Le vice-président du conseil exécutif du Hezbollah, le cheikh Nabil Kaouk, a appelé dimanche toutes les formations politiques libanaises à "donner une chance" au Premier ministre désigné Hassane Diab, afin que ce dernier puisse former "un gouvernement qui met en place des réformes, sauve le pays et coupe la voie à toute dissension". Il a souligné que le parti chiite ne réclame "aucun poste en particulier" dans le futur cabinet.
"Le pays ne peut pas continuer sans gouvernement", a déclaré le dignitaire chiite lors d'une cérémonie à Arkey, au Liban-Sud. Dans ce contexte, la désignation de M. Diab au poste de Premier ministre, qui a eu lieu jeudi, "constitue une réelle opportunité de sauver le pays", selon lui. Il a appelé les différentes formations politiques à faire preuve de "responsabilité" en donnant une chance à M. Diab.
Le Hezbollah a décidé de soutenir Hassane Diab pour qu'il puisse former "un gouvernement de secours et de réformes, ce qui constitue la principale revendication juste" des gens. Ce cabinet devra, selon Nabil Kaouk "couper la voie aux dissensions et rétablir la confiance sur la scène interne et vis-à-vis de l'étranger". "Le Hezbollah ne réclame pas de position spécifique" au sein du futur cabinet, a-t-il précisé, souhaitant "la plus grande participation possible" au sein du gouvernement. "Nous voulons un gouvernement d'une seule couleur : celle de la nation", a déclaré le responsable chiite.
La désignation de M. Diab ayant été majoritairement soutenue par les partis du 8 Mars, certains observateurs craignent la formation d'un gouvernement monochrome, ce qui avait pourtant été écarté par le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, qui avait estimé vendredi dernier qu'un tel cabinet n'était pas dans l'intérêt du pays. Hassane Diab lui-même a affiché au cours des derniers jours sa détermination à former un gouvernement d'experts indépendants, conformément à ce que réclame le mouvement de contestation. Les manifestants rejettent toutefois la désignation de M. Diab, qu'ils estiment appartenir à la même classe politique que celle dont il réclame la chute depuis le 17 octobre. Le Premier ministre désigné est également conspué par la rue sunnite, qui estime qu'en ayant recueilli seulement 6 voix sunnites sur 27, il ne bénéficie pas d'une couverture suffisante de la part de cette confession pour diriger le futur cabinet.
Nabil Kaouk a par ailleurs accusé certaines parties de vouloir "provoquer la sédition". "Les États-Unis essaient de provoquer une crise intérieure au Liban afin d'engranger des bénéfices politiques", a-t-il poursuivi, appelant le Premier ministre désigné à "couper la route à toute exploitation américaine" de la situation actuelle au Liban.
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commentaires (16)
POUR LES CONNERIES DES UNS LES AMERICAINS ET ISRAEL SONT RESPONSABLES. LE CHAMEAU NE VOIT PAS SA BOSSE.
LA LIBRE EXPRESSION
23 h 43, le 22 décembre 2019