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Économie - Entreprises

Le secteur privé réclame plus de transparence de la part de la BDL

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a rencontré une délégation du RDCL World. Photo D.R.

Une délégation du Rassemblement des dirigeants et chefs d’entreprise libanais dans le monde (RDCL World, une entité distincte du RDCL local dirigé par Fouad Rahmé), s’est réuni hier avec le gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé, pour évoquer les moyens de relancer la confiance du secteur privé envers les banques du pays dans le contexte actuel de crise économique et financière.

Le président de l’organisation, Fouad Zmokhol, a notamment insisté pour que la BDL tienne « un point presse hebdomadaire » pour informer de façon transparente les entreprises sur l’évolution de la situation ainsi que des « mesures stratégiques » que les autorités prévoient de mettre en place. Il a en outre regretté que les PME payent le prix fort de la crise et une nouvelle fois suggéré qu’un fonds international de soutien financé par les partenaires du Liban soit mis en place pour répondre aux besoins de financement urgent des acteurs économiques du pays.


Nouveaux mécanismes d’ici à un mois
Selon Fouad Zmokhol contacté par L’Orient-Le Jour, le gouverneur a rappelé qu’il attendait encore que le Parlement l’habilite à légaliser les mesures de contrôle de capitaux informelles prises par les banques depuis la fin de l’été pour mettre en place de nouveaux « mécanismes » devant garantir les besoins en dollars des entreprises de plusieurs filières, sans préciser lesquelles. Il a notamment espéré pouvoir le faire dans les « trois à cinq semaines à venir ».

La BDL a déjà mis en place ce type de mécanisme à travers deux circulaires (n° 530 et n° 535) réservées aux importateurs de blé, de carburant, de matériel médical, de produits pharmaceutiques et de matières premières pour fabricants de médicament. Ces dispositifs permettent aux filières concernées de débloquer une partie de leurs besoins en dollars au taux officiel (1507,5 livres pour un dollar) à certaines conditions. Le mécanisme mis en place n’a toutefois pas été plébiscité par les entreprises qui en bénéficient, qui le jugent trop contraignant.

Le gouverneur a en outre reconnu que le secteur bancaire avait été « ébranlé » par la crise que traverse le pays, tout en assurant que le plus dur « était passé ». Il a également appelé les clients des banques à signaler aux autorités compétentes toute difficulté qu’ils rencontreraient pour transférer de « l’argent frais » depuis les comptes dédiés créés spécifiquement pour les fonds en devises déposés après le 17 novembre, date de la première tentative d’harmonisation des restrictions mises en place par les banques. Contrairement à ceux déposés avant cette date, ces fonds peuvent en principe être librement transférés à l’extérieur du pays.

Fragilisées par des décennies de mauvaise gestion, l’économie libanaise a littéralement piqué du nez en 2019, tandis que ses dirigeants sont contestés par une importante partie de la population, un mécontentement à l’origine d’un mouvement de contestation qui a démarré le 17 octobre. Face à la dégradation de la situation financière, les banques libanaises, qui sont très exposées à la dette publique galopante du pays (près de 90 milliards de dollars, soit 150 % du PIB, un des pires ratios du monde), ont de leur côté mis en place de façon informelle et unilatérale des mesures de contrôle de capitaux qui ont frappé de plein fouet l’activité des entreprises et alimenté un climat anxiogène qui a poussé de nombreux déposants à chercher à retirer leur argent.



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