Comment fait-on pour abrutir toute une population et l’empêcher de créer et produire? La recette est simplissime. On commence d’abord par créer des pénuries bidon : dollar, médicament, blé… Déjà, le manant du bas d’en bas commence à s’agiter avec force 8 sur l’échelle de Richter. On laisse ensuite mariner par grande chaleur quelques semaines à coups de rationnement accru d’électricité, puis on refile le jus d’électrons par saccades en jurant que c’est la définition même du courant alternatif.
On laisse souffler un peu, puis on coupe l’eau potable au prétexte de l’étiage ou de canalisations crevées. Là, le populo oublie l’électricité prostatique et supplie qu’on lui ramène la flotte. C’est ce moment que l’on choisira pour lui siphonner l’essence et faire flamber les prix. Le vulgaire de base est alors à point : il est dans le noir, transpire comme un goret et vagit prostré auprès de son lavabo déshydraté et sa bagnole pompée.
Et qu’il n’envisage surtout pas de piper mot ! La fine analyse est toute trouvée : le complot, le seul, le vrai, c’est lui ! Et l’accusation qui va avec : atteinte intolérable à la réputation du Liban. Comme si ce bouge sordide avait besoin de ça pour être traîné dans la fange.
Pendant ce temps, la classe politique peut s’adonner à son passe-temps favori : le Basileus contre le Tondu, le Mollasson du Sérail contre le Barbu va-t’en-guerre, le fiston Gemayel contre la quasi-totalité des croûtons ministériels. Seul l’insubmersible Istiz Nabeuh vape goulûment son bonheur en tenant boudoir toutes les semaines face à une guirlande de niaiseux, venus de plus en plus nombreux refaire le Liban sous sa houlette éclairée. Le culte du néant doit provoquer des vertiges contagieux.
Monologuant sans cesse, les personnages politiques prennent des poses. L’attitude est leur seconde nature. Quand on les écoute parler, on se dit que 29 lettres pour l’alphabet arabe, c’est beaucoup trop pour ces intermittents du neurone, au vu de l’usage rudimentaire qu’ils en font.
Y a qu’à voir la mine empesée du préposé au tiroir-caisse public, Ali Hassan Khalil, pendant le débat sur le budget, alors que le pays patauge dans le purin. Impayable Ali ! Ce n’est pas tout à fait un ministre, ça a la forme d’un ministre, ça parle comme un ministre… En fait, il est tellement aérien qu’il donne l’impression qu’il passe juste pour la quête. Gonflé, le mec ! Des années que les investisseurs lui demandent de vidanger la mauvaise graisse de l’administration et privatiser les poubelles qui tiennent lieu de services publics, et tout ce que ce mesquin trouve dans ses comptes d’apothicaire, c’est économiser sur les femmes de ménage, les factures d’électricité et de téléphone. Ouf ! Le programme CEDRE est sauvé…
Promis juré, au prochain budget, il s’attaquera au gaspillage de PQ dans les gogues.
gabynasr@lorientlejour.com
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JAMAIS NOUS N'AVONS RI AUTANT AVANT DE NOUS RENDRE COMPTE QUE C'EST DE NOTRE LIBAN QUE NOUS RIONS MAIS NOUS NE VOULONS PAS PLEURER La fine analyse est toute trouvée : le complot, le seul, le vrai, c’est lui ! Et l’accusation qui va avec : atteinte intolérable à la réputation du Liban. Comme si ce bouge sordide avait besoin de ça pour être traîné dans la fange. C'EST LA SEULE CHOSE QUE NOTRE PRESIDENT A TROUVE POUR JUSTIFIER LE RAS LE BOL DU PEUPLE? le Basileus contre le Tondu, le Mollasson du Sérail contre le Barbu va-t’en-guerre, le fiston Gemayel contre la quasi-totalité des croûtons ministériels. QU'EN QUELQUES LIGNES TOUS LES PARTIS SONT MIS DANS LE MEME PAQUET AVEC UNE APOTHEOSE POUR BERRY ET SON MINISTRE PERPETUEL DES FINANCES JE PARI QUE DE TOUTE FACON TOUS SONT PLUS OU MOINS IMBRIGUES DANS UN QUELCONQUE ACTES DE CORRUPTION AFIN QUE PERSONNE NE PUISSE SE REVOLTER ET ACCUSER L'AUTRE SEUL GEMAYEL QI N'A AUCUN POUVOIR DE DECISION SEMBLE UN POURCENTAGE MOINS CORROMPUS QUE LES AUTRES ATTENTION LA LOI PUNI DE PRISON CEUX QUI DISNT QU'IL N'A PAS PU PRENDRE SES PROPRES DOLLARS DE LA BANQUE VOILA DONC LA REPLIQUE DE CE REGIME FORT A LA REALITE QUOTIDIENNE ET QUE VEUT POURSUIVRE ET MEME METTRE EN PRISON CEUX QUI LUI DISENT DEGAGE ON EST FORT QUAND ON ACCEPTE LA CRITIQUE , ON EST FAIBLE QUAND ON VEUT LA FAIRE TAIRE
LA VERITE
17 h 14, le 04 octobre 2019