Pas de paix avec le « deal du siècle », estime Aoun

Le président de la République, Michel Aoun, a commenté hier la situation régionale devant ses visiteurs et estimé que si le « deal du siècle », l’accord de paix que prépare l’administration américaine pour régler le conflit israélo-palestinien, reste en l’état, la région ne connaîtra pas la paix.

« Si ce qu’on appelle “le deal du siècle” poursuit sur sa trajectoire actuelle, la paix ne pourra pas être atteinte au Proche-Orient », a affirmé le chef de l’État, qui recevait au palais de Baabda les participants, originaires de plusieurs pays de la région, à un programme du département d’État américain pour la formation de « leaders démocratiques » au Moyen-Orient, qui s’est déroulé à l’Université américaine de Beyrouth. « Si la paix n’était pas équilibrée, cela reviendrait à imposer un fait accompli aux peuples arabes, qui ne peuvent pas vivre en harmonie avec un peuple étranger qui colonise leurs territoires », a ajouté le président Aoun. Le peuple israélien « ne se comporte avec les autres que dans une logique de force. Or la paix ne peut être établie que sur des bases de justice et d’acceptation de l’autre, ce que nous n’avons toujours pas aujourd’hui », a-t-il souligné.

Sur un autre plan, le chef de l’État devrait se rendre à New York dimanche, afin de prendre part à la 74e Assemblée générale des Nations unies. Il sera accompagné du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, ainsi que du ministre d’État pour les Affaires présidentielles, Salim Jreissati. M. Aoun sera également rejoint par l’ambassadeur du Liban à Washington, Gaby Issa, et par la représentante permanente du Liban aux Nations unies, Amal Moudallali.

Le chef de l’État devrait prononcer, pour l’occasion, un discours sur la situation régionale épineuse ainsi que sur la crise des réfugiés syriens et palestiniens et sur le poids que cette crise fait supporter au Liban. Lundi, l’ONU avait adopté le projet de création de « l’Académie de l’homme pour la rencontre et le dialogue », présenté par le chef de l’État en 2017.