Cinq jeunes, dont trois mineurs, ont été relâchés dimanche à l'aube en présence de leurs proches après avoir été arrêtés la veille au soir pour avoir déchiré à Hammana, dans le caza de Baabda, des affiches du président Michel Aoun, et du parti qu'il a fondé, le Courant patriotique libre.
Selon le Comité des avocats pour la défense des manifestants, les cinq adolescents, placés en garde à vue samedi en début de soirée, ont été relâchés peu après minuit, après que leur déposition ait été recueillie.
Plusieurs personnes s'étaient rassemblés à ce moment-là devant le commissariat de Hammana, en scandant des slogans hostiles au CPL.
Selon un communiqué de l'armée libanaise publié dans la journée, cinq jeunes garçons âgés entre 12 et 19 ans, dont un Syrien, avaient été arrêtés par la police municipale de Hammana qui avait renforcé ses patrouilles après plusieurs incidents, dont l'incendie de la branche locale de la compagnie publique de téléphone Ogero et la tentative d'incendie du bureau du Courant patriotique libre. Selon le communiqué, la police municipale de Hammana a remis ces jeunes aux services de renseignement de l'armée, qui les ont ensuite remis à la police judiciaire. La PJ a ensuite remis ces jeunes aux Forces de sécurité intérieure.
Dans un communiqué, le bureau du CPL de Baabda a condamné ces arrachages et estimant qu'ils avaient "provoqué des tensions indésirables", insistant sur l'importance de la coexistence dans la Montagne.
Ces interpellations avaient suscité un tollé sur les réseaux sociaux. "Le régime qui détient des enfants doit tomber", a écrit un internaute. "Quand un enfant de 12 ans secoue le trône de l'Etat, on sait que cet Etat est corrompu", a dit un autre.
D'après un décompte du comité des avocats, 300 personnes ont été arrêtées - dont 12 mineurs, relâchés sous 48 heures - depuis le début du mouvement inédit de contestation contre la classe dirigeante, accusée d'incompétence et de corruption. Onze personnes, dont deux mineurs, sont toujours derrière les barreaux, accusées d'avoir attaqué le Rest House de Tyr durant la première semaine de la contestation.
Le CPL est dirigé par le gendre du président Aoun, le ministre des Affaires étrangères sortant, Gebran Bassil, l'une des personnalités politiques les plus conspuées par la rue.
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Jour XXXIX. -Un convoi de voitures devant le domicile de Gebran Bassil, chef du CPL, à Rabieh aux cris : Dégage ! - Cinq jeunes arrêtés puis relâchés pour avoir déchiré des affiches du président Michel Aoun et du CPL. - Les manifestants s'appellent "mercenaires " dans un pays de la rive orientale de la Côte des Pirates.
Un Libanais
21 h 57, le 24 novembre 2019