Le Premier ministre libanais Saad Hariri a assuré vendredi que "ceux qui se livreront à la contrebande à partir du port de Beyrouth se heurteront à l'Etat".
"Ceux qui se livreront à la contrebande à partir du port de Beyrouth se heurteront à l'Etat. Il n'y aura plus de dérogations car l'intérêt de l'Etat est plus important que celui des communautés", a lancé M. Hariri lors d'une conférence de presse à l'issue d'une tournée d'inspection au port de Beyrouth, soulignant que "certaines campagnes contre le port ont des visées politiques alors que d'autres ont pour but d'améliorer la situation". "Nous étions, par le passé, dans une période de divergences qui étaient la cause du retard pris et de la corruption", a-t-il ajouté.
Dans un rapport accablant sur les douanes, l'ONG Sakker el-Dekkené affirmait en 2016 que la corruption au port de Beyrouth coûtait à l'Etat 794,2 millions de dollars par an, rappelait Le Commerce du Levant.
"Le port de Beyrouth est aujourd'hui parmi les plus importants de la région où passe 1,3 million de conteneurs, et ce chiffre est en augmentation", a déclaré le Premier ministre. "Nous devons nous développer, cesser la gestion du port par un comité de direction temporaire", a-t-il ajouté, indiquant avoir demandé à ce comité et au ministre des Travaux, Youssef Fenianos, de conduire deux études consacrées au développement du port.
"Dans les prochains mois, nous allons présenter un projet de loi concernant le port afin de mettre fin aux discussions politiques et commencer à faire bouger les choses", a promis M. Hariri. "Nous voulons que le port de Beyrouth parviennent au même niveau que les autres ports dans le monde", a-t-il ajouté.
Le 19 août dernier, le ministre des Finances Ali Hassan Khalil avait effectué une inspection-surprise au port de Beyrouth, profitant de cette occasion pour affirmer que le service des douanes ne bénéficierait plus de couverture politique, dans le cadre d’un effort de lutte contre la corruption.
Par ailleurs, l'ambassadeur d'Israël aux Nations unies, Danny Danon, avait affirmé en juillet dernier, lors d'une réunion du Conseil de sécurité, consacrée à la situation au Moyen-Orient, que le port de Beyrouth était devenu "le port du Hezbollah" par lequel l'Iran livre des armes au profit du parti chiite. Des sources au sein des douanes libanaises avaient alors démenti ces accusations.
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"Ceux qui se livreront à la contrebande à partir du port de Beyrouth se heurteront à l'Etat." Il est permis d'être sceptique. Je vois mal le pouvoir oser se dresser contre le Hezbollah. On a vu ce qui s'est passé en 2008 quand l'Etat a voulu faire une toute petite démarche dans ce sens.
13 h 04, le 07 septembre 2019