotidien de nouvelles contaminations (248) en deux semaines, ce qui porte le total à 7.382 dont 51 décès. Mais en Egypte, un bateau de croisière avec 171 passagers dont 101 touristes étrangers a été évacué à Louxor (sud) après la découverte de 45 porteurs du virus à son bord.

La France, le cinquième pays le plus atteint avec plus de 1.100 cas (19 morts), a interdit les rassemblements de plus de 1.000 personnes. A Berlin, le gouvernement a appelé à prendre une mesure identique en Allemagne, où un millier de cas ont été signalés.

La Pologne a de son côté introduit des contrôles sanitaires aux postes-frontières avec ce pays ainsi qu'avec la République Tchèque, cependant qu'en Espagne (près de mille cas), toutes les écoles de la ville de Vitoria au Pays basque vont être fermées pendant deux semaines.

En Irlande, le gouvernement a décidé d'annuler les parades organisées à Dublin et à Cork, pour la Saint-Patrick le 17 mars.


Faire des stocks

Le bilan s'est aussi alourdi aux Etats-Unis, qui comptent 21 morts et plus de 500 cas de contamination. Plusieurs Etats, sur la trentaine affectés, ont décrété l'état d'urgence pour débloquer des ressources fédérales.

Les autorités sanitaires y ont exhorté lundi les personnes les plus susceptibles de tomber gravement malades, notamment les plus âgées, à faire des stocks de provisions et de médicaments afin de se préparer à rester chez elles. Le navire de croisière Grand Princess, bloqué au large de San Francisco avec des milliers de passagers et membres d'équipage va pour sa part pouvoir accoster lundi à Oakland (Californie).

L'épidémie continue de peser sur les calendriers sportifs. Un match de rugby France-Irlande, prévu pour samedi au Stade de France, a été reporté. Le début du championnat du Japon de baseball, un sport majeur dans cet archipel, est lui aussi remis à plus tard.

Le Comité olympique grec a annoncé lundi que la cérémonie d'allumage de la flamme olympique, prévue pour ce jeudi dans le stade antique d'Olympie, serait fermée au public.

A contrario, le complexe Shanghai Disneyland a partiellement rouvert lundi. Autre signe du recul de la maladie en Chine, à Wuhan, la ville chinoise de loin la plus contaminée, 14 des 16 hôpitaux de campagne ouverts ont déjà été fermés.



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