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Politique - Discours

Nasrallah veut venger Soleimani, mais sans impliquer le Liban

Le chef du Hezbollah révèle avoir rencontré le puissant général iranien le 1er janvier, à la veille de son assassinat.

Des partisans du secrétaire général du Hezbollah écoutent son discours retransmis sur un écran géant dans la banlieue sud de Beyrouth. Anwar Amro/AFP

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé hier que la vengeance de « l’axe de la résistance » contre l’assassinat du puissant général iranien Kassem Soleimani, commandant de la force d’élite al-Qods, serait de bouter les troupes américaines hors de la région du Moyen-Orient, laissant entendre ainsi que le Liban serait épargné par ces représailles.

« C’est l’armée américaine qui a tué » le général Soleimani, chef de l’unité al-Qods, force spéciale des gardiens de la révolution iraniens, chargée des opérations extérieures, et Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires pro-iraniens en Irak, a affirmé Hassan Nasrallah dans un discours télévisé lors d’une cérémonie organisée dans la banlieue sud de Beyrouth à la mémoire des deux hommes. « Elle va en payer le prix (...) Le juste châtiment après l’assassinat du général Soleimani visera la présence militaire américaine, les bases, les navires de guerre, chaque officier et chaque soldat, dans notre région et sur nos terres. »

Vendredi, Hassan Nasrallah avait déjà promis un « juste châtiment » aux « assassins criminels » responsables de la mort de l’architecte de la stratégie iranienne au Moyen-Orient. « Apporter le juste châtiment aux assassins criminels (...) sera la responsabilité et la tâche de tous les résistants et combattants à travers le monde entier », avait affirmé le chef du Hezbollah.


(Lire aussi : Les invités du soir, l'édito de Issa GORAIEB)



« Lorsqu’il verra les cercueils des soldats rapatriés, le président américain et son administration sauront qu’ils ont perdu la région et les prochaines élections présidentielles », a-t-il ajouté.

Le chef du Hezbollah a cependant appelé à ne pas s’en prendre aux civils américains « car cela serait dans l’intérêt de Donald Trump », tout en ajoutant que « la chaussure de Soleimani vaut la tête » du président américain.

Hassan Nasrallah a cependant pris soin de souligner que l’Iran n’avait pas demandé à ses alliés de riposter à la mort de son chef militaire. « Kassem Soleimani n’est pas une affaire iranienne, c’est une affaire qui concerne toutes les forces de la résistance », a-t-il dit, ajoutant que c’était à ses forces dans la région de décider de la manière de riposter en Irak ou en Syrie.


(Lire aussi : Nasrallah ignore le Liban : tant mieux ou tant pis ?, l'édito d'Elie Fayad)


Entretien Soleimani-Nasrallah à la veille de l’opération

Soleimani et Mouhandis ont été tués dans une attaque de drones américains qui a pulvérisé leur convoi dans la nuit de jeudi à vendredi, alors qu’ils quittaient l’aéroport de Bagdad. « Jeudi soir, Soleimani a quitté l’aéroport de Damas pour l’aéroport de Bagdad où il a été reçu par Abou Mehdi al-Mouhandis et d’autres compagnons, avant que le convoi qui les transportait ne soit attaqué », a indiqué Hassan Nasrallah.Le chef du Hezbollah, qui vit dans la clandestinité depuis la guerre de 2006 contre Israël, a révélé avoir rencontré Soleimani à la veille de sa mort, le 1er janvier, mais sans préciser si la rencontre avait eu lieu au Liban ou en Syrie. Il a aussi précisé s’être déjà entretenu « il y a quelques semaines avec hajj Kassem », et l’avoir mis en garde contre les tentatives de porter atteinte à sa personne.

Hassan Nasrallah a estimé qu’en assassinant le chef militaire iranien, les États-Unis avaient « commencé une nouvelle guerre dans la région le 2 janvier ». « Il semble que la région entre dans une nouvelle configuration. Le martyre de Soleimani ne doit pas nous affaiblir, mais nous permettre de poursuivre les objectifs qu’il s’était fixés », a lancé le chef du Hezbollah. « Le jour de l’assassinat de Soleimani est le début d’une nouvelle phase et d’une nouvelle histoire pour l’ensemble de la région. C’est le début d’une guerre américaine d’un nouveau type dans la région. »

« En revendiquant publiquement cette opération, les Américains tentent d’affaiblir l’Irak, les forces de la résistance et l’Iran. La première riposte de la résistance est de rester attachée à la cause, car nous sentons que nous sommes proches d’une grande et historique victoire dans la région (...). » « L’Irak doit se libérer de l’occupation américaine, a-t-il lancé. Notre demande, notre espoir, ce qu’on attend de nos frères au Parlement irakien, c’est (...) d’adopter une loi réclamant le départ des forces américaines d’Irak. (...) Si ce n’est pas adopté au Parlement (...), d’après ce que je sais des Irakiens, des factions de la résistance irakienne, les résistants (...) ne vont pas laisser un seul soldat américain en Irak », a-t-il martelé, ajoutant que « la lutte doit se poursuivre jusqu’à la victoire en Syrie et au Yémen ».


(Lire aussi : Pour ou contre Soleimani ? Telle n’est pas la question, le commentaire d'Anthony Samrani)


« Une succession d’échecs »

« Le mandat de Trump est une succession d’échecs, surtout dans la région », a encore dit le chef du parti chiite, évoquant les « échecs » de Washington en Syrie, au Yémen, en Palestine, en Afghanistan, s’arrêtant également sur le Liban. « Les États-Unis n’ont cessé de faire pression sur le Liban et ses responsables. (...) Lors de la dernière visite de David Satterfield (diplomate américain qui a fait la navette entre le Liban et Israël jusqu’à il y a quatre mois pour trouver un accord sur une démarcation de leurs frontières terrestre et maritime), ce dernier a menacé de bombarder les installations du Hezbollah. Nous avions alors répondu que nous riposterions si cela devait arriver », a-t-il souligné.

De son côté, le numéro deux du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, a affirmé depuis Téhéran que les États-Unis avaient commis « une folie » en tuant le général iranien. « Soleimani était en faveur de tout le monde musulman, de tous les hommes libres et de toutes les résistances contre l’occupation et l’arrogance », a affirmé le cheikh Kassem, venu présenter ses condoléances à la famille de Kassem Soleimani, en tant que représentant du chef du Hezbollah. « L’ennemi va découvrir qu’en assassinant Kassem Soleimani, il a créé une grande force. Nous serons encore plus forts, si Dieu le veut, et l’Amérique va découvrir qu’elle a commis une folie et que ses calculs visant à changer l’équation sont de faux calculs », a ajouté le dignitaire chiite.


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Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé hier que la vengeance de « l’axe de la résistance » contre l’assassinat du puissant général iranien Kassem Soleimani, commandant de la force d’élite al-Qods, serait de bouter les troupes américaines hors de la région du Moyen-Orient, laissant entendre ainsi que le Liban serait épargné par ces...

commentaires (9)

"écran, écran qui est le plus beau de tous" toute dernière série télévisée! Toutes les épisodes disponibles sur cédez... la patrie et la logique.

Wlek Sanferlou

13 h 51, le 07 janvier 2020

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • "écran, écran qui est le plus beau de tous" toute dernière série télévisée! Toutes les épisodes disponibles sur cédez... la patrie et la logique.

    Wlek Sanferlou

    13 h 51, le 07 janvier 2020

  • Mes condoléances Mr. Nasrallah, est ce que vous avez fait , dans le temps , vos condoléances à tous les crimes que vous avez fait?

    Eleni Caridopoulou

    22 h 09, le 06 janvier 2020

  • Kassem Soleimani n’est pas une affaire iranienne, c’est une affaire qui concerne toutes les forces de la résistance », a-t-il dit, RESISTANCE A QUI??? AUX ETATS UNIS??? A ISRAEL ???? AUX PAYS ARABES DU GOLF??? A L'ARABIE SEOUDITE??? LE LIBAN A PAYE 150000 MORTS POUR LA PALESTINE , CELA SUFFIT ET UNE PAIX DANS TOUT LE MOYEN ORIENT SERAIT NETTEMENT MEILLEURES QU'UNE NOUVELLE GUERRE OU TOUS LES PAYS DE LA REGION PERDRONS

    LA VERITE

    13 h 22, le 06 janvier 2020

  • Hassan Nasrallah : "La chaussure de Kassem Soleimani vaut la tête de Donald Trump". Il n'a pas dit le prix. Le chapeau de Napoléon abandonné sur le champ de bataille de Waterloo fut vendu aux enchères à Lyon le 18 juin 2019 à 350.000 euros. Avis aux amateurs.

    Un Libanais

    11 h 52, le 06 janvier 2020

  • IL Y A CERTAINS QUI REVENT ET CROIENT QUE LEURS ACTES AILLEURS NE LES IMPLIQUERAIENT PAS ET LEUR EVITERAIENT LES REPRESAILLES MAJEURES. LES FANFARONNADES VONT BON TRAIN.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 34, le 06 janvier 2020

  • Rien de bien nouveau sortant du bunker: des menaces vociférées, mais quand'même, comme toujours, précédées des formules "au nom de DIEU le miséricordieux" etc., et des "moi je..." à la pelle... Cela le valorise et fait plaisir à tous ceux qui lui vouent un culte ! Mais au fait...se sentant 100% iranien, irakien, syrien, et même yémenite...que fait-il encore chez nous au Liban ? Des bunkers confortables, cela doit aussi se trouver dans ces pays...et de cette façon il pourrait élaborer sur place ses plans de vengeances et nous ficherait enfin la paix à nous Libanais, qui ne sommes pas concernés par ces problèmes de soi-disant résistances multiples... Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 27, le 06 janvier 2020

  • M. Nasrallah défie la plus grande puissance économique et militaire et se comporte comme le porte-parole de l'Etat libanais. Ses propos menaçants et belliqueux, sans doute imposés par ses mentors iraniens, ne serviront qu'à alimenter la haine viscérale que ses partisans en Iran, Irak et Syrie notamment, ressentent contre les Etats-Unis et l'Occident plus généralement. Les Américains ne quitteront pas le Moyen-Orient, leurs intérêts géopolitiques et économiques y sont trop importants.

    Tony BASSILA

    08 h 34, le 06 janvier 2020

  • "L’Irak doit se libérer de l’occupation américaine". D'accord! Mais aussi de l'occupation iranienne, évidemment. Comme la Syrie doit se libérer des occupations russe, iranienne et turque. Après s'être libéré des occupations israélienne et syrienne, le Liban doit se libérer e l'occupation iranienne. Tous les pays doivent pouvoir se libérer des occupations étrangères. C'est dans ce cadre que s'inscrit l'exécution du principal agent de l'occupation iranienne en Iraq, en Syrie et au Liban. Où est donc le problème?

    Yves Prevost

    07 h 34, le 06 janvier 2020

  • Les yankees vont se retirer d Irak apres l assasinat de SOLEIMANI comme les syriens du Liban apres l assasinat de Rafic Hariri ?

    HABIBI FRANCAIS

    06 h 09, le 06 janvier 2020

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