Le président de la commission des Finances et du Budget, le député Ibrahim Kanaan, a assuré à L’Orient-Le Jour qu’il comptait accélérer l’examen du projet de budget de 2020 afin qu’il puisse être adopté par le Parlement avant Noël, comme il l’avait indiqué plus tôt dans la journée lors d’une conférence de presse à Beyrouth.
« La commission a entamé (hier) l’examen du projet adopté (le 21 octobre dernier) par le Conseil des ministres. Lors de la réunion d’aujourd’hui, qui s’est tenue de 10h de 15h, les députés ont passé en revue 24 articles sur les 34 que contient le texte, en dehors des budgets de chaque administration. Il n’y aura pas de réunion (aujourd’hui), mais à partir de lundi, la commission consacrera deux séances à l’examen du texte, le matin et l’après-midi », a-t-il exposé. « La rapidité avec laquelle la commission achèvera l’examen du projet dépendra en partie de la disponibilité des ministres qui devront être auditionnés », a-t-il précisé. Lors de sa conférence de presse au Parlement, M. Kanaan a en outre souligné que durant la réunion, les députés ont présenté une série de questions au ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, concernant les chiffres du projet et les modalités législatives et constitutionnelles de son adoption alors que le gouvernement est démissionnaire depuis un mois.
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Déficit à 0,63 % du PIB
« Le projet de budget ne prévoit aucune taxe ni aucune dépense supplémentaire », a assuré M. Kanaan. « Le ministre des Finances a affirmé que l’amélioration de la situation financière est liée au rétablissement de la confiance et au retour à la normale », a-t-il ajouté. Le député a en outre rappelé que le nouveau gouvernement – le gouvernement Hariri III a en effet démissionné fin octobre, mais le processus de formation d’un nouvel exécutif stagne – devra se conformer au budget en cours d’étude, « parce que lorsqu’il sera publié au Journal officiel, il deviendra contraignant ».
Le Conseil des ministres a adopté dans la précipitation le projet de budget de 2020 dans les jours qui ont suivi le début des manifestations contre les dirigeants politiques qui se poursuivent depuis le 17 octobre, alors que la situation économique et financière du pays s’est considérablement dégradée cette année. Le texte, qui table sur un déficit public à 0,63 % du PIB, tranche radicalement avec la première version de l’avant-projet sur laquelle les ministres avaient commencé à plancher quelques semaines plus tôt et qui misait plutôt sur un ratio de 7,38 %. Les principales agences de notation financière ont estimé que le ratio déficit/PIB réel du Liban devrait se situer entre 9 et 10 % cette année.
Il a par ailleurs été accueilli avec scepticisme par de nombreux observateurs locaux et internationaux. En lieu et place des mesures fiscales que les dirigeants prévoyaient de mettre en place, et qui ont contribué à mobiliser la rue, la nouvelle mouture a plutôt mis l’accent sur les réductions de dépenses, dont le service de la dette, qu’ils prévoient de faire assumer à la BDL. Il y a un mois, M. Kanaan avait appelé à la « coopération » de tous pour assurer l’adoption le plus rapidement possible du texte de loi de finances.
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commentaires (3)
Wow... On voit bien d'où vient la crise de l'essence...nos pétillants députés roulent à plein gaz et à tombeau ouvert, 2 réunions par jour, pas une de moins, pour accoucher du budget. Bien sûr, nous, le petit peuple ignare, on aura le plaisir de découvrir les failles de ce chef d'œuvre, d'une façon pratique, une fois mis en exécution... Et, Allah yistor! Comme dirait l'autre
Wlek Sanferlou
21 h 55, le 29 novembre 2019