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Économie - Électricité

Nouvelles centrales : les cahiers des charges prêts depuis plus de trois mois, selon Boustani

La ministre sortante de l’Énergie a indiqué que les résultats de l’adjudication pour les FSRU avaient été transmis à l’ancien gouvernement.

La ministre sortante de l’Énergie et de l’Eau, Nada Boustani, et son successeur, Raymond Ghajar, hier au ministère. Photo P.H.B.

En poste depuis début février comme une importante partie des membres du gouvernement Hariri III, la ministre sortante de l’Énergie et de l’Eau, Nada Boustani, a officiellement passé le relais hier à son successeur et ancien conseiller au ministère spécialisé dans le domaine de l’électricité, Raymond Ghajar, lors d’une conférence de presse au ministère à Beyrouth. Une cérémonie particulière pour les deux responsables qui ont collaboré pendant des années, notamment lors de l’élaboration du plan Bassil pour l’électricité, approuvé fin juin 2010 par le Conseil des ministres, qui a inspiré les stratégies élaborées depuis.

Nada Boustani a en outre profité de l’occasion pour faire le point sur les différents dossiers en cours que Raymond Ghajar devra suivre, en commençant par le projet de construction de nouvelles centrales temporaires et permanentes que l’ancien gouvernement avait avalisé ainsi que des trois unités flottantes de stockage et de transformation du gaz liquéfié (FSRU) dans les centrales de Deir Ammar 2, Selaata (Liban-Nord) et Zahrani 2 (Liban-Sud).


(Pour mémoire : Plan Boustani : des avancées, mais beaucoup trop de points flous)



Conditions économiques

« Les (cahiers des charges) concernant les appels d’offres pour la construction des nouvelles centrales sont prêts depuis plus de trois mois et déposés à la Direction des adjudications (…) Les résultats de l’appel d’offres pour la mise en fonction des FSRU ont été envoyés au Conseil des ministres pour être approuvés », a indiqué la ministre dans son discours. « Mais la détérioration des conditions économiques pourrait justifier que des modifications soit apportées sur certains points et à certains endroits », a toutefois concédé la ministre. Une affirmation confirmée un peu plus tard par Raymond Ghajar dans son discours, sans plus de précision.

La construction de nouvelles centrales permanentes et temporaires est un des principaux axes du dernier plan de réforme du secteur de l’électricité auquel l’exécutif a donné son feu vert au printemps dernier et qui est très suivi par les pays appartenant au Groupe international de soutien au Liban. La réforme de ce secteur est l’un des chantiers majeurs devant être pris à bras-le-corps par les responsables libanais alors que le pays, qui vit depuis plus de trois mois au rythme des manifestations contre la classe politique, traverse une crise économique et financière aiguë, l’une des pires de son histoire récente.

Électricité du Liban ne dispose en effet pas de capacités suffisantes pour satisfaire la demande, ce qui oblige les Libanais à faire appel à des propriétaires de générateurs privés pendant les heures de coupure. L’établissement public chargé d’assurer la production est, de plus, très gourmand en avances du Trésor, ses tarifs étant figés depuis 1994. Enfin, la majorité des centrales du pays sont peu rentables et très polluantes, et EDL affichait avant l’adoption du dernier plan un taux de pertes techniques (défauts sur le réseau) et non techniques (vols et erreurs) de plus de 34 %.

Le plan de réforme préparé par Nada Boustani et que Raymond Ghajar prévoit de poursuivre s’articule en trois phases : une première visant à progressivement réduire les pertes, une seconde prévoyant la construction de centrales temporaires puis définitives, et enfin une troisième consistant à augmenter les tarifs d’EDL. La ministre avait exposé les dernières modifications apportées aux modalités et objectifs fixés dans le cadre du deuxième axe dans un entretien accordé à L’Orient-Le Jour et publié le 30 septembre. Elle avait alors précisé que les candidats à l’appel d’offres devaient être en mesure aussi bien d’assurer le déploiement des centrales temporaires (pour un total de 105 mégawatts répartis sur plusieurs sites) que permanentes (1 400 MW sur deux sites, plus une option sur un troisième qui n’avait pas encore été tranchée). S’agissant de l’appel d’offres pour les FSRU, trois consortiums ont déjà été sélectionnés par le ministère de l’Énergie (un consortium mené par Qatar Petroleum et Eni, un autre alliant Total et le groupe ZR et un troisième rassemblant Best on Water, Vitol, Butec, Almabani et Rosneft). Il n’était pas encore certain avant le début des manifestations, le 17 octobre, qui ont conduit à la démission du précédent gouvernement, si le ministère comptait attribuer les trois FSRU au même consortium ou bien les répartir.


Pour mémoire

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