La tension est montée d'un cran dans la nuit de lundi à mardi sur l'autoroute de Naamé, au sud de Beyrouth, lorsque des manifestants anti-pouvoir ont caillassé des militaires, faisant plusieurs blessés dans leurs rangs et poussant ces derniers à ouvrir le feu en l'air en riposte à des tirs de la part d'un des protestataires.
Dans un communiqué publié mardi matin, la troupe explique que "lorsqu'une patrouille militaire rouvrait la route de Naamé après sa fermeture par des manifestants, elle a essuyé des jets de pierres qui ont fait plusieurs blessés parmi les soldats. Un manifestant a également ouvert le feu à l'aide d'une arme de poing, ce qui a poussé les soldats à tirer en l'air afin de disperser les protestataires et rouvrir la route".
La révolte libanaise est entrée mardi dans sa 48e journée. Les manifestants réclament notamment le départ de tous les responsables libanais et la réalisation de nombreuses autres revendications socio-économiques, sur fond de crise financière.
La question de la fermeture des routes dans le cadre du mouvement de contestation divise les Libanais. Alors que les protestataires estiment qu'il s'agit d'un des seuls moyens dont ils disposent pour faire pression sur les autorités, ce qui leur a notamment permis d'obtenir la démission du gouvernement de Saad Hariri le 29 octobre, les responsables de certaines formations politiques, comme le Courant patriotique libre (CPL, aouniste) et le tandem chiite Hezbollah-Amal dénoncent une violation du droit de circuler.
(Lire aussi : Irresponsabilité criminelle, l'édito de Michel Touma)
Mobilisation au Liban-Nord
Au Liban-Nord, de nouveaux blocages de routes ont ainsi été enregistrés dans des rues de Tripoli. Les protestataires tentaient d'empêcher les salariés, fonctionnaires et élèves de rejoindre leurs bureaux et les bancs des écoles. Ils ont bloqué les voies publiques à l'aide de bennes à ordures, provoquant des embouteillages monstres. L'armée est intervenue afin de débloquer ces routes. Seuls les axes menant vers la place al-Nour, haut lieu de la contestation populaire, restaient fermés.
Toujours dans le Nord, à Bohsas, des étudiants de l'Université libanaise se sont couchés à même le sol pour bloquer la circulation. Un autre groupe a bloqué l'entrée d'un institut technique de la ville, des écoles, et des administrations publiques, poussant les fonctionnaires et employés à quitter leurs bureaux.
A Halba, dans le Akkar, des manifestants ont bloqué l'entrée au siège d'Electricité du Liban.
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HEZBO, AMAL ET CPL LES ANGES DE LA DISCORDE.
LA LIBRE EXPRESSION
18 h 25, le 03 décembre 2019