Des milliers de Palestiniens résidant au Liban et réfugiés de Syrie se sont rassemblés mercredi matin place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth, afin de réclamer un "asile humanitaire collectif" et dénoncer les conditions de vie dégradantes dans lesquelles ils sont obligés de vivre.
Brandissant des drapeaux palestiniens mais aussi ceux de l'Union européenne, de l'Australie, du Canada ou de la France, où ils souhaitent obtenir l'asile politique, les manifestants ont réclamé plus de protection de la part de la communauté internationale. "Nous ne voulons pas rester des réfugiés toute notre vie" ou "Permettez-nous de venir dans vos pays en toute sécurité", pouvait-on notamment lire sur des calicots, selon notre journaliste sur place Anne-Marie el-Hage. Les Palestiniens présents à ce rassemblement, à l'initiative de comités civils et de jeunes palestiniens du Liban et de Syrie, dénonçaient également les discriminations dont ils sont victimes. "Nous voulons émigrer", hurlait un d'eux.
Les manifestants palestiniens réclamaient également que leurs fichiers soient transférés de l'Unrwa, l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens qui a récemment subi d'importantes coupes budgétaires après le retrait des financements américains, au Haut-commissariat pour les réfugiés. Ils ont désavoué la mainmise des organisations politiques palestiniennes de tous les bords, qui les "tiennent en otages" sous prétexte du droit au retour et les privent, eux et leurs enfants, de toute perspective d'avenir.
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Au cours des dernières semaines, des réfugiés palestiniens et des jeunes de Tripoli (Liban-Nord) avaient déjà manifesté devant l'ambassade du Canada à Jal el-Dib (au nord de Beyrouth), afin de réclamer l'émigration.
En 2017, un premier recensement officiel effectué par Beyrouth avait annoncé que plus de 174.000 réfugiés palestiniens vivent au Liban. Ce chiffre est bien plus faible que toutes les estimations qui circulaient alors dans le pays et qui allaient parfois jusqu'à 500.000. La présence des Palestiniens a toujours été un sujet délicat au Liban, accentuant notamment les clivages dans la guerre civile qui a ravagé le pays entre 1975 et 1990. Un sentiment anti-palestinien perdure parfois dans le pays et nombreux sont ceux qui refusent une naturalisation des ressortissants palestiniens ayant fui leur terre d'origine après la création en 1948 de l’État d'Israël. La grande majorité de ces Palestiniens vivent dans des conditions précaires, dans des camps.
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commentaires (10)
A se demander qui pousse ces milliers de Palestiniens et réfugiés de Syrie résidant au Liban à manifester et réclamer ? On le saura certainement bientôt ! Irène Saïd
Irene Said
21 h 25, le 11 septembre 2019