Au douzième jour du soulèvement populaire, la vie à Nabatiyé semble avoir repris un cours normal. Selon notre correspondante sur place, Badia Fahs, les employés et fonctionnaires du Sérail (siège du mohafazat) ont été presque forcés de reprendre le travail, un communiqué attribué au mouvement Amal les mettant en garde contre toute absence. De même, les commerces ont ouvert leurs portes, alors même que plus d’un millier de personnes continuent à manifester sur la place du Sérail. Ces derniers ont été rejoints hier par un groupe d’ingénieurs de Saïda venus exprimer leur solidarité. Par ailleurs, l’Université libanaise et les écoles relevant du tandem chiite (Hezbollah-mouvement Amal) ont rouvert leurs portes. Toutefois, les écoles publiques sont restées fermées, ainsi que la succursale locale de la Banque du Liban.
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« Après mûre réflexion... »
Sur un autre plan, des élus municipaux de la ville, Abbas Wehbé et Ahmad Daher, ont officiellement présenté hier leur démission du conseil municipal de Nabatiyé, conformément à une annonce faite jeudi dernier, au lendemain des attaques menées par des fonctionnaires de la municipalité contre les manifestants, qui ont fait vingt-cinq blessés.
Deux autres membres du conseil municipal de la ville, Mohammad Sabbah et Tarek Bitar, et deux autres de la localité voisine de Nabatiyé el-Fawqa avaient également annoncé leur démission le jour même, en guise de protestation contre la répression brutale.
Toutefois, Mohammad Sabbah est revenu hier sur sa démission, expliquant qu’il l’avait annoncée « sous le coup de l’emportement ».
« Après mûre réflexion et à la suite d’une étude minutieuse des événements sur la scène libanaise, j’annonce que je reste aux côtés de mes confrères au sein du conseil municipal de Nabatiyé au service » des habitants de la ville « et par respect pour les personnes qui m’ont élu », a-t-il précisé dans un communiqué publié à l’issue d’une rencontre avec les édiles municipaux affiliés au mouvement Amal. M. Sabbah a également souligné que sa décision a été prise « sur base de mes convictions et de mon engagement par rapport aux orientations du mouvement Amal ».
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commentaires (6)
Pourquoi s étonner? C est le Liban ou nous vivons depuis 30 ans et que nous voulons changer Ces fanatiques pensent pouvoir encore diriger ce pays par la force Nous leur montrerons que la force de 2 millions de gens est plus forte que celle de leurs milices et ils devront se soumettre à la volonté du peuple très bientôt INCHALLAH
LA VERITE
11 h 27, le 29 octobre 2019