Un couple d'Australiens qui était détenu en Iran depuis plusieurs mois a été libéré et est de retour dans son pays, a annoncé samedi Canberra, quelques heures avant l'annonce par Téhéran de la libération d'un étudiant iranien détenu en Australie depuis plus d'un an. La justice australienne a toutefois rejeté toute "spéculation" autour d'un éventuel échange de prisonniers.
Jolie King et Mark Firkin, originaires de la ville de Perth, sur la côte ouest, ont été renvoyés vers l'Australie, à la suite de "négociations très délicates" avec Téhéran, a annoncé samedi la ministre australienne des Affaires étrangères, Marise Payne. Le couple de blogueurs, en voyage depuis deux ans, avait cessé de poster sur les réseaux sociaux il y a trois mois, après une étape au Pakistan, et n'avait plus donné de nouvelles. Le mois dernier, les autorités iraniennes avaient indiqué que le couple était détenu pour avoir utilisé un drone afin de prendre des photos de "sites militaires et de zones interdites". "Nous sommes très heureux et soulagés d'être de retour sains et saufs en Australie parmi les nôtres", a déclaré le couple dans un communiqué.
Quelques heures plus tard, la télévision d'Etat iranienne annonçait la libération et le retour à Téhéran d'un étudiant iranien détenu en Australie depuis plus d'un an. Reza Dehbashi, doctorant à l'Université du Queensland près de Brisbane, avait lui été arrêté en Australie pour "tentative d'achat et de transfert en Iran via Dubaï d'un équipement militaire américain de pointe", en violation des sanctions américaines, selon le site internet de la télévision. "La justice australienne a tenté d'extrader M. Dehbashi en Amérique mais il a finalement été libéré", a ajouté la même source.
Le procureur général australien, Christian Porter, a confirmé dans un communiqué que l'extradition de M. Dehbashi avait été stoppée. Mais il a rejeté toute "spéculation" sur un éventuel échange de prisonniers entre Canberra et Téhéran.
Tout commentaire supplémentaire "pourrait entamer notre capacité à gérer d'autres cas similaires", a-t-il dit, alors qu'une troisième citoyenne australienne arrêtée il y a "quelques mois" par les autorités iraniennes est toujours détenue. Identifiée comme une universitaire, Kylie Moore-Gilbert, spécialiste du Moyen-Orient et plus particulièrement des pays du Golfe, est accusée d'"espionnage au profit d'un pays tiers". "Nous rejetons ces accusations et nous faisons tout pour qu'elle rentre en Australie", a assuré Mme Payne.
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