Rechercher
Rechercher

Économie - Rapport

Autonomisation des femmes : le Liban derrière l’Arabie saoudite, selon la Banque mondiale

Le pays a baissé de plus de 6 points par rapport à la précédente édition d’une étude qui évalue les législations de 190 nations.

Un an après la conférence consacrée à l’autonomisation économique des femmes dans trois pays du Machrek, le Liban est plus que jamais à la traîne, selon la Banque mondiale. Photo Reuters

Environ un an après une conférence à Beyrouth consacrée à l’autonomisation économique des femmes dans trois pays du Machrek, dont le Liban, le pays du Cèdre est toujours à la traîne dans ce domaine, comme le constate un rapport sur le sujet, publié par la Banque mondiale en fin de semaine dernière. Intitulé « Les femmes, l’entreprise et le droit » et englobant 190 pays, le document s’emploie à évaluer à quel niveau les législations en place tendent à faciliter ou non la condition des femmes à différentes étapes de leur vie professionnelle et liste les réformes entreprises dans ce cadre sur la période de référence, soit de juin 2017 à septembre 2019 pour cette édition. Les auteurs de l’étude se focalisent en outre uniquement sur la principale « ville d’affaires » de chaque pays retenu pour ensuite les noter en fonction de plusieurs critères : mobilité, protection contre le harcèlement sexuel, les discriminations ou les violences domestiques, égalité en termes de droits dans le cadre du mariage, succession, droit à la propriété, facilités à créer et gérer une entreprise, etc.

Avec aucune avancée enregistrée en un peu plus de deux ans et une réglementation encore en retard dans plusieurs domaines, le Liban a ainsi obtenu un score de 52,5 points sur 100, selon le système d’évaluation utilisé. Une mauvaise note qui place le pays en queue de peloton (153e mondial, même si les auteurs du rapport n’ont pas classé les économies étudiées) derrière plusieurs pays de la région dont l’Arabie saoudite. Le royaume wahhabite signe en effet la plus forte hausse de son score personnel enregistrée entre deux rapports, en passant de 25,63 points lors de la précédente édition à 70,6 points dans celle-ci.



Lois confessionnelles

Les réformes adoptées par Riyad dans un certain nombre de domaines, dont la mobilité (les Saoudiennes sont autorisées à conduire depuis juin 2018) ou encore la protection contre le harcèlement sexuel (pénalisé depuis mai de la même année), entre autres, ce qui a contribué à améliorer le score du pays. Le renforcement du rôle des femmes dans l’économie fait en outre partie des objectifs-clefs de la Vision 2030, le plan de développement mis en place par le gouvernement saoudien en 2016.

En revanche, le Liban a, lui, perdu 6,25 points par rapport au précédent classement et reste cette année bien en dessous de la moyenne mondiale de 75,2 points. Il arrive de plus en 6e position parmi les autres pays arabes retenus, derrière le Maroc (75 points), l’Arabie saoudite (70,6 points), la Tunisie (70 points), l’Algérie (57,5 points) et les Émirats arabes unis (56,3 points).

Dans le détail, le Liban a obtenu sa plus haute note au niveau de la mobilité (100 qui est la note maximale), suivi par l’entrepreneuriat avec une note de 75 points, le mariage (60), le travail et la rémunération (50 points chacun), les actifs (40), la pension de retraite (25) et la parentalité (20). Sans surprise, ce sont les règles confessionnelles et communautaires qui font perdre le plus de points au pays, notamment en matière conjugale ou de succession.

À noter que le fait que les femmes libanaises ne peuvent pas transmettre leur nationalité à leur enfant n’est pas pris en compte par les auteurs de l’étude pour déterminer le score du pays. Il s’agit de l’une des revendications majeures de la société civile libanaise qui s’était mobilisée en 2019 pour la défendre, bien avant le début des manifestations contre les dirigeants politiques qui se poursuivent depuis le 17 octobre sur fond de crise économique et financière aiguë, et qui ont atteint un pic de violence le week-end dernier dans la capitale.

En tête du classement, se trouvent essentiellement des pays industrialisés, notamment huit qui obtiennent la note maximale de 100 points, tels que la Belgique, le Canada, le Danemark, la France, l’Islande, la Lettonie, le Luxembourg et la Suède. Par contre, en bas de classement, une grande partie des pays arabes dominent, avec certains pays africains et d’Asie du Sud-Est. Le dernier pays est le territoire de Gaza avec 26,3 points.


Lire aussi
Autonomisation des femmes : le PNUD lance un important programme de formation

Plus de femmes aux commandes, préconise le bras privé de la Banque mondiale

Autonomisation des femmes : le Liban prépare une stratégie sur cinq ans


Environ un an après une conférence à Beyrouth consacrée à l’autonomisation économique des femmes dans trois pays du Machrek, dont le Liban, le pays du Cèdre est toujours à la traîne dans ce domaine, comme le constate un rapport sur le sujet, publié par la Banque mondiale en fin de semaine dernière. Intitulé « Les femmes, l’entreprise et le droit » et englobant 190...

commentaires (3)

ARRÊTEZ de dire des âneries, vous voulez bien !

FRIK-A-FRAK

11 h 19, le 20 janvier 2020

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • ARRÊTEZ de dire des âneries, vous voulez bien !

    FRIK-A-FRAK

    11 h 19, le 20 janvier 2020

  • DERRIERE LA SAOUDITE. DE LA BLAGUE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 38, le 20 janvier 2020

  • Encore un bilan désastreux… Rien n'étonne dorénavant dans cette république moins que bananière

    Fadi Chami

    06 h 23, le 20 janvier 2020

Retour en haut