Rechercher
Rechercher

Société - Événement

« Être vivant » : à Beyrouth, vendredi, une « Nuit des idées » qui résonne avec l’actualité

Il s’agit désormais d’un des grands rendez-vous culturels organisés par l’Institut français, au même titre que le Salon du livre de Beyrouth. Fidèle à son double objectif de décloisonnement des disciplines, la Nuit des idées, organisée cette année en partenariat avec L’Orient-Le Jour, rassemblera artistes, universitaires, activistes et tous les curieux pour une nuit de réflexion sans barrières. Une nuit de discussions, de tables rondes et d’événements culturels, vendredi de 17h à minuit, qui aura pour cadre non seulement les locaux de l’Institut français, rue de Damas, mais également le Musée des minéraux de Beyrouth (MIM) et sa riche collection de minéraux et de fossiles. Évidemment, un événement qui place au cœur de son ADN le débat d’idées ne pouvait faire l’impasse sur les événements sociaux et politiques des derniers mois au Liban. Le thème, « Être vivant », est choisi pour la France et tous les Instituts français à l’étranger par l’Institut français de Paris, « mais celui-ci est suffisamment large pour permettre une adaptation pertinente aux contextes locaux », explique Véronique Aulagnon, conseillère de coopération et d’action culturelle et directrice de l’Institut français du Liban. « Ici, au Liban, le programme a été remanié pour répondre aux préoccupations qui se sont exprimées depuis la révolte du 17 octobre. Le thème “Être vivant” le permettait pleinement, puisque s’interroger sur ce que signifie le fait d’être vivant aujourd’hui, c’est aussi traiter des formes de vie et de la problématique de l’engagement », poursuit-elle. La question des soulèvements populaires ne sera ainsi pas une thématique propre à la Nuit des idées libanaise, puisqu’elle sera également au cœur du programme au Chili, par exemple, ainsi que dans de nombreux autres pays en proie à l’agitation sociale parmi les 90 participants.

Pour la diplomatie française, il s’agit également de remettre la culture au cœur de son action à l’étranger. Les Instituts français, réputés pour la liberté d’apprentissage et d’expression, qu’ils offrent dans des contextes parfois difficiles, se sont ainsi fait les emblèmes du dynamisme et de l’ouverture de la pensée française et francophone. La Nuit des idées se veut aussi festive, en laissant une place importante à l’art et à la musique, ainsi que populaire, par la gratuité des événements et la traduction simultanée de toutes les interventions en arabe. « Nous avons pu voir que les dernières éditions brassaient un public plus jeune, plus arabophone, parfois originaire de régions à l’extérieur de Beyrouth, et nous nous en félicitons », souligne Véronique Aulagnon. « Devant le succès de l’événement, l’objectif à terme est d’élargir les lieux de débat à l’occasion de la Nuit des idées. Nous serions ravis que de nouveaux partenaires nous rejoignent, à l’instar du MIM cette année. »


(Lire aussi : Bruno David : Les scientifiques doivent se mobiliser de façon intransigeante contre la montée d’obscurantismes)


Un programme riche et éclectique

À Beyrouth, le thème « Être vivant » sera ainsi traité sous trois angles différents : les limites du monde vivant et le rapport entre ses différentes composantes ; l’activisme urbain durant la révolution ainsi que la question du confessionnalisme et de son lien avec les inégalités.

La Nuit des idées libanaise débutera au musée MIM, exceptionnellement ouvert gratuitement au public dès 14h.

C’est à 17h que s’y déroulera l’ouverture officielle de l’événement, immédiatement suivie, de 17h30 à 19h, par une conversation sur « le vivant dans tous ses états », animée et modérée par Bruno David et Salim Eddé, respectivement président du Muséum national d’histoire naturelle de Paris et directeur du Musée des minéraux de Beyrouth. Le programme se poursuivra dans les locaux de l’Institut français, au cinéma Montaigne, de 19h30 à 20h45, avec une table ronde-débat modérée par Suzanne Baaklini, journaliste à L’Orient-Le Jour, autour de la question de l’activisme urbain et de la réappropriation populaire des espaces publics durant le mouvement social libanais. Les intervenants – Antoine Attalah, vice-président de Save Beirut Heritage ; Mona Fawaz, professeure d’urbanisme et cofondatrice de Beirut Madinati ; et Abir Saksouk, cofondatrice des ONG Public Works et Dictaphone Group – entre urbanisme et militantisme échangeront autour de leur idée de la ville. En parallèle, sous les arcades de l’Institut français, les graffeurs Exist et Spaz livreront une performance au long cours, de 19h30 à 22h30, rappelant l’explosion de l’art urbain durant la révolution, tandis qu’une visite commentée de l’exposition Nuqta de l’artiste Ghaleb Hawila se déroulera à la galerie d’expositions.

Enfin, se tiendra dans le hall de la Médiathèque à partir de 21h une dernière table ronde traitant de la question de la nécessité d’un nouveau contrat social libanais, sous l’angle des inégalités et de la remise en question du confessionnalisme. Modérée par Cyrille Nême, journaliste à L’Orient-Le Jour, elle fera intervenir des spécialistes du droit et des sciences politiques comme Karim Bitar ou Halimé el-Kaakour, ainsi que le cofondateur de l’ONG Arcenciel et secrétaire général du Bloc national Pierre Issa. La soirée se clôturera sur un concert du groupe aux influences rock Tanjaret Daghet, de 22h30 à 00h00 au cinéma Montaigne.


Lire aussi

Programmation artistique - Nuit des idées 2020

Confessionnalisme, inégalités : vers un nouveau contrat social ?

Activisme urbain : reconquérir l’espace public

Le vivant dans tous ses états

Il s’agit désormais d’un des grands rendez-vous culturels organisés par l’Institut français, au même titre que le Salon du livre de Beyrouth. Fidèle à son double objectif de décloisonnement des disciplines, la Nuit des idées, organisée cette année en partenariat avec L’Orient-Le Jour, rassemblera artistes, universitaires, activistes et tous les curieux pour une nuit de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut