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À La Une - Arrêt sur images

Face aux manifestants, des militaires solidaires craquent

"Nous sommes tous Libanais. Nous formons tous une seule famille", écrit l'armée libanaise en commentant l'une des images.

Capture d'écran Twitter/@LbciLebanon

Une image qui est tout un symbole. Mercredi matin, à Jal el-Dib, des manifestants réconfortent un soldat qui peine à contenir son émotion. L'homme fait partie du contingent déployé pour rouvrir la route, bloquée par les manifestants, depuis le début, jeudi 17 octobre, du mouvement de mobilisation populaire inédit qui traverse le Liban.

Au septième jour de ce mouvement, l'armée s'est en effet déployée en masse dans plusieurs régions, notamment à Jal el-Dib dans le Metn, et à Zouk dans le Kesrouan, mais aussi du côté de Saïda au Liban-Sud, afin de rouvrir les grands axes bloqués par les manifestants.

Des échauffourées ont éclaté entre manifestants et soldats, faisant des blessés. Mais les manifestants ont clairement fait savoir qu'ils ne voulaient pas d'affrontements violents avec l'armée. Les militaires, pour leur part, semblaient comprendre la douleur des manifestants. A tel point que plusieurs soldats n'ont pu retenir leurs larmes, alors qu'ils faisaient face aux protestataires. Des images émouvantes qui ont circulé sur les chaînes de télévisions et les réseaux sociaux.

Dans la foulée, l'armée a publié un communiqué dans lequel elle affirme se tenir aux côtés des manifestants et "soutenir leurs demandes". "La troupe reste engagée à protéger la liberté d'expression et de manifestation pacifique, mais rejette le blocages de routes, les pressions sur les citoyens, et votre instrumentalisation au profit d'actions de vandalisme", a écrit l'armée sur Twitter.

A Jal el-Dib, en fin de matinée, alors que l'armée, avait, un temps, rouvert la route, les manifestants ont fini par la reprendre, alors que leurs rangs avaient considérablement gonflé. Sur les lieux, un soldat, refusant de faire usage de la force contre les manifestants, a versé quelques larmes submergé par l'émotion. C'est alors que des manifestants sont venus le réconforter et l'enlacer, en scandant un "Koullouna lil Watan" (Tous pour la patrie).



Quelques kilomètres plus au Nord, à Zouk Mosbeh, des échauffourées ont également éclaté. Et des militaires, déployés face aux manifestants, avaient du mal à cacher leur émotion. Un soldat, filmé par la caméra de la chaîne LBCI, a préféré rester dans son véhicule, versant des larmes en silence, avant d'être acclamé par les protestataires.



Un autre soldat, déployé un peu plus loin, a enlacé un manifestant. Les deux hommes étaient en larmes. "Nous sommes tous Libanais. Nous formons tous une seule famille", a écrit l'armée sur son compte Twitter en commentant ces images.



Des centaines de milliers de Libanais manifestent sans cesse depuis jeudi contre la classe politique et la corruption. De nombreuses routes sont bloquées à travers le pays depuis le début des rassemblements. Le Premier ministre Saad Hariri a annoncé une série de réformes économiques d'urgence qui n'ont pas convaincu la rue. Les quatre ministres des Forces libanaises de Samir Geagea ont démissionné samedi du gouvernement, mais le cabinet se maintient toujours.

Avant l'éruption de cette mobilisation de masse, les militaires à la retraite s'étaient régulièrement mobilisés pour dénoncer l'imposition de nouvelles taxes les visant dans les projets de budget.


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Une image qui est tout un symbole. Mercredi matin, à Jal el-Dib, des manifestants réconfortent un soldat qui peine à contenir son émotion. L'homme fait partie du contingent déployé pour rouvrir la route, bloquée par les manifestants, depuis le début, jeudi 17 octobre, du mouvement de mobilisation populaire inédit qui traverse le Liban.Au septième jour de ce mouvement, l'armée s'est en...

commentaires (11)

L'important est qu'un soldat n'a pas le droit de se laisser aller au sentimentalisme : On lui a ordonné d'ouvrir les routes , il ne doit pas devenir un déserteur

Chucri Abboud

22 h 14, le 23 octobre 2019

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Commentaires (11)

  • L'important est qu'un soldat n'a pas le droit de se laisser aller au sentimentalisme : On lui a ordonné d'ouvrir les routes , il ne doit pas devenir un déserteur

    Chucri Abboud

    22 h 14, le 23 octobre 2019

  • Speechless ! This photo epitomizes the goodness, humanity , and decency of most Lebanese citizens, including our valiant soldiers, regardless of confession or religious affiliation. As an expatriate looking upon from afar, this brought me down to tears. How can expatriates help ? Count me in.

    Mireille Kang

    20 h 25, le 23 octobre 2019

  • Un monde dans le regard de ce soldat: le visage droit, l'aplomb que l'on attend des militaires, l'obligation dictée par le devoir musclé auquel on l'invite, mais aussi , des yeux grenadine, aux parfums sucrés, qui dégagent une immense fraternité, une solidarité qui n' ose pas dire son nom...

    LeRougeEtLeNoir

    17 h 10, le 23 octobre 2019

  • ILS SONT LES ENFANTS DE CE PEUPLE AUSSI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 01, le 23 octobre 2019

  • Merci à tous, manifestants et armée, de nous montrer tous les jours la grandeur de libanais, si malmenée par les milices, les partis politiques, les zou3amas et les larbins de tout ce monde de nuisibles.

    Christine KHALIL

    16 h 31, le 23 octobre 2019

  • Que vive notre armée et tous les Libanais patriotiques! Au diable les traitres et les médisants

    Sissi zayyat

    16 h 12, le 23 octobre 2019

  • Nous avons toujours eu un faible pour notre armée malmenée depuis des décennies et vice versa. D’abord par la présence Syrienne ensuite le HB. Nous aspirons tous à la voir s’épanouir et prospérer sur tout le territoire Et personne d’autre, en exerçant son devoir qui est de protéger tous les Libanais sans distinction mais aussi garantir le droit de chacun à La Liberté et à la paix quotidienne. Frustrés ils le sont tous, les militaires tout comme les citoyens d'où leur empathie les uns envers les autres. À ceux qui aboient pour que l'armée exerce son autorité qui pour eux passent par les armes et la violence je leur dit: allez donc vivre sous les dictatures qui vous ressemblent vous n’avez rien à faire au Liban, pays de la liberté,de l'humanité et du bon vivre

    Sissi zayyat

    15 h 58, le 23 octobre 2019

  • Sleiman Frangié : Oui au droit de manifester. Nabih Berry : Le Liban ne peut pas rester bloqué. Bou-Rachid : Npn, aux insultes à l'encontre d'un soldat.

    Un Libanais

    15 h 35, le 23 octobre 2019

  • Très touchant !

    LeRougeEtLeNoir

    15 h 21, le 23 octobre 2019

  • Attention Messieurs les dirigeants politiques, attention !!!

    Lecteur excédé par la censure

    15 h 12, le 23 octobre 2019

  • C'est émotif tout ça, mais un état ne fonctionne pas à l'émotion. Le droit au respect de l'état de droit doit reprendre le dessus et penser à régler les problèmes, sinon qui le ferait ?

    FRIK-A-FRAK

    15 h 08, le 23 octobre 2019

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