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Politique - Décryptage

Vers un gouvernement de plus en plus politique

Après l’assassinat du général iranien Kassem Soleimani et du chef adjoint du Hachd al-Chaabi irakien Abou Mahdi al-Mouhandis, les Libanais se sont demandés quel serait l’impact de cet important développement sur le processus de formation du gouvernement. Très rapidement, des propos apaisants ont commencé à être rapportés dans les médias, citant à la fois des sources proches du Hezbollah et d’autres de Baabda ainsi que des proches du Premier ministre désigné Hassane Diab. Selon tous ces échos concordants, le Liban ne devrait pas être directement affecté par cette situation régionale nouvelle ouverte à plusieurs scénarios et la formation du prochain gouvernement devrait ainsi rester un processus interne. Plus même, les milieux proches du Hezbollah avaient été jusqu’à dire que ce parti souhaite au contraire accélérer la formation du gouvernement pour assurer au Liban, déjà en crise, un filet de sécurité minimal. En effet, dans cette optique, la formation du gouvernement serait un signe positif destiné à apaiser les inquiétudes des Libanais, au sujet notamment de la situation de la livre libanaise et de la crise économique en général.

Après la rencontre de mardi après-midi entre le président de la République et le Premier ministre désigné, les échos étaient même positifs, faisant état d’un accord au sujet du ministère des Affaires étrangères. Les informations ayant filtré de cet entretien, le troisième depuis la désignation de Hassane Diab pour former le prochain gouvernement, reflétaient ainsi la détermination des différentes parties à aplanir toutes les difficultés qui étaient devenues limitées aux ministrables chrétiens. En effet, le Premier ministre désigné souhaitait en choisir certains, pour former, selon lui, « une équipe homogène, capable de donner des résultats », au lieu du blocage auquel on a assisté dans l’action des précédents gouvernements. La question du portefeuille des Affaires étrangères aurait été donc réglée et il resterait encore celui du vice-président du Conseil (grec-orthodoxe). À ce sujet, les milieux du Courant patriotique libre (de Gebran Bassil) faisaient remarquer que le Premier ministre désigné n’avait pas exprimé de volonté de choisir des ministrables chiites ou encore le ministre druze, tout comme le choix du ministre arménien avait été laissé au parti Tachnag. C’est cette tendance qui remonte aux années 90 de partager les postes revenant à des personnalités chrétiennes entre toutes les composantes politiques qui avait suscité des réserves de la part du CPL, d’autant que les partis chrétiens n’étaient pas sollicités pour choisir des ministres des autres communautés. Mais le problème était en voie de règlement, dans le sens du choix de personnalités acceptées par plusieurs composantes.


(Lire aussi : La communauté internationale dénonce « l’irresponsabilité » des dirigeants libanais)



Toutefois, hier dans l’après-midi, après notamment les propos prononcés par le président de la Chambre, Nabih Berry, dans le cadre de la rencontre hebdomadaire du mercredi, tout a brusquement changé et le processus gouvernemental semble de nouveau retardé. Même si les différentes parties parlent de questions purement internes qui entravent encore la formation du gouvernement, des milieux politiques impliqués dans le processus se demandent s’il ne s’agit pas en fait d’un changement dans les orientations générales du prochain cabinet. En effet, la phrase de Nabih Berry hier devant les députés sur la nécessité de former un gouvernement « de rassemblement national selon une vision qui réponde aux appréhensions actuelles » a été interprétée comme une volonté de la part des deux formations chiites de revenir à l’option de départ, c’est-à-dire la formation d’un gouvernement politique pour faire face aux défis qui découlent de la nouvelle situation régionale et internationale.

Toutes les sources interrogées refusent de donner des indications précises sur ce sujet. Jusqu’à présent, dans les milieux proches du Hezbollah et du mouvement Amal, il n’est pas encore question de renoncer à la désignation de Hassane Diab pour former le gouvernement. Mais il s’agit simplement de redonner au gouvernement qu’il compte former une coloration politique. Les ministres technocrates resteraient majoritaires et prendraient en charge les dossiers économiques, sociaux et techniques. Mais aussi bien Amal que le Hezbollah voudraient avoir, aux portefeuilles régaliens notamment, des personnalités politiques capables de faire face à la situation complexe dans laquelle la région est plongée depuis l’attaque américaine près de l’aéroport de Bagdad, dans la nuit de jeudi à vendredi.


(Lire aussi : Alerte aux balles perduesl'édito de Issa GORAIEB)



Selon les sources proches de ces deux formations, le mouvement de protestation a certes des revendications justifiées auxquelles il faut répondre positivement, mais avec les développements sur la scène régionale et internationale, les priorités ont changé. Non seulement, il faudrait donc placer à certains postes de responsabilité des personnalités politiques chevronnées, mais de plus, il faut consolider l’unité interne et éviter de laisser se développer au sein d’une communauté quelle qu’elle soit un sentiment de frustration qui ouvrirait la voie à des incidents sécuritaires et à la discorde. Les sources proches des deux formations précisent aussi que le Liban devrait faire preuve d’une grande vigilance sur le plan sécuritaire surtout après la décision des Kurdes de remettre en liberté les prisonniers de Daech qu’ils détiennent. Ceux-ci pourraient tenter de s’infiltrer en Syrie, en Irak, mais aussi au Liban. Pour ces deux formations, l’heure est donc grave et il faut à la fois faire vite dans la formation du gouvernement et éviter les faux pas, car la situation du pays est fragilisée. Le discours que compte prononcer le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dimanche, devrait permettre de clarifier la position de cette formation sur ce sujet, sachant que dans son précédent discours, dimanche dernier, il n’avait pas évoqué la situation libanaise interne.


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commentaires (6)

Bof, un article anachronique digne des années d'antan... Lecture diagonale, rapide et insipide

Wlek Sanferlou

18 h 18, le 09 janvier 2020

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • Bof, un article anachronique digne des années d'antan... Lecture diagonale, rapide et insipide

    Wlek Sanferlou

    18 h 18, le 09 janvier 2020

  • je mettrai- sans conditionnel- ma main au feu si mme hadad et meme ceux de moindre "envergure" avaient jamais espere autre chose qu'un tel gouvernement !

    Gaby SIOUFI

    10 h 47, le 09 janvier 2020

  • No pasaran!

    Bachir Karim

    08 h 38, le 09 janvier 2020

  • Comment peut-on parler de " postes revenant à des personnalités chrétiennes"? Comme si des portefeuilles précis étaient la propriété e telle ou telle communauté. Les propos de Berry sont nuls et non avenus car il n'a aucun droit - pas plus qu'aucun chef politique, fut-il le chef du "plus grand groupe parlementaire" - de s'immiscer dans la formation du gouvernement et d'y mettre la pagaille. "Il faut consolider l’unité interne". Et c'est justement pour cette raison qu'il faut des gens compétents, honnêtes et INDEPENDANTS.

    Yves Prevost

    08 h 12, le 09 janvier 2020

  • DITES PLUTOT VERS LA CONFRONTATION AVEC LE PEUPLE DE LA CONTESTATION. LES DEUX MILICES IRANIENNES ET LEUR PARAVENT SERVITEUR CPL ET CEUX QUI ORBITENT AUTOUR MENENT LE PAYS A SA DESTRUCTION TOTALE POUR SATISFAIRE LES ORDRES FAKIHIENS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 39, le 09 janvier 2020

  • Toutes les sources interrogées refusent de donner des indications précises sur ce sujet. Vos sources deviennent de plus en plus nules et ne savent rien donc ils ne peuvent rien dire L'Iran a repondu avec une salve a la methode de Hezballah la dernier efois et a declare que cela suffisait Trum n'ayant ey aucun mort se felicite et reprend son travail habituel Quelques illumines disent que le Hezballah Libanais doit attaquer Israel pour laver cet affront MES SOURCES ( qui refusent de donner des indications precises) ME DISENT QUE C'EST FINI, L'AFFAIRE EST ENTERREE ET PLUS RIEN NE SE PASSERA. la grenouille n'est plus devenu un boeuf et le boeuf n'est pas devenu un elephant MERCI MR TRUMP MERCI L'IRAN

    LA VERITE

    02 h 12, le 09 janvier 2020

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