Rechercher
Rechercher

À La Une - Irak

Gouvernement irakien : Kassem Soleimani et un dignitaire du Hezbollah négocient au nom de Téhéran

Le général iranien et le cheikh hezbollahi sont à Bagdad pour pousser pour un candidat en remplacement d'Abdel Mahdi et convaincre les partis chiites et sunnites d'accepter cette personnalité, selon une source proche du pouvoir.

Des élèves et étudiants irakiens manifestant contre le pouvoir politique, le 3 décembre 2019 à Bassora. Photo REUTERS/Essam al-Sudani

Des émissaires iranien et libanais négocient mardi à Bagdad une succession au gouvernement démissionnaire qui servirait les intérêts de Téhéran et de ses alliés régionaux, alors que dans la rue les Irakiens réclament toujours, en dépit de centaines de morts, la chute du pouvoir.

Avant même que le Parlement n'accepte formellement dimanche la démission du Premier ministre Adel Abdel Mahdi, les partis ont commencé à discuter de son successeur.

Comme à chaque événement majeur en Irak, une figure tutélaire a refait son apparition: le puissant général iranien Kassem Soleimani. Il est épaulé par le dignitaire chiite Mohammed Kaoutharani, en charge du dossier irakien au Hezbollah et lui aussi dépêché à Bagdad, selon une source proche du pouvoir.



(Lire aussi : En Irak, les politiciens négocient sous la pression persistante de la rue)



"A la hauteur"

Le général Soleimani "est à Bagdad afin de pousser pour un candidat en remplacement d'Abdel Mahdi", explique cette source sous le couvert de l'anonymat. "Le cheikh Kaoutharani joue également un grand rôle pour convaincre les partis chiites et sunnites" d'accepter cette personnalité, que la source a refusé de nommer. De nombreux noms circulent dans les cercles politiques, faisant tous l'unanimité contre eux dans la rue. Les négociations sont "très difficiles", affirme une source gouvernementale.

La représentante de l'ONU en Irak, Jeanine Hennis-Plasschaert, a de nouveau appelé "les dirigeants politiques à ne pas perdre de temps" et "à se montrer à la hauteur" du défi.

Le président de la République, le Kurde Barham Saleh, qui doit formellement désigner le futur Premier ministre, a été l'un des premiers à suggérer le départ de M. Abdel Mahdi. Mais aujourd'hui, le camp kurde, qui a engrangé des acquis principalement économiques durant les 13 mois au pouvoir du chef du gouvernement démissionnaire, reste très prudent. Il tente de dépasser ses divisions internes pour former un front uni au Parlement fédéral, explique à l'AFP le sociologue Adel Bakawan. Les Kurdes veulent préserver la part des revenus du pétrole qu'ils négocient âprement avec Bagdad et réclamer "des garanties pour que les éventuelles réformes de la Constitution ne remettent pas en cause, entre autres, l'article 140 qui évoque les zones disputées, le veto des trois provinces, le fédéralisme", poursuit ce spécialiste de l'Irak.

Face aux partis qui négocient leur part au sein de l'Etat, les manifestations continuent, malgré un récent déchaînement de violence ayant fait grimper le bilan à près de 430 morts et près de 20.000 blessés.



(Lire aussi : Le Premier ministre annonce sa démission, et après ?)


Violence à Najaf
Les discussions au Parlement sur une nouvelle loi électorale censée faire émerger une Assemblée plus jeune et plus représentative sont loin de satisfaire les protestataires. Ils réclament la fin du système de répartition des postes en fonction des appartenances ethniques et confessionnelles et, pour certains, du régime parlementaire. Surtout, ils dénoncent l'ensemble de la classe politique dans un pays où, depuis la chute de Saddam Hussein en 2003 lors de l'invasion américaine, l'équivalent de deux fois le PIB a disparu dans les méandres de la corruption.

Ils défilent dans les villes du Sud chiite dans le calme. Mais dans la ville sainte de Najaf, entrée dans un cycle de violences avec l'incendie mercredi dernier du consulat d'Iran, ils ont de nouveau essuyé des tirs de grenades assourdissantes, selon des témoins. Depuis plusieurs jours, des manifestants tentent d'incendier le mausolée d'une figure tutélaire d'un parti chiite, d'où des hommes en civil tirent sur eux.

Les dignitaires tribaux de Najaf -seule force parvenue à faire revenir le calme dans la ville voisine de Nassiriya réduite à feu et à sang par une répression meurtrière- tentent toujours de négocier une sortie de crise. Le gouverneur en appelle à Bagdad pour faire cesser des violences face auxquelles les forces de sécurité locales se disent impuissantes. Mardi, les chefs de tribus ont appelé le leader chiite Moqtada Sadr et ses combattants des brigades de la Paix à s'interposer, jusqu'ici sans réponse.

A Nassiriya, une source judiciaire a indiqué à l'AFP qu'"une centaine de plaintes de proches de morts ou de blessés ont été déposées" contre un militaire envoyé par Bagdad pour "restaurer l'ordre" avant d'être limogé.

En solidarité avec les provinces du Sud chiite, des centaines d'étudiants ont défilé mardi dans celle de Kirkouk (nord), multiethnique et pétrolière. Avant eux, des provinces sunnites avaient observé un deuil. La communauté chrétienne d'Irak -forte d'un demi-million de membres- a, elle, annoncé annuler les festivités de Noël.

Dans l'Ouest désertique du pays, cinq roquettes se sont abattues sur une base où sont postés des militaires américains sans faire de dégât ni de victime, a indiqué l'armée. Des bases américaines, des infrastructures pétrolières dans le Sud et l'ambassade américaine à Bagdad ont été plusieurs fois la cible de tirs de roquettes ces derniers mois de la part d'assaillants non identifiés. Ces attaques ont fait une seule victime, un soldat irakien qui a été tué près de l'ambassade.



Lire aussi

Dénoncé par la rue irakienne, l'Iran "bétonne" son influence au sein du pouvoir

« Le mouvement de protestation de novembre dernier, en Iran, est sans précédent »

Des émissaires iranien et libanais négocient mardi à Bagdad une succession au gouvernement démissionnaire qui servirait les intérêts de Téhéran et de ses alliés régionaux, alors que dans la rue les Irakiens réclament toujours, en dépit de centaines de morts, la chute du pouvoir.Avant même que le Parlement n'accepte formellement dimanche la démission du Premier ministre Adel Abdel...

commentaires (8)

Le cordonnier est toujours le plus mal chaussé Pourtant chez nous on demande à Hezbollah juste de lâcher les baskets ! On est quand même dans la spécialité cordonnière

PROFIL BAS

19 h 29, le 03 décembre 2019

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • Le cordonnier est toujours le plus mal chaussé Pourtant chez nous on demande à Hezbollah juste de lâcher les baskets ! On est quand même dans la spécialité cordonnière

    PROFIL BAS

    19 h 29, le 03 décembre 2019

  • Suivre les usa même avec un trump au pouvoir ouvre les possibilités de traiter avec l'avenir et le succès et dans les pires des cas on peut même envisager d'y immigrer. Avec l'Iran on traite avec des fusées imtelligentes qui n'arrivent même pas à se mettre en orbite et, de plus, même les plus ardus des hezbiotes ne semblent pas chaud à y immigrer quitte à se faire zigouiller en Syrie. Mais bien sûr nos valeureux leaders iraniotes vont sacrifier gaiement une, deux et même 3 generations ou plus, de leurs jeunes et de ceux de l'Irak et du Liban, pour satisfaire leurs plus sombres cauchemars! L'avenir n'attend pas, le progrès ne pardonne pas! Om se targue de l'amitié de la Russie et de la Chine!!! Hahaha ! Pour eux tout notre moyen orient n'est qu'un marché tout comme pour les américains. Les chinois ne se somt pas enrichis pour faire le père Noël à l'Iran ou le Liban... Le drapeau du hezb est la meilleure publicité du kalashnikov!!...

    Wlek Sanferlou

    18 h 49, le 03 décembre 2019

  • IRANIENS ET HEZBOLLAHIS EN IRAQ POUR LA NOMINATION D,UN NOUVEAU P.M. CE N,EST PAS DE L,INGERENCE. UN MOT DIT PAR POMPEO OU TOUT AUTRE OCCIDENTAL OU ARABE SERAIT UNE GRANDE INGERENCE. ET LES MOUTONS DE CONTINUER A LE CROIRE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 17, le 03 décembre 2019

  • Ben oui, mes chers...venant de Suleimani et du Hezbollah c'est de la "politique"...de la part de tous les autres...c'est de "l'ingérence" ! Irène Saïd

    Irene Said

    17 h 55, le 03 décembre 2019

  • Ils ont besoin d'un traducteur de confiance.

    Shou fi

    17 h 20, le 03 décembre 2019

  • Qui voulez vous qui aille à Baghdad discuter politique ? Les monégasques ou les lappons ? L'ère où les amerloques prédateurs pouvaient imposer un de leur larbins EST RÉVOLUE, EN IRAK EN SYRIE , AU LIBAN, AU YEMEN ET EN IRAN . PAR CONTRE ELLE CONTINUE DU CÔTÉ DES BENSAOUDS ET CONSORTS .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 04, le 03 décembre 2019

  • Mais enfin, c’est une blague? De quoi je me mêle? Ils n’ont pas assez foutu le boxon partout où ils ont mis leur nez? Les libanais, les irakiens, les yéménites, et aucun autre peuple n’en veut. Mêmes les iraniens se révoltent.

    Bachir Karim

    16 h 46, le 03 décembre 2019

  • C'est la preuve que là où L'Iran passe, ça casse... Faut pas mélanger nos frère Chiites arabes et perses...déjà les iraniens détestent les Arabes, même les chiites, ils les utilisent comme chair a Canons, c’est tout !!

    Jack Gardner

    16 h 43, le 03 décembre 2019

Retour en haut