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À La Une - Liban

"Le dernier cri, la dernière chance" : les industriels libanais tirent la sonnette d'alarme

Le gouverneur de la BDL "va prendre des mesures concernant les matières premières", annonce le président de l'association des industriels du Liban, Fadi Gemayel.

Des acteurs du secteur industriel rassemblés mardi 21 janvier 2020 au Sea Side Arena (ex-Biel), à Beyrouth. Photo P.H.B.

Plusieurs milliers d'acteurs du secteur industriel, employés et patrons, venus de l'ensemble du pays se sont rassemblés mardi au Sea Side Arena (ex-Biel), à Beyrouth, et ont tiré la sonnette d'alarme concernant la situation du secteur, alors que le Liban traverse la plus grave crise économique et de liquidités qu'il ait connue depuis la fin de la guerre civile, il y a 30 ans.

"Nous sommes tous unis pour protéger notre industrie. Nous sommes ici pour réclamer nos droits. Nous demandons que notre argent dans les banques soit libéré car notre industrie a besoin de matières premières", a déclaré le président de l'association des industriels du Liban (AIL), Fadi Gemayel, lors d'un discours à l'occasion d'un événement intitulé "Nos industries et nos travailleurs sont en danger". "Nous voulons rester la Suisse du Moyen-Orient en terme de développement", a-t-il lancé.

Le secteur industriel libanais compte 5 500 usines et 195 000 employés.

"En matière d'importation de matières premières, les besoins du secteur s'élèvent à 3 milliards de dollars. La valeur de notre production s'élève à 13 milliards de dollars, dont trois milliards à l'exportation", a précisé M. Gemayel, avant de demander aux responsables de "sortir de leur absentéisme" et d'"exercer leur devoir", en prenant des mesures pour protéger l’industrie, encourager les partenaires commerciaux du Liban à importer davantage, lutter contre la contrebande et baisser les taux d’intérêt.

Le président de l'AIL a également proposé de subventionner les prix de l'énergie, de créer des zones industrielles équipées et d'injecter immédiatement 300 millions de dollars, appelant par ailleurs le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, à prendre des mesures comparables à celles qu'il a prises pour les importateurs de blé, de médicaments et de carburant. En octobre, la BDL a introduit un mécanisme afin de fournir 85 % des dollars au taux officiel pour ces secteurs , les 15 % restants devant être fournis par les bénéficiaires de la circulaire, au prix fort. "Nous sommes des héros de l'ombre, et nous sommes tous fabriqués au Liban", a conclu M. Gemayel.

Alors que les industriels devaient organiser une marche vers le siège de l'Association des Banques du Liban, le président de l'AIL a indiqué que cette mobilisation était annulée, annonçant que M. Salamé allait prendre "des mesures immédiates concernant les matières premières".

Le Liban vit sa plus grave crise économique et financière depuis la guerre civile qui s’est muée depuis la fin de l’été en crise de liquidités, se matérialisant par une limitation drastique de la circulation du dollar. Sur le terrain, plusieurs entreprises ont décidé de réduire les salaires de leurs employés, parfois de 50 % pour les mois de novembre et décembre et/ou de licencier une partie de leur personnel.



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Plusieurs milliers d'acteurs du secteur industriel, employés et patrons, venus de l'ensemble du pays se sont rassemblés mardi au Sea Side Arena (ex-Biel), à Beyrouth, et ont tiré la sonnette d'alarme concernant la situation du secteur, alors que le Liban traverse la plus grave crise économique et de liquidités qu'il ait connue depuis la fin de la guerre civile, il y a 30 ans."Nous sommes...

commentaires (2)

IL FAUT LES CLOCHES DE NOTRE DAME DE PARIS POUR PEUT-ETRE REVEILLER NOS ABRUTIS CORROMPUS ET INCOMPETENTS.

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 45, le 21 janvier 2020

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Commentaires (2)

  • IL FAUT LES CLOCHES DE NOTRE DAME DE PARIS POUR PEUT-ETRE REVEILLER NOS ABRUTIS CORROMPUS ET INCOMPETENTS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 45, le 21 janvier 2020

  • 3 mois de révolution nous dit-on, et au final quoi de bon a-t-on pu en tirer ? Les exigences de la rue sont différentes de celles des gouvernants. Ah , vous chantiez, alors dansez à présent.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 53, le 21 janvier 2020

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