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À La Une - Liban

Raï appelle la contestation à réclamer "le retour à un État civil"

Le patriarche regrette que les concepts de citoyenneté et de vivre-ensemble ont été remplacés au fil des ans "pour faire du Liban un pays de confessions, où l'allégeance se fait à un parti et son chef".

Le patriarche maronite lors d'une conférence en l'église Saint Maron de Rome, le 8 février 2020. Photo Ani

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a affirmé samedi, lors d'une conférence sur le patriarche Élias Hoyek organisée à Rome, que "le Liban était un État civil, dans lequel l'appartenance est tout d'abord citoyenne et non pas confessionnelle ou religieuse", appelant le mouvement de contestation populaire, mobilisé depuis le 17 octobre, à réclamer le retour à cet État civil. 

Saluant le mouvement populaire qui réclame "l'établissement d'un État civil", le patriarche a souligné que "le Liban était à la base un État civil", citant le patriarche Élias Hoyek, considéré comme l'un des "pères fondateurs du Liban", qui avait affirmé qu'il n'existe au Liban "qu'une seule confession et son nom est le Liban". "L'appartenance au pays est d'abord citoyenne et non pas confessionnelle ou religieuse", a déclaré Mgr Raï, regrettant que les concepts de citoyenneté et de vivre-ensemble aient été remplacés au fil des ans "pour faire du Liban un pays de confessions, où l'allégeance se fait à un parti et son chef". 

En 1919, le patriarche Hoyek avait représenté les habitants du Mont-Liban à la conférence de Versailles, qui réunissait à l'époque les vainqueurs de la Première Guerre mondiale. L'Empire ottoman qui régissait alors le territoire du Liban actuel ayant été vaincu, le patriarche Hoyek avait réclamé lors de cette conférence un Liban indépendant, ne se limitant pas à la superficie du Mont-Liban.

"Le mouvement de contestation doit demander le retour à l’État civil, la décentralisation administrative, la création d'un Sénat et l'annulation de l'article 95 de la Constitution", a réclamé le cardinal Raï. 

L'article 95 dispose que durant la période intérimaire (c’est-à-dire en attendant la mise en place du comité chargé de l’abolition du confessionnalisme politique), "la règle de la représentation confessionnelle est supprimée. Elle sera remplacée par la spécialisation et la compétence dans la fonction publique, la magistrature, les institutions militaires, sécuritaires, les établissements publics et d’économie mixte, et ce conformément aux impératifs de l’entente nationale, à l’exception des fonctions de première catégorie ou leur équivalent. Ces fonctions seront réparties à égalité entre chrétiens et musulmans, sans réserver une quelconque fonction à une communauté déterminée tout en respectant les principes de spécialisation et de compétence". Il devait faire l'objet d'une séance parlementaire consacrée à son interprétation, qui a toutefois été ajournée sine die en raison du soulèvement populaire.

Depuis le début de ce soulèvement, les contestataires réclament le départ de toute la classe dirigeante, accusée de corruption et d'incompétence, tout comme de nombreuses réformes et notamment, l'abolition du confessionnalisme politique. 



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Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a affirmé samedi, lors d'une conférence sur le patriarche Élias Hoyek organisée à Rome, que "le Liban était un État civil, dans lequel l'appartenance est tout d'abord citoyenne et non pas confessionnelle ou religieuse", appelant le mouvement de contestation populaire, mobilisé depuis le 17 octobre, à réclamer le retour à cet État...

commentaires (2)

LE PATRIARCHE SEMBLE AVOIR VECU AILLEURS. LE LIBAN DEPUIS TOUJOURS EST UN PAYS DE CONFESSIONS DIVERSES QUI ONT VECU ENSEMBLE MAIS PAS TOUJOURS EN HARMONIE.

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 50, le 08 février 2020

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Commentaires (2)

  • LE PATRIARCHE SEMBLE AVOIR VECU AILLEURS. LE LIBAN DEPUIS TOUJOURS EST UN PAYS DE CONFESSIONS DIVERSES QUI ONT VECU ENSEMBLE MAIS PAS TOUJOURS EN HARMONIE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 50, le 08 février 2020

  • "L'appartenance au pays est d'abord citoyenne et non pas confessionnelle ou religieuse". 5Patriarche Elias Hoyek). Quant à moi, j'ajouterais que le Liban est une République laïque. Par conséquent, les lois républicaines sont au dessus des lois de la foi.

    Un Libanais

    13 h 17, le 08 février 2020

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