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Économie - Importations

Crise du dollar : le secteur médical tire à nouveau la sonnette d’alarme

Le secteur hospitalier s’était déjà mis en grève mi-novembre pour pointer du doigt les conséquences des difficultés rencontrées par les importateurs de matériel médical pour payer leurs fournisseurs. Andres Martinez Cazares/Reuters

Plusieurs organisations professionnelles liées au secteur médical se sont rassemblées hier au Forum de Beyrouth pour dénoncer une nouvelle fois la « catastrophe sanitaire » liée aux difficultés rencontrées par les importateurs de matériel médical pour approvisionner les hôpitaux et les laboratoires du pays, en plein contexte de restrictions sur les transferts à l’étranger et la circulation du dollar dans le pays. Le billet vert se négocie en effet autour de 2 000 livres chez les changeurs alors que son cours est toujours officiellement fixé à 1 507,5 par la Banque du Liban.

Une position déjà défendue à plusieurs reprises par le secteur, avec en point d’orgue une grève des hôpitaux organisée mi-novembre et des réunions avec le ministère de la Santé et la BDL qui n’ont pas donné de résultats. Cette situation a été rappelée par la présidente du rassemblent des importateurs de matériel médical, Salma Assi, pendant la conférence de presse. La filière fournit le secteur médical en produits consommables (matériel de suture ou d’injection, filtres de dialyse), en instruments (tensiomètres, stéthoscopes, instruments chirurgicaux) et en pièce de rechange pour équipements hospitaliers (scanners, etc.).


(Pour mémoire : Secteur hospitalier : le seuil d’alerte est atteint)



La dette de l’État

La BDL, qui avait assuré début octobre à travers la circulaire n° 530 un dispositif permettant d’assurer le déblocage d’une partie des besoins en dollars des importateurs de carburant, de médicaments et de blé, a fini fin novembre par étendre le mécanisme aux importateurs de matériel médical ainsi qu’aux fabricants de médicaments, mais en modifiant les conditions. Or le secteur médical pointe du doigt le plafond mis en place par le nouveau texte pour le matériel médical (50 % au lieu des 85 % auxquels peuvent prétendre les bénéficiaires de la circulaire n° 530, ou des 75 % prévus pour les fabricants de médicaments) et reproche à la BDL d’avoir exclu les pièces de rechange des équipements médicaux du champ d’application du texte. Selon les estimations qui circulent, les besoins en devises des importateurs s’élèvent à environ 500 millions de dollars par an.

La seconde demande du secteur concerne le rassemblement des importateurs et le syndicat des propriétaires d’hôpitaux privés, représenté par son président Sleiman Haroun lors de la conférence de presse. S’adressant au gouvernement, celui-ci a demandé le règlement de la dette de l’État qui s’élevait à plus de « 2 000 milliards de livres à fin septembre » (soit 1,32 milliard de dollars au taux officiel). Cette dette augmente « tous les jours de 3 milliards de livres » et « étouffe les hôpitaux ».

M. Haroun a d’ailleurs précisé que la dette en question englobe tout le secteur car « un quart de celle-ci revient aux médecins, un autre quart aux importateurs de médicaments, un troisième aux importateurs d’appareils médicaux, et le dernier quart aux banques qui ont octroyé les crédits ». Enfin la présidente du syndicat des laboratoires, Myrna Germanos, a quant à elle mis en garde contre la division des patients en deux catégories : ceux qui peuvent payer pour se soigner et ceux qui sont trop pauvres pour le faire. Selon M. Haroun, « 50 % des patients qui souffrent ne se rendent pas à l’hôpital par peur de ne pas pouvoir payer ».


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