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Société - Évasion

Carlos Ghosn donnera sa première conférence de presse mercredi

Un Libanais qui travaillait dans le domaine de la sécurité en Irak impliqué dans la fuite de l’ancien magnat de l’automobile.

Une voiture quittant le domicile de Carlos Ghosn à la rue du Liban, samedi 4 janvier. Anwar Amro/AFP

Arrivé à Beyrouth il y a une semaine, Carlos Ghosn devrait donner mercredi sa première conférence de presse très attendue, au cours de laquelle il compte s’exprimer librement devant la presse.

Sa conférence de presse "aura lieu mercredi 8 janvier à 15h, heure de Beyrouth" (13H00 GMT), a indiqué un porte-parole à l'AFP sans plus de précisions.

En attendant, la presse japonaise campe 24 heures sur 24 devant sa maison de la rue du Liban, espérant croiser l’ancien magnat de l’automobile après sa rocambolesque fuite du Japon.

À son arrivée au Liban, Carlos Ghosn a passé sa première nuit chez ses beaux-parents à Achrafieh, non loin de la place Sassine. Il a fêté le réveillon avec des amis dans une villa de la rue Sursock, selon des témoignages. Il s’est ensuite installé dans la maison de la rue du Liban dont la compagnie Nissan avait payé l’achat et la restauration, et cela malgré un litige qui existe sur cette villa entre l’ancien magnat de l’automobile et la compagnie Nissan, d’après l’avocat de cette dernière au Liban, Sakher el-Hachem.

Les circonstances exactes de la fuite de l’ancien patron de Renault-Nissan du Japon où il est accusé de malversations financières ne sont pas encore élucidées mais elles se dessinent au fil des jours.

Il est soupçonné de s’être envolé le 29 décembre de l’aéroport international du Kansai près d’Osaka (ouest du Japon) à bord d’un jet privé, puis d’en avoir pris un autre à Istanbul pour rejoindre Beyrouth le 30 décembre. Les dernières images de vidéosurveillance à Tokyo ont révélé qu’il avait quitté seul le 29 décembre sa résidence japonaise, où il était assigné dans l’attente de son procès.

Le Wall Street Journal a publié ce week-end une photo d’un caisson servant à transporter du matériel de musique dans lequel, selon le quotidien américain, le patron déchu se serait caché pour quitter le Japon, mais cette information a été démentie.

Jeudi, dans une déclaration écrite, Carlos Ghosn a assuré avoir organisé « seul » son départ, sans la participation de sa famille et notamment de son épouse. Il a démenti ainsi des informations rapportées dans des médias libanais et français selon lesquelles sa femme et les demi-frères de cette dernière seraient impliqués dans cette évasion.


(Lire aussi : Le Japon fustige la fuite "injustifiable" de Carlos Ghosn)


Enquêtes ouvertes au Japon et en Turquie

Selon Ankara, qui a arrêté cinq personnes après sept interpellations, deux étrangers l’ont assisté dans son transit tôt le 30 décembre par l’aéroport Atatürk. La compagnie turque MNG Jet, qui a déposé plainte, a précisé que deux jets privés avaient été loués en décembre à deux clients. « Ces deux locations n’avaient en apparence aucun lien entre elles. Le nom de M. Ghosn n’est apparu dans les documents d’aucun des deux vols », selon la compagnie.

Selon le Wall Street Journal, M. Ghosn a été accompagné lors de son vol entre Osaka et Istanbul par un ancien Béret vert des forces spéciales américaines, désormais actif dans la sécurité privée, Michael Taylor. L’homme est marié à une Libanaise originaire de la région de Jbeil. L’autre homme est George Antoine Zayek, qui travaille lui aussi dans la sécurité, selon le quotidien.

George Zayek a dès 2003 travaillé en Irak, après son occupation par l’armée américaine, recrutant souvent de jeunes Libanais pour des emplois dans le domaine de la sécurité dans ce pays pétrolier. Certains y ont perdu la vie.

Ancien milicien des Forces libanaises, il avait été blessé durant la guerre du Liban. Il serait le frère cadet d’Élias Zayek, assassiné en 1990 à Achrafieh dans le cadre d’un règlement de comptes au sein des FL.


(Lire aussi : Ghosn se serait évadé après l'arrêt d'une surveillance demandée par Nissan)


Quatre passeports et beaucoup d’inconnues

Les autorités japonaises n’ont pas de données informatiques indiquant que Carlos Ghosn, facilement reconnaissable, se serait présenté sous sa réelle identité aux contrôles aux frontières du Japon avant son départ, dans aucun des aéroports du pays.

Il est soupçonné d’avoir employé un moyen illégal de sortie du territoire, soit sous une fausse identité ou en échappant aux contrôles, selon la chaîne publique japonaise NHK.

Ses trois passeports (français, libanais, brésilien) étaient conservés par ses avocats japonais, pour limiter les risques de fuite. Mais, selon une source proche du dossier, une autorisation exceptionnelle du tribunal lui permettait de conserver un deuxième passeport français sur lui dans un étui fermé par un code secret, connu de ses seuls avocats.

Resté silencieux pendant près d’une semaine, le gouvernement japonais a réagi pour la première fois hier, estimant « injustifiable » la fuite de Carlos Ghosn alors qu’il était en liberté sous caution au Japon dans l’attente de son procès. « Il est extrêmement regrettable que nous soyons arrivés à cette situation », a déploré la ministre de la Justice Masako Mori.


Demande d’extradition

Le Liban a reçu une demande d’arrestation d’Interpol pour le magnat déchu de l’automobile. M. Ghosn pourrait être entendu dès la semaine prochaine par le parquet général libanais, selon une source judiciaire. Mais, selon la Sûreté générale, rien n’impose « l’adoption de procédures à l’encontre de M. Ghosn » ni ne l’expose « à des poursuites judiciaires ». Le ministère de la Justice a rappelé l’absence « d’accord d’extradition entre le Liban et le Japon ».

Le Liban, comme la France d’ailleurs, n’extrade pas ses ressortissants nationaux et il est donc très improbable de voir Carlos Ghosn retourner au Japon.Mais au Liban, trois avocats, Jad Tohmé, Ali Abbas et Hassan Bazzi ont demandé au parquet général d’entamer des poursuites contre Carlos Ghosn pour s’être rendu en Israël en 2008 et en 2017, le Liban étant toujours en état de guerre avec l’Etat hébreu. « Nous avons fait cela notamment pour empêcher un homme corrompu d’accéder au pouvoir, surtout qu’à son arrivée au Liban, certains parlaient déjà de le mettre à la tête de la Banque du Liban ou de lui donner un ministère. Nous avons également envoyé un message clair au Hezbollah dont les alliés se taisent sur l’arrivée au Liban de personnes ayant traité avec l’ennemi israélien », a souligné M. Tohmé.



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commentaires (5)

ON EST IMPATIENT DE L,ENTENDRE.

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 55, le 06 janvier 2020

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Commentaires (5)

  • ON EST IMPATIENT DE L,ENTENDRE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 55, le 06 janvier 2020

  • Les trois farfelus a la recherche des lampions des projecteurs sont d’un ridicule affligeant...

    Cadige William

    10 h 11, le 06 janvier 2020

  • Encore des avocats, au demeurant d'illustres inconnus,en quête de reconnaissance... et qui, probablement consomment du coca cola et nourrissent leur progéniture au nestlé et fument des marlboro..

    C…

    07 h 36, le 06 janvier 2020

  • Le plus important, c'est la plainte déposée par les 3 farfelus Jad Tohmé, Ali Abbas et Hassan Bazzi…

    Fadi Chami

    06 h 44, le 06 janvier 2020

  • C est un honneur Salvatoire pour le Liban si mR Ghosn accepterait d être un consultant économique pour la présidence de la république , a un moment ou le Liban a un besoin criant d’ un expert de cette envergure. Aux grandes gueules litigieuses , préoccupez - vous plutôt de poursuivre les politiciens qui ont dilapidé l ´argent du peuple ... les jamhouriens sont des personnes honnêtes et fiables. RM

    Robert Moumdjian

    06 h 17, le 06 janvier 2020

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