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Liban - Liban-Grèce

Le journaliste Mohammad Saleh devrait être libéré incessamment

Les avocats du journaliste accusé de détournement d’avion ont réussi à démontrer qu’il y a erreur d’homonymie : « terrible malchance », les mères des deux hommes portent le même prénom.

Les protestataires réclamant la libération de leur collègue, le journaliste Mohammad Saleh. Photo ANI

Arrêté jeudi dernier par les autorités grecques pour son implication présumée dans le détournement d’un avion de la TWA en 1985 et d’un enlèvement, deux ans plus tard, Mohammad Saleh (65 ans), ancien journaliste du quotidien as-Safir, a été victime d’une erreur d’homonymie, ont affirmé hier ses proches, qui s’attendent à sa libération dans les prochains jours.

Selon une source qui suit de près ce dossier, les preuves apportées par Hassan Chamseddine, son avocat libanais, et transmises à l’avocate grecque du prévenu, ont été jugées « suffisamment convaincantes » par les autorités grecques ainsi que par les autorités judiciaires allemandes, qui demandaient son extradition.

On apprenait notamment que la personne recherchée qui porte le même nom, Mohammad Ali Saleh, est née en 1964, alors que le journaliste arrêté est né en 1954. Les mères des deux hommes portent exactement le même nom, une « terrible malchance », confie son avocat. « Au Liban-Sud, il y a au moins 15 Mohammad Saleh, dont une grande majorité ont des mères qui ont des prénoms similaires », renchérit un ami du prévenu.

Selon M. Chamseddine, la fiche d’état civil du journaliste transmise aux autorités judiciaires grecques a aidé à démêler l’imbroglio. « Sur la fiche d’état civil, les noms des frères du journaliste n’étaient pas les mêmes que les noms des proches de l’homme recherché par l’Allemagne. » Autre preuve avancée par ses avocats, le portfolio fourni des articles rédigés par le journaliste, qui était le chef du bureau du quotidien as-Safir à Saïda entre les années 85 et 88.

Quelques heures plus tard, suite aux contacts intensifs effectués notamment par le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, « un ami de longue date de Mohammad Saleh », on apprenait que l’Allemagne avait retiré la demande d’extradition, préludant ainsi à un dénouement heureux de l’affaire.

Tout en exprimant son optimisme quant à la libération prochaine du prévenu, Hassan Chamseddine estime toutefois que la procédure requise en amont de sa libération pourrait prendre encore quelque temps, d’autant qu’elle implique plusieurs pays et instances.

« L’Interpol allemand devra d’abord prévenir l’Interpol grec de la décision de Berlin. Le procureur d’Athènes doit à son tour être notifié et en faire part au procureur de Syros (où M. Saleh a été transféré après son arrestation), qui prendra alors sa décision », explique M. Chamseddine. Selon lui, si la procédure aboutit dans les prochains jours, le journaliste devra être libéré avant le 2 octobre prochain, date de l’audience qui lui a été fixée hier, après comparution devant le procureur général d’Athènes.

Arrêté à Mykonos

M. Saleh, qui effectuait une croisière en Grèce, avait été arrêté à Mykonos en vertu d’un mandat européen émis contre lui par l’Allemagne. Il avait comparu devant la justice grecque et était maintenu en détention dans l’attente de son extradition vers l’Allemagne. Sa détention par les autorités grecques avait mis en branle la République libanaise qui a accordé la priorité à cette affaire et mobilisé ses ressources humaines pour parvenir à sa libération. Hier, une source diplomatique européenne a confirmé à L’OLJ que la demande d’extradition de M. Saleh, effectuée par l’Allemagne, avait été retirée. « Je pense que sa libération devrait être imminente », a indiqué la source.

Manifestation à Saïda

Entre-temps, à Saïda, plusieurs journalistes ont observé hier un mouvement de protestation pour réclamer « la libération immédiate (de Mohammad Saleh), et des compensations pour le préjudice moral infligé du fait de son arrestation sur des motifs infondés ».

Dans une allocution, notre collègue Ahmad Mantache a mis en avant le « long combat » mené par Mohammad Saleh à travers ses écrits contre « le terrorisme israélien pratiqué durant toute la période des agressions perpétrées contre le Liban-Sud », ainsi que contre « l’idéologie de Daech (l’État islamique) qui s’est infiltrée dans la ville et le camp palestinien de Aïn el-Héloué ».

Les protestataires ont menacé d’escalade et promis de manifester devant les ambassades de Grèce et d’Allemagne « si la détention de leur collègue devait se prolonger ».

Plusieurs amis proches du journaliste ont exprimé à L’OLJ leur solidarité avec lui, se disant « convaincus dès le début de son arrestation de son innocence ».

« Il n’avait pas du tout le profil d’un homme capable de contribuer à une opération comme celle du détournement de la TWA », confie Wafic Hawari, un journaliste de Saïda et ami d’enfance de Mohammad Saleh.

C’est un témoignage similaire que nous livre un ingénieur de la ville qui l’a connu de très près. « Bien qu’il soit familier des milieux du tandem chiite (Hezbollah-Amal), Mohammad Saleh, qui a longtemps milité au sein de l’Organisation du Parti communiste libanais, n’a jamais été un extrémiste, ni fait l’apologie de la violence. Il est d’ailleurs très proche du directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, qu’il connaît depuis des années dans le cadre de sa profession. »

Arrêté jeudi dernier par les autorités grecques pour son implication présumée dans le détournement d’un avion de la TWA en 1985 et d’un enlèvement, deux ans plus tard, Mohammad Saleh (65 ans), ancien journaliste du quotidien as-Safir, a été victime d’une erreur d’homonymie, ont affirmé hier ses proches, qui s’attendent à sa libération dans les prochains jours. Selon une...

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