La France étudie des options pour aider le Liban à se remettre de sa crise financière, y compris par le biais d'un programme du Fonds monétaire international si Beyrouth le souhaite, a déclaré lundi à Abu Dhabi le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire. Selon une information rapportée par Reuters, M. Le Maire a indiqué aux journalistes avoir discuté de la situation au Liban avec des responsables aux Émirats arabes unis.
Dimanche, M. Le Maire avait déjà affirmé à Reuters que son pays était prêt à soutenir financièrement le Liban, dans un cadre bilatéral ou multilatéral tout en appelant à ne pas mélanger le "rétablissement" du pays du Cèdre à la question de l'Iran. "La France se tient toujours prête à aider le Liban. Cela a toujours été le cas dans le passé et ce sera le cas dans l'avenir", avait dit le ministre français à l'issue d'une réunion des responsables du G20 à Riyad. "Nous savons qu'il y a des liens entre ces deux questions, mais nous ne voulons pas mélanger la question du rétablissement économique du Liban, qui est aujourd'hui clairement une urgence, et la question de l'Iran", a-t-il ajouté. Le gouvernement libanais doit par ailleurs prendre "urgemment des décisions" permettant d'améliorer la situation du pays, a encore exhorté M. Le Maire.
Fin janvier, le président Emmanuel Macron avait déclaré que la France ferait "tout" pour "aider" le Liban, soulignant encore qu'il allait rester "vigilant" sur des "activités terroristes" depuis le Liban qui menaceraient non seulement les Libanais, mais Israël, pays voisin en conflit avec le Hezbollah.
Alors qu'elle était supposée quitter le pays dimanche, la délégation du FMI, arrivée jeudi dernier à Beyrouth afin de discuter avec les responsables de l'aide technique que peut apporter l'institution financière au Liban, a prolongé son séjour au Liban et poursuivi ses discussions avec les responsables.
Les cercles économiques et politiques libanais débattent de l’opportunité de rembourser en mars des eurobonds qui s’élèvent à 1,2 milliard de dollars, alors que le pays est en pleine crise économique et financière aiguë. Certains milieux prônent de négocier dès à présent avec les créanciers de l’État une restructuration de la dette. Le gouvernement de Hassane Diab, qui s’est donné jusqu’à fin février pour trancher, a déjà fait un premier pas vers la restructuration de la dette en lançant deux appels à propositions, l’un visant à sélectionner un cabinet d’avocats international et l’autre pour un cabinet de conseil financier international.
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