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La diaspora estudiantine remplit les rues du monde et clame son soutien aux manifestants

Ils ont entre 20 et 26 ans. Ils résident aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en France et au Canada, à des milliers de kilomètres du Liban. Cela ne les empêche nullement d’être massivement engagés pour leur pays natal.

Yara Rizk. Crédit photo : Deniz Erciyes

« L’avenir appartient aux audacieux, il appartient à ceux qui cherchent, qui prennent des risques. » Cette citation du conférencier et auteur français Raymond Vincent vient à l’esprit de toute personne qui écoute Yara Rizk raconter comment elle vit ce qui se passe actuellement au Liban. L’étudiante, qui poursuit un master en développement international auprès de la Paris School of International Affairs, s’est engagée sur le terrain dès que les mouvements contestataires ont commencé au Liban. Elle a d’ailleurs fait partie du groupe d’étudiants qui ont organisé les manifestations à Paris. Ce qui la motive le plus, c’est de voir à quel point le temps est suspendu en France pour les étudiants d’origine libanaise. « Dès le premier jour, on s’est réuni et on a manifesté sans que le mouvement ne s’essouffle. On ne va plus aux cours et on réfléchit aux meilleures façons de soutenir les manifestants du Liban. En ce moment, on étudie les positions officielles que la France a adoptées par rapport à tout ce qui se passe. On veut la pousser à s’engager plus. Ce qu’on demande, c’est la démission du gouvernement actuel et que les politiciens libanais soient enfin jugés pour tout ce qu’ils ont fait. Selon moi, le peuple libanais a démontré qu’il est prêt à prendre son destin en main et à être bien représenté. » La volonté de sanctionner les gouvernants est un point essentiel sur lequel insistent tous les jeunes interviewés.

Pour Jihad Tannoury, « il est fondamental que tous les politiciens qui ont leur part de responsabilité dans la guerre civile libanaise et qui sont au pouvoir ces trente dernières années payent pour ce qu’ils ont fait ». L’étudiant, qui poursuit un master en ingénierie biomédicale au sein de l’École de technologie supérieure à Montréal, insiste sur un point : pour la première fois, les mouvements contestataires se passent dans toutes les régions libanaises. Partout, les jeunes et les moins jeunes, même ceux qui font partie d’un camp politique, ont démontré à leurs propres partis qu’ils ne sont plus prêts à les suivre aveuglément. « Cette fois, ma confiance en eux est forte. Je n’ai qu’une seule peur. Que les politiciens qu’on a déjà vus sur le terrain et qui répètent qu’ils soutiennent les manifestants réussissent dans ce qu’ils veulent. Récupérer le mouvement contestataire pour que tout redevienne comme avant. »



(Lire aussi : Les étudiants contestataires ont la parole)


Antoine Kallab prie pour que, dans l’avenir, « la dictature institutionnelle actuelle et ses agents régnant au Liban ne réussissent pas à gagner sur les manifestants ». L’architecte, qui suit un master en développement économique urbain auprès de la University College London, rappelle à quel point la situation actuelle est le résultat de toute la corruption qui sévit au pays et qui s’est manifestée par la chute des infrastructures, les derniers incendies, l’effondrement de la monnaie libanaise. « Tout le pays était en train de s’effondrer. Et puis, il y a enfin eu les manifestations, et on a été ravis par l’éveil populaire. Les photos de ces soldats en larmes, l’hymne national, l’esprit solidaire entre les manifestants, tout cela me réjouit tant. J’ai eu envie de rentrer au pays pour être avec eux. » Selon lui, il faut que le gouvernement libanais démissionne et que des technocrates constituent le nouveau gouvernement. Une fois que cela est effectué, l’heure de sanctionner tous les dirigeants pour leur corruption aura sonné.

Audrey Bolus est bien d’accord avec Kallab. « Il faut les sanctionner car ils sont responsables de tout ce qui se passe. » L’étudiante à George Washington University en master de Global Communications rêve d’un système politique libanais non confessionnel où on est élu non pas pour sa religion, mais pour son expertise. À l’écouter et à la voir manifester pacifiquement en face de la statue de Gibran Khalil Gibran à l’ambassade du Liban à Washington, on se dit que l’auteur qui avait écrit « Vous avez votre Liban avec tous les conflits qui y sévissent. J’ai mon Liban avec les rêves qui y vivent », devrait être bien fier en ce moment. Car, partout, les jeunes rêvent enfin leur pays comme lui.

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