Après le court répit de Noël, et en dépit des averses qui frappent le Liban depuis plusieurs jours, les contestataires libanais ont repris jeudi leurs actions ciblées contre les administrations publiques dans tout le pays. Les protestataires sont mobilisés depuis le 17 octobre contre la classe dirigeante, accusée d'incompétence et de corruption, sur fond de grave crise économique.
Dans le centre-ville de Beyrouth, un sit-in a été organisé devant le siège de l'Association des Banques du Liban, afin d'appeler les Libanais à la désobéissance fiscale. Sur le parvis de l'ABL, des dizaines de protestataires ont scandé des slogans "contre les vols et la famine", appelant à "la chute du régime bancaire".
الآن امام جمعية المصارف.
— لِحقّي (@Li_Haqqi) December 26, 2019
بوجه حكم المنظومة وتحالف المصارف.
يسقط حكم المصرف.#مش_دافعين #القوة_للناس #لبنان_يثور #لبنان_ينتفض pic.twitter.com/7sX2n7UGs5
A Tripoli, au Liban-Nord, des dizaines de personnes se sont rassemblées devant le siège de la Banque du Liban, sous le slogan "Nous ne paierons pas". Ils ont scandé leur refus des politiques bancaires et financières observées par la BDL, dénonçant la corruption et le contrôle par les banques "des fonds des citoyens". Un sit-in similaire s'est tenu à Nabatiyé, au Liban-Sud.
La société civile a lancé il y a quelques jours, notamment via les réseaux sociaux, cette campagne "Nous ne paierons pas", qui appelle les Libanais à ne pas payer leurs taxes et à ne pas rembourser leurs prêts bancaires afin de dénoncer la corruption au sein des administrations publiques.
(Lire aussi : Aoun espère un gouvernement "composé d'experts" d'ici le nouvel an)
Dans le Hermel, un sit-in a été organisé devant les banques de la localité afin de protester contre les "politiques bancaires". Depuis plusieurs semaines, les banques ont mis en place des mesures de contrôle des capitaux, plafonnant les retraits et limitant la circulation de dollars américains afin de faire face à l'importante crise de liquidité que connaît le pays.
A Halba, dans le Akkar, les manifestants ont obligé le siège local d'Electricité du Liban à fermer ses portes, tout comme le bureau de la société BUS, en charge de l'administration du réseau électrique, rapporte l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle). Par ailleurs, dans la Békaa, plusieurs routes ont été fermées par les contestataires, notamment aux abords de Taalabaya, selon notre correspondante Sarah Abdallah.
Une poignée de manifestants a en outre organisé un sit-in devant le siège de l'Inspection centrale, dans le quartier de Verdun, à Beyrouth.
Lire aussi
Nativités, l'édito de Issa Goraïeb
Soyons à l’écoute de la « noble révolution civile », car la vérité éclate dans les rues
Raï aux responsables politiques : Ne douchez pas les espoirs de la révolution
commentaires (0)
Commenter