Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

"Jusqu'au bout" avec la révolution : Libanais et diaspora manifestent ensemble, par écran interposé

 "La symbolique de cette journée est de montrer que tous les émigrés sont unis pour un avenir meilleur au Liban", confie Marc Tuéni de l'initiative Merghterbin Mejtemiin.

Des Libanais de France manifestant place Joffre, à Paris, le 26 janvier 2020. Photo Meghterbin Mejtemiin

Réunis par écrans interposés, des centaines de Libanais ont manifesté dimanche à Beyrouth, Tyr et dans de nombreuses villes du monde entier, sous le slogan "Jusqu'au bout", afin d'afficher la solidarité de la diaspora avec le mouvement de révolte populaire "qui revendique ses droits humains fondamentaux et la transition vers un État civil", depuis 102 jours. 

Alors que des sit-in étaient organisés dans plusieurs capitales européennes, leur mobilisation était retransmise en direct sur un écran installé au niveau de la statue de "l'émigré libanais", sur la route du port de Beyrouth. A cet endroit, des dizaines de personnes ont scandé les slogans devenus traditionnels de la révolution. 

A Paris, dès le début du sit-in prévu place Joffre, en face du mur de la Paix, près de 200 personnes étaient présentes, selon une estimation de Marc Tuéni, un des organisateurs de l'initiative Meghterbin Mejtemiin (Les émigrés rassemblés) qui organise les manifestations de la diaspora depuis octobre. "La symbolique de cette journée est de montrer que tous les émigrés sont unis pour un avenir meilleur au Liban", confie M. Tuéni à notre journaliste Anne Ilcinkas. Il explique que cette mobilisation a été lancée parce que "la situation ne change pas". "Hassane Diab a affirmé qu'il entendait les manifestants et leurs revendications, mais nous n'avons rien vu encore dans ce sens. Ils continuent à se couper le gâteau, à calculer la part de Nabih Berry et de Gebran Bassil (chefs du mouvement Amal et du Courant patriotique libre, ndlr) et la révolution n'a rien à dire dans cela", critique l'activiste. "On en a marre de tout ça, de ces jeux politiques qui durent depuis 30 ans. Le nouveau gouvernement est tout sauf à la hauteur, il est inacceptable et nous continuerons jusqu'au bout à leur mettre la pression (aux dirigeants politiques)", déclare-t-il. 

Pendant le sit-in, des photos de tous les dirigeants libanais et des logos des différents partis ont été brûlés par les contestataires. "C'était l'un des plus beaux rassemblements que nous ayons organisé, les gens étaient très touchés. Un chanteur libanais a chanté des mélodies traditionnelles qui ont ému de nombreux manifestants", raconte la chanteuse Michelle Kesrouani, présente à Paris.


Des photos de politiciens libanais barrées de rouge et brûlées, à Paris, le 26 janvier 2020. Photo Meghterbin Mejtemiin

Au cours de la manifestation, les protestataires des différentes villes liront ensemble un serment, qui sera retransmis en direct, annonce encore Marc Tuéni. 


(Lire aussi : A Beyrouth, des manifestants ont tenté de forcer le passage vers le Grand Sérail)



Dans un communiqué, Meghterbin Mejtemiin accuse les dirigeants d'"humilier" les Libanais depuis trente ans et de "partager la responsabilité de la crise" tandis que "le peuple en subit les conséquences désastreuses". L'organisation affirme, dans le même texte, que le gouvernement de Hassane Diab, "qui porte le masque de technocrate ne trompe personne". "Notre objectif est plus clair que jamais : le système confessionnel n'a plus lieu d'être. Le Liban a besoin de la création d'un véritable État civil, démocratique et souverain, au service du peuple". 


Des Libanais de la diaspora manifestant à Bucarest, en Roumanie, le 26 janvier 2020. Photo Meghterbin Mejtemiin


Après ce rassemblement, les contestataires au Liban se rendront vers le centre-ville, afin de scander leur refus du gouvernement Diab et faire entendre leurs revendications, puis reviendront sous la statue de l'émigré vers 22h, pour une nouvelle diffusion des manifestations organisées cette fois sur le continent américain.

Depuis plus de trois mois, les manifestants libanais se mobilisent contre la classe dirigeante, accusée de corruption et d'incompétence. Cette mobilisation, massive à ses débuts, a fait tomber fin octobre le gouvernement de Saad Hariri. De longues semaines plus tard, le cabinet Diab a été annoncé officiellement mardi dernier, mais il ne convainc pas la rue. Cette contestation de grande ampleur a lieu alors que le pays traverse une grave crise économique et financière. 



Lire aussi
Le "poing de la révolution" brûlé à Nabatiyé quelques heures après son installation

Sabre au clair, l'édito de Issa GORAIEB

Collabos ou résistants ? Le billet de Médéa Azouri

Quelles orientations pour la contestation après cent jours d’existence ?



Réunis par écrans interposés, des centaines de Libanais ont manifesté dimanche à Beyrouth, Tyr et dans de nombreuses villes du monde entier, sous le slogan "Jusqu'au bout", afin d'afficher la solidarité de la diaspora avec le mouvement de révolte populaire "qui revendique ses droits humains fondamentaux et la transition vers un État civil", depuis 102 jours. Alors que des sit-in...

commentaires (3)

C'est une nouvelle constitution dont nous avons besoin.

TrucMuche

20 h 10, le 26 janvier 2020

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • C'est une nouvelle constitution dont nous avons besoin.

    TrucMuche

    20 h 10, le 26 janvier 2020

  • LA CONTESTATION DEVRAIT SE MUNIR D,UN COMITE DE SUIVI ET D,UN GOUVERNEMENT DE L,OMBRE. SUSPENDRE LES MANIFESTATIONS DONNANT UNE CHANCE AU GOUVERNEMENT FORME. SUIVRE, CONTROLER ET INTERVENIR LE CAS ECHEANT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 38, le 26 janvier 2020

  • La pression continuera.

    PPZZ58

    17 h 21, le 26 janvier 2020

Retour en haut