Rechercher
Rechercher

Culture - Photographie

« ROMÆ » : des moments fugaces capturés dans la Ville éternelle

À l’occasion de la parution de son premier ouvrage de photographie*, Anna Bondavalli Ward expose son œuvre du vendredi 18 au dimanche 20 octobre à Beit Beirut, Sodeco.

Anna Bondavalli Ward, « Le songe ».

Au centre de l’image, une imposante statue de marbre scrutant le ciel romain attire immédiatement le regard. Devant le Palais de la civilisation italienne, ce gardien est ancré dans une tradition de statues impressionnantes qui défient les années et les siècles. Mais c’est l’espace d’une seule seconde qui aura suffi à la photographe Anna Bondavalli Ward pour saisir ce moment où la stature du colosse de marbre est identique à celle du gardien de chair et de sang qui se tient à ses côtés.

Le contraste entre la fugacité de l’instant capturé et l’immobilité de la pierre chargée d’histoire est à la fois marquant et omniprésent partout dans la capitale italienne, où la modernité côtoie le passé millénaire de la ville à chaque coin de rue.

À ce premier dialogue entre le moment immédiat et le temps long s’en ajoute un second : le parallèle entre dedans et dehors. Si la photo est prise de l’intérieur du bâtiment, c’est avant tout par nécessité de saisir le moment au plus vite, mais cet angle révèle un autre élément sur le travail d’Anna Bondavalli Ward. Pour elle, « la photographie est apparemment l’art le plus objectif. Pourtant, c’est la rencontre entre l’image extérieure capturée par l’appareil qui est en effet objective, et l’image intérieure propre au photographe très subjective ». Ce mariage entre ces deux images est symbolisé sur cette photo par la fenêtre à travers laquelle elle est prise : c’est en quelque sorte l’œil du photographe, au carrefour de la perception objective et subjective. Ce contraste est renforcé sur cette image par les reflets, notamment celui sur le sol intérieur qui reproduit la même image avec des contours flous et des distorsions.Perçus dans cette photographie tirée d’une série nommée « Le songe » autour du Palais de la civilisation italienne, ces deux éléments se déclinent dans l’œuvre d’Anna Bondavalli Ward en général.

Italienne d’origine, la photographe a réalisé les clichés à Rome, où elle est retournée après 25 ans de vie au Liban, redécouvrant ainsi une ville avec un regard nouveau ; ni vraiment celui d’une touriste ni celui d’une Romaine. Cette expérience de la modernité dans l’environnement chargé du poids des âges se ressent dans différents clichés, où des vieilles statues antiques côtoient des structures métalliques, mettant en lumière le contraste entre le mécanique et l’organique présent également dans ce voyage en images : les antiques aqueducs romains deviennent ainsi les veines d’une cité aussi ancienne que dynamique.

C’est cette démarche d’ancrer l’éphémère dans le temps, symbolisé par l’environnement de la Ville éternelle, qui résume le propos artistique du 8e art en général, et qui est présenté dans ROMÆ, (Rome au pluriel en latin), ouvrage paru en italien, français et anglais aux éditions Noir, Blanc, etc.

Après cette première publication, Anna Bondavalli Ward a d’autres projets en tête, mêlant voyage et photographie. Sera-t-elle contrainte dans sa démarche par un environnement urbain différent de Rome, où l’histoire présente en ce lieu renforce le contraste à la base de ses clichés ?

En tous cas, le mariage est très réussi dans ce premier opus, disponible lors de l’exposition ce vendredi 18 jusqu’au dimanche 20 octobre à Beit Beirut.


* Anna Bondavalli Ward signera son ouvrage le vendredi 18 octobre de 17h à 22h, à Beit Beirut.

Au centre de l’image, une imposante statue de marbre scrutant le ciel romain attire immédiatement le regard. Devant le Palais de la civilisation italienne, ce gardien est ancré dans une tradition de statues impressionnantes qui défient les années et les siècles. Mais c’est l’espace d’une seule seconde qui aura suffi à la photographe Anna Bondavalli Ward pour saisir ce moment où la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut