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Lifestyle - This is America

L’envoûtant parfum de Cléopâtre recréé

« Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé », disait Pascal. Mais ce « nez » était également friand des plus raffinés parfums de l’Égypte pharaonique.

Un tableau célèbre d’Alexandre Cabanel représentant Cléopâtre essayant des poisons sur des condamnés à mort.

La légende dit que lorsque Cléopâtre voulait épater ou séduire quelqu’un, ce qui était fréquent, elle tenait à ce que soit répandu son parfum avant même son arrivée. Ainsi, lors de sa première visite à Marc Antoine, à Tarse, la souveraine égyptienne avait fait asperger ses embarcations pourpre et or d’une fragrance si puissante que le parfum l’avait accompagnée durant tout le voyage. Shakespeare n’a-t-il pas écrit « la flotte de Cléopâtre était si parfumée que les vents en étaient fous d’amour » ?

Quelques millénaires plus tard, la belle n’a rien perdu de ses pouvoirs et semble encore faire tourner les têtes, dont celles de deux archéologues, Robert Littman et Jay Silverstein de l’université de Hawaï à Manoa, qui ont voulu recréer ce qu’ils appellent l’« Eau de l’ancienne Égypte », qualifiée par Littman du « Chanel n° 5 de l’époque » et dont se paraît très probablement Cléopâtre. Selon leur récit, rapporté par le site de l’université de Hawaï, le duo a effectué en 2013 des fouilles à Tell el-Timai, une ancienne ville en Basse-Égypte, connue alors sous le nom de Thmuis et où étaient concoctés deux des parfums les plus célèbres de l’Égypte ancienne : Mendesian et Metopian. Là, ils ont découvert ce qui semblait être la demeure d’un marchand de parfums où était aménagé un lieu pour fabriquer le précieux liquide. Dans ce vaste espace datant du IIIe siècle avant J-C, les fouilles ont permis de trouver un four pour faire cuire des bouteilles en argile, des amphores et des bouteilles en verre contenant des résidus de senteurs. Aucune odeur ne s’en dégageait, évidemment, mais les analyses chimiques de ces dépôts ont permis d’identifier les ingrédients. À partir des résidus et avec la collaboration de deux spécialistes en parfumerie, Dora Goldsmith et Sean Coughlin, les deux archéologues ont recréé l’antique parfum qui était contenu dans les jarres de Thmuis.


À la recherche du parfum perdu
Les deux chercheurs ont alors confié leurs trouvailles à deux experts allemands en anciens parfums égyptiens, Dora Goldsmith et Dean Coughlin, qui ont recréé l’essence originale en suivant des formules retrouvées dans des textes grecs anciens. La concoction préparée était à base de myrrhe, une résine naturelle provenant d’un arbre qu’on trouve surtout au sud de la péninsule Arabique. Les chercheurs y ont ajouté de la cardamone, de l’huile d’olive et quelques pincées de cannelle. Ils ont également découvert que les parfums millénaires avaient une consistance plus épaisse que celle de nos jours, proche de l’huile parfumée, laissant derrière eux un fort sillage épicé qui durait longtemps.

« Quelle grande émotion que celle que l’on ressent en respirant un parfum que personne n’avait senti depuis deux mille ans, et qui avait très probablement été porté par Cléopâtre ! » s’est exclamé Robert Littman dans un communiqué de presse.

Dans l’ancienne Égypte, les gens utilisaient également les senteurs pendant les rituels et, durant la journée, ils posaient sur leur tête des cônes d’onguent en cire qui laissaient filtrer des huiles sur leurs cheveux.

Une autre chercheuse, Mandy Aftel, qui dirige un musée de Curiosités odoriférantes à l’université de Berkeley en Californie, et qui a déjà collaboré dans la reproduction d’une essence destinée à embaumer une momie d’enfant, avance que Cléopâtre fabriquait elle-même ses parfums dans un atelier personnel.

Dernièrement, chacun a pu sentir la version moderne de ce parfum, créé par les deux chercheurs de l’université de Hawaï, dans le cadre de l’exposition Queens of Egypt (Reines d’Égypte), organisée par la National Geographic Society à Washington. Les visiteurs étaient ainsi invités à ouvrir les flacons et sentir les effluves que l’on affectionnait il y a des millénaires.

Pour ses travaux, Robert Littman a reçu le prix « Martha and Artemis Joukowsky », octroyé par l’Archeological Institute of America (AIA). Cet institut, considéré comme l’organisation archéologique phare du pays et qui compte 220 000 membres, vise à promouvoir les recherches et la compréhension par le grand public du passé de l’humanité. Un passé traversé de parfums de couleurs et de sons qui, comme l’écrivait Baudelaire, « se répondent ». Et ce de siècle en siècle.



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La légende dit que lorsque Cléopâtre voulait épater ou séduire quelqu’un, ce qui était fréquent, elle tenait à ce que soit répandu son parfum avant même son arrivée. Ainsi, lors de sa première visite à Marc Antoine, à Tarse, la souveraine égyptienne avait fait asperger ses embarcations pourpre et or d’une fragrance si puissante que le parfum l’avait accompagnée durant tout...

commentaires (2)

LA REGION BRULE. LE MONDE EST EN EFFERVESCENCE ET EN DANGER ET CERTAINS S,EVERTUE A S,OCCUPER DE FUTILITES.

LA LIBRE EXPRESSION

15 h 11, le 11 octobre 2019

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Commentaires (2)

  • LA REGION BRULE. LE MONDE EST EN EFFERVESCENCE ET EN DANGER ET CERTAINS S,EVERTUE A S,OCCUPER DE FUTILITES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 11, le 11 octobre 2019

  • Enfin une bonne nouvelle qui va sauver l'humanité .

    Le Point du Jour.

    12 h 20, le 11 octobre 2019

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