Un premier résultat positif de la visite du Premier ministre Saad Hariri aux Émirats arabes unis a été annoncé hier soir : Abou Dhabi a levé l’interdiction de voyage de ses ressortissants au Liban, imposée depuis février 2016. Le chef du gouvernement avait annoncé qu’il s’attendait à de « bonnes nouvelles » pour le Liban, à l’issue d’un entretien avec l’homme fort des Émirats, cheikh Mohammad ben Zayed al-Nahyane, à Abou Dhabi où il effectue une visite officielle de deux jours. S’adressant à la communauté libanaise lors d’un dîner organisé par l’ambassade du Liban à Abou Dhabi, le chef du gouvernement a cependant indiqué que toute annonce viendrait des Émirats. « Les médias libanais s’attendent à ce que je leur annonce la bonne nouvelle, mais j’en laisse le soin aux Émirats », a-t-il dit.
M. Hariri a par ailleurs réaffirmé que son gouvernement est opposé à toute « activité hostile » contre les pays du Golfe. « Je veux insister sur le fait, en tant que chef du gouvernement, que je refuse toute forme d’implication libanaise dans les conflits autour de nous. Je tiens également à souligner que le gouvernement de Beyrouth refuse d’intervenir ou de participer aux activités de toute organisation hostile aux pays du Golfe », a-t-il déclaré dans une interview accordée à l’agence émiratie WAM publiée dans la matinée, en réponse à une question sur les activités du Hezbollah dans la région.
« Le gouvernement libanais a pris la décision de se distancier des conflits extérieurs et de ne pas interférer dans les affaires intérieures des pays arabes. Cependant, cette décision est malheureusement bafouée, non pas par le gouvernement, mais par un camp politique représenté au gouvernement », a ajouté Saad Hariri. « Le Hezbollah doit être mis en cause en tant que composante d’un système régional, mais pas en tant que parti libanais », a-t-il poursuivi, avant de conclure sur le sujet : « Le Liban fait partie intégrante du monde arabe, et sa stabilité dépend de la stabilité et de la sécurité globale du monde arabe, particulièrement dans les sphères politique et économique. »
Interrogé sur les attaques de drones qui ont visé les installations pétrolières en Arabie saoudite le 14 septembre dernier, M. Hariri a estimé qu’il s’agit d’un acte « impétueux qui a placé le Golfe arabe au bord de l’explosion, menaçant sérieusement la sécurité et la paix régionales ». M. Hariri, qui doit se rendre les 30 et 31 octobre prochain à Riyad, a salué la « sagesse » des responsables saoudiens qui, a-t-il dit, « se sont abstenus de réagir aux provocations ».
Le Premier ministre a proposé une solution politique à la crise par le biais du dialogue, estimant que la communauté internationale devrait « assumer ses responsabilités pour mettre un terme aux ingérences dans les affaires internes des pays arabes », en allusion à l’Iran. Lors de son entretien en tête à tête de 45 minutes avec le prince héritier d’Abou Dhabi, M. Hariri a abordé les relations bilatérales entre les deux pays et les moyens de les renforcer. « Les liens entre le Liban et les Émirats sont historiques et profondément enracinés. Les Émirats arabes unis ont accueilli la jeunesse libanaise et lui ont donné des opportunités d’emploi, ils ont aussi joué un rôle actif dans l’économie libanaise », a ajouté le chef du gouvernement, qui a également rencontré le ministre émirati de l’Économie, Sultan ben Saïd Mansouri. Ce dernier s’est dit convaincu des « capacités du Liban à devenir une force économique dans la région ».
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Les assurances de Raya el-Hassan
M. Hariri est accompagné des ministres des Télécommunications Mohammad Choucair, de l’Industrie Waël Bou Faour, de l’Intérieur Raya el-Hassan, de la Défense Élias Bou Saab, de l’Économie Mansour Bteich, du ministre d’État pour les Technologies de l’information Adel Afiouni, du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, ainsi que de plusieurs personnalités bancaires et économiques.
Dans une déclaration à la presse, M. Hariri avait indiqué que cette visite constitue « une occasion pour rencontrer la communauté libanaise résidant aux Émirats, qui constitue l’une des plus importantes dans les pays du Golfe ». « Cette communauté est une richesse au potentiel stratégique pour le Liban et les Émirats », a ajouté le Premier ministre, soulignant l’importance que les deux États puissent « mettre à profit » ce potentiel et celui de la diaspora libanaise en Afrique et ailleurs.
La ministre libanaise de l’Intérieur a de son côté assuré, à l’issue d’une réunion avec son homologue émirati, avoir « apaisé les craintes des Émiratis » concernant d’éventuelles failles dans la sécurité de l’Aéroport international de Beyrouth, afin de lever, à terme, l’interdiction de voyager au Liban émise par les autorités de la fédération. Mme Hassan s’exprimait à l’issue d’une réunion avec le vice-président du Conseil des ministres et ministre de l’Intérieur des Émirats, cheikh Seif ben Zayed al-Nahyane.
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La Schizosiéssé est le conseil de Hariri au Emirati! Le hezb a deux personnalités et bonne cbance de traiter avec l'une et l'autre. Les libanais, sont passés maitre de cette politique tant qu'ils en ont fait un mode de vie... Allah yirhamtoi oh notre patrie...
13 h 15, le 08 octobre 2019