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Économie - Électricité

Hausse des heures de coupure : pas de retour à la normale avant mars

Le siège d’EDL, à Beyrouth. Photo P.H.B.

Électricité du Liban (EDL) a annoncé hier dans un communiqué la poursuite jusqu’à fin février de la baisse des niveaux de production à 1 500 mégawatts (MW), décidée à la mi-décembre 2019, afin de pouvoir assurer leur « stabilité » le plus longtemps possible, dans un contexte marqué par la lenteur du processus de formation du gouvernement et un mouvement de contestation contre les dirigeants qui se poursuit depuis le 17 octobre. Cette baisse des niveaux de production se traduit par une hausse du rationnement du courant fourni par EDL, et donc par une augmentation des heures de coupure dans l’ensemble du pays, à l’exception de la capitale.

L’établissement public indique que sa capacité maximale est normalement de 2 000 MW et qu’il est donc capable d’augmenter sa production, mais qu’il ne le fait pas en raison du manque de carburant disponible.


(Lire aussi : ZR Energy remporte l’appel d’offres pour le mazout d’EDL)



Les tarifs d’EDL sont figés depuis 1994 et basés sur le prix du baril de pétrole de l’époque qui s’élevait à 20 dollars, alors qu’il est actuellement de 70 dollars, selon l’établissement public, ce qui l’oblige à compter sur les avances du Trésor (1 500 milliards de livres dans le projet de budget 2020) pour pourvoir financer son carburant. À noter que dans ce budget, le prix du baril est estimé à 65 dollars. Les avances du Trésor destinées à EDL ont été en outre significativement revues à la baisse (-40 % par rapport à 2019) dans le projet de budget de 2020, car cette estimation prenait en considération le début de la mise en œuvre du plan de réforme du secteur de l’électricité et la hausse de production qui devait en découler. Mais la mise en œuvre de ce plan, déjà retardé par les tergiversations politiques, est complètement suspendue depuis la démission du gouvernement Hariri III fin octobre. Interrogée sur le nombre d’heures de rationnement selon les régions, EDL, contactée par L’Orient-Le Jour, n’a pas souhaité se prononcer, car en plus du manque de carburant, d’autres facteurs s’ajoutent, telles que la différence de demande d’une région à l’autre, ainsi que les problèmes techniques. C’est pour toutes ces raisons que les heures de coupure peuvent en temps normal varier du simple au double en fonction des zones. Dans la région de Zouk Mosbeh par exemple, le nombre d’heures de coupure variaient entre 6 et 10 heures avant la hausse du rationnement. Aujourd’hui, il varie entre 12 et 14 heures par jour. Beyrouth n’a pas subi ce changement car elle bénéficie depuis les années 1990 d’un régime spécial.Après février, le changement de rationnement dépendra de deux facteurs, qui sont les avances décidées par le budget 2020 et les cours mondiaux du pétrole. En fonction de ces paramètres, « EDL prendra les mesures adéquates ».

La demande libanaise gravite autour de 3 000 MW, selon les estimations confirmées ces dernières années par sa direction d’EDL, et oblige ainsi les Libanais, dans presque toutes les régions, à compter sur les propriétaires de générateurs privés, des exploitants illégaux mais tolérés depuis des décennies et dont les prix sont fixés par le ministère de l’Énergie et de l’Eau.


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