Photo AFP / ERIC PIERMONT
L'ex-patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn a affirmé jeudi avoir organisé "seul" son départ du Japon où il est poursuivi pour des malversations financières, vers le Liban, niant toute implication de sa famille.
"Les allégations dans les médias selon lesquelles mon épouse Carole et d'autres membres de ma famille auraient joué un rôle dans mon départ du Japon sont fausses et mensongères. C'est moi seul qui ai organisé mon départ. Ma famille n'a joué aucun rôle", explique M. Ghosn, dans un court communiqué envoyé aux médias.
Mercredi, Reuters avait indiqué, citant deux membres de son entourage, que c’est une société privée qui avait orchestré la fuite de Carlos Ghosn. Les déclarations des deux sources de Reuters tendaient à indiquer que l'ancien dirigeant avait minutieusement mûri son projet d'évasion avec l'appui d'une société de sécurité privée qui l'a exfiltré du Japon par un vol privé vers Istanbul d'où il a ensuite gagné le Liban. "Il s'agit d'une opération très professionnelle, du début à la fin", a déclaré une des sources de Reuters précisant que le même le pilote de l'appareil qui l'a acheminé ignorait sa présence à bord.
(Lire aussi : Le Liban a reçu une demande d'arrestation d'Interpol pour Carlos Ghosn)
Peu après son arrivée au Liban, certains médias avaient rapporté que Carlos Ghosn se serait enfui dans une caisse d'instrument de musique. Cette information a toutefois été démentie par une source de l'entourage de l’intéressé.
Sept personnes dont quatre pilotes ont, par ailleurs, été arrêtées en Turquie dans le cadre de l'enquête sur l'escale que Carlos Ghosn a effectuée à Istanbul dans sa fuite vers le Liban à bord d'un jet privé, a rapporté jeudi la chaîne de télévision NTV.
Arrêté en novembre 2018 et accusé de malversations financières lorsqu'il était à la tête de Nissan, Carlos Ghosn, qui dément ces charges, avait dénoncé dans un premier communiqué rendu public mardi la "partialité" de la justice japonaise.
Les autorités libanaises ont reçu d'Interpol une "notice rouge" visant Carlos Ghosn, a annoncé jeudi le ministre libanais sortant de la Justice, Albert Serhane. Cette notice rouge a été reçue par le bureau du procureur général près la cour de cassation, selon M. Serhane. "Les notices rouges concernent les fugitifs recherchés dans le cadre de poursuites ou afin qu’ils purgent leur peine. Une notice rouge consiste à demander aux services chargés de l’application de la loi du monde entier de localiser et de procéder à l’arrestation provisoire d’une personne dans l’attente de son extradition, de sa remise ou de toute autre procédure judiciaire", est-il expliqué sur le site d'Interpol. Pour le moment, la notice n'apparaît pas sur le site de l'organisation internationale.
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commentaires (5)
James Bond....
Eleni Caridopoulou
20 h 55, le 05 janvier 2020