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Campus - PARCOURS

Joanne Karam évalue le régime méditerranéen en Espagne et au Liban

Au Liban, jeunes et seniors adhèrent mal à la diète méditerranéenne. C’est ce que révèle une thèse effectuée à l’Université des îles Baléares, en cotutelle avec Balamand.

En juillet, Joanne Karam présente sa thèse à l’Université des îles Baléares et reçoit les félicitations du jury.

Lorsqu’elle obtient une bourse doctorale, dans le cadre du programme Erasmus Mundus Hermes, financé par l’Union européenne, pour se spécialiser à Majorque, en Espagne, Joanne Karam, master en sciences et technologie de l’alimentation de l’Université de Balamand (UOB), ne connaît pas l’espagnol. Elle n’hésite pas pour autant à entreprendre le voyage afin d’entamer un doctorat en nutrition et sciences des aliments. « La santé est un domaine qui m’intéresse particulièrement, surtout l’influence de la nutrition sur la santé et son impact sur les maladies chroniques, comme le diabète, les maladies cardio-vasculaires ou le cancer, qu’une alimentation saine permet d’éviter », explique-t-elle.

Intitulée « Comparaison des modes de vie parmi les populations méditerranéennes : Est vs Ouest », sa thèse vise ainsi à évaluer le régime alimentaire méditerranéen qui figure parmi les régimes les plus sains dans le monde. « J’ai voulu comparer l’Espagne et le Liban pour voir lequel des deux pays est le plus fidèle à ce régime, lequel s’en éloigne et comment ceci se reflète sur la santé de la population », ajoute cette docteure.

Dès son arrivée à l’Université des îles Baléares, parallèlement à ses études, la jeune chercheuse prend des cours intensifs d’espagnol. « Apprendre la langue a été prioritaire. Je n’avais pas de temps à perdre. C’était un grand défi de maîtriser la langue, communiquer avec les autres en espagnol et, en même temps, apprendre de nouvelles notions dans le cadre de mon doctorat », souligne-t-elle. En effet, pour effectuer sa recherche, elle devait consulter la base des données, disponible uniquement en espagnol, à l’université, mais aussi la mettre à jour.

Lors de ses deux années passées en Espagne, Joanne Karam se penche ainsi sur l’apport en micronutriments et macronutriments dans l’alimentation des adultes âgés de la région de Majorque, évaluant leur condition physique et l’impact de ces facteurs sur les maladies cardiaques.

Rentrée au Liban, sa recherche porte sur l’adhésion des jeunes et des personnes âgées au régime méditerranéen. « J’ai dû partir de zéro. Aucune base de données n’existe ici! » Pour mener son projet, elle entame une série d’entrevues, à Beyrouth et dans le Nord, avec des étudiants et avec des personnes âgées qui, selon la docteure Karam, ont parfois souhaité répondre au questionnaire d’une façon qui plaît. « À cette étape, je me suis heurtée à une question culturelle : au Liban, on souhaite refléter une bonne image de soi, on n’est pas conscient de la portée de ses réponses sur les résultats d’une recherche », déplore-t-elle.

Suite à une année d’études dans son pays, elle n’est pas au bout de ses surprises. Le score d’adhésion des étudiants et des personnes âgées au régime méditerranéen est de 7/14. Or, afin d’éviter les maladies chroniques, il doit être au-dessus de 9/14. « Ce qui est frappant, c’est le niveau bas d’adhésion à ce régime, surtout, d’une façon alarmante, aux niveaux de la consommation de poissons et de vin rouge, en comparaison à l’Espagne et même à des pays non méditerranéens où la même étude a été effectuée », révèle Joanne Karam. De même, la consommation de fruits, de légumes et de légumineuses est basse, alors que la consommation de boissons sucrées et de desserts est bien élevée. « Même la consommation d’huile d’olive est basse parce qu’on ne l’utilise pas pour la cuisson. Or, cette huile supporte les températures élevées », ajoute-t-elle.

Joanne Karam soutient sa thèse en juillet à l’Université des îles Baléares et reçoit la mention excellent. « Je ne m’attendais pas à recevoir cette mention puisqu’on ne la délivre pas souvent ! Cette reconnaissance m’a motivée et m’a encouragée à donner une suite à ce projet », confie-t-elle.

La suite consiste en un projet postdoctoral qu’elle entamera bientôt au Liban, vu qu’elle vient de recevoir l’approbation éthique de l’hôpital Saint-Georges. Il s’agit de recruter, à travers des médecins de famille et des cardiologues, des personnes âgées, de les engager dans une étude interventionnelle et de surveiller l’évolution de leur santé. « Dans le but de faire adhérer ces personnes au régime méditerranéen, je mènerai des ateliers individuels et en groupe, axés sur des interventions diététiques et des activités physiques », conclut la jeune docteure qui poursuit actuellement ses études pour devenir coach de santé.



Lorsqu’elle obtient une bourse doctorale, dans le cadre du programme Erasmus Mundus Hermes, financé par l’Union européenne, pour se spécialiser à Majorque, en Espagne, Joanne Karam, master en sciences et technologie de l’alimentation de l’Université de Balamand (UOB), ne connaît pas l’espagnol. Elle n’hésite pas pour autant à entreprendre le voyage afin d’entamer un doctorat...

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