Pour la Saint-Sylvestre, 1 000 secouristes et 200 ambulances mobilisés par la Croix-Rouge

Les Libanais s’apprêtent à célébrer la Saint-Sylvestre ce soir et, comme tous les ans, les associations pour la sécurité routière mettent en garde contre les excès de vitesse ou la conduite sous l’emprise de l’alcool. Ce d’autant plus que le pays compte un taux élevé de mortalité dans les accidents de la route, notamment lors des périodes de fêtes. Au 29 décembre, la Croix-Rouge libanaise dénombrait 10 893 accidents survenus depuis le début de l’année. Ces accidents ont par ailleurs fait 13 846 blessés, selon la Croix-Rouge. Le bureau de contrôle routier relevant des Forces de sécurité intérieure (FSI) évoque, pour sa part, au 26 décembre, 4 582 accidents qui ont fait 487 morts et 6 101 blessés.

« Si les chiffres présentés par la Croix-Rouge et la police affichent une telle disparité, c’est parce que les FSI ne sont pas toujours informées de certains accidents », explique à L’Orient-Le Jour Georges Kettaneh, secrétaire général de la CRL. « Il y a un léger recul du nombre d’accidents cette année, sauf que les accidents dont nous sommes témoins au Liban sont de plus en plus mortels. La plupart des victimes ont moins de 40 ans », ajoute-t-il.

« Pour la Saint-Sylvestre, 1 000 secouristes et 200 ambulances seront mobilisés, de 18h ce soir jusqu’à 10h demain », révèle M. Kettaneh, qui rappelle que la Croix-Rouge est accessible au 140. « La raison principale des accidents de la route, ce sont les excès de vitesse. Il y a aussi le fait que les gens ne respectent pas le port de la ceinture de sécurité ni le code de la route en général, en roulant à contresens par exemple. D’autres ont des problèmes liés à leurs véhicules, comme des pneus défaillants », souligne M. Kettaneh.

Les accidents répertoriés par la Croix-Rouge ont lieu en majeure partie dans le Mont-Liban. Beyrouth et le nord du pays arrivent en deuxième et troisième position. Ce sont surtout les autoroutes au niveau de Jbeil, Jounieh, Maameltein, Jiyé, Saadiyate et Khaldé qui sont les plus touchées par les accidents mortels. Interrogé sur le nombre alarmant des victimes des accidents de la route, Ziad Akl, fondateur et président de l’association YASA pour la sécurité routière, estime également que les chiffres avancés par les FSI sont bien en deçà de la réalité. « Les chiffres donnés par les FSI concernant les victimes des accidents ne prennent pas en compte les données récoltées dans les hôpitaux, 30 jours après chaque accident survenu, comme les normes internationales l’exigent. Il faut récupérer les données sur 30 jours, car certains accidentés peuvent succomber à leurs blessures quelques jours après l’accident. Les chiffres communiqués par les services de sécurité sont donc moins élevés que la réalité », explique-t-il à L’OLJ. « La majorité des accidents sont dus à la mauvaise conduite et au non-respect du code de la route. Il faut que le code de la route soit appliqué de manière stricte », souligne M. Akl.

Les recommandations à respecter

Dans un communiqué publié il y a quelques jours, la YASA a émis une série de recommandations pour les automobilistes qui circuleront pendant les fêtes de fin d’année. « Il est important de déléguer la conduite à une personne qui n’a pas bu d’alcool ou de prendre un taxi. Nous demandons aux forces de sécurité de sanctionner les infractions liées à la conduite alcoolisée au cas où une personne au volant a plus de 0,5 g d’alcool par litre de sang », indique l’association.

La YASA rappelle « la nécessité de mettre la ceinture de sécurité pour tous les sièges, notamment celui situé à côté du conducteur ». « Quant aux enfants, ils doivent s’asseoir sur des sièges-auto dédiés jusqu’à l’âge de 8 ans », précise l’association. Elle met par ailleurs en garde contre le fait de conduire en étant fatigué, surtout si on rentre de soirée, et contre le fait de laisser un mineur conduire.

La Croix-Rouge rappelle pour sa part l’importance d’avoir une boîte de premiers secours et un extincteur à bord du véhicule. Elle appelle à ne pas utiliser le téléphone au volant, à ne pas conduire en état d’ébriété et à respecter le code de la route et les directives des services de sécurité.

La CRL met en garde contre les risques de crise cardiaque le soir de la Saint-Sylvestre et préconise d’éviter les efforts physiques, de consommer de l’alcool avec modération, de boire beaucoup d’eau et de rester au chaud. Dans le cas de douleurs au niveau de la poitrine, la Croix-Rouge recommande d’appeler une ambulance ainsi que son médecin traitant. Elle rappelle par ailleurs pour ceux qui fêteront le Nouvel An en montagne, qu’il ne faut pas brûler de bois ou de charbon dans une pièce fermée, au risque d’une intoxication au monoxyde de carbone.