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Liban - Patrimoine

Quand Maasser el-Chouf vibre au rythme de la dabké

Au-delà de la compétition, la transmission du patrimoine aux jeunes générations était à l’honneur dimanche à l’occasion de la Journée nationale de cette danse traditionnelle.

Une troupe de dabké sur la scène du festival de Maasser el-Chouf, le 1er septembre. Photo T.L.

Dimanche dernier, des milliers de Libanais se sont retrouvés à Maasser el-Chouf pour célébrer dans la bonne humeur la Journée nationale de la dabké, la danse traditionnelle au Liban, et au Levant de manière plus générale. Certains des participants, venus nombreux pour l’occasion, en ont profité pour lancer des chorégraphies et des chants improvisés dans le village en amont des festivités, dans une ambiance conviviale et bon enfant.

Ce sont les jeunes membres du groupe Shalabia qui ont ouvert les festivités avec un concert de musique libanaise, avant que les troupes de danse, stars de la journée, se succèdent. Les troupes el-Hednenyeh, Afrah, Cilicia et Ain Anoub notamment ont successivement présenté leur chorégraphie devant un public enthousiaste. En sus des troupes libanaises, des formations venues d’Arménie, de Géorgie et de Russie ont également présenté leur variante de la dabké, tradition aussi présente dans la culture de ces pays et dans celles de nombreux autres au Moyen-Orient.

Comme chaque année, l’exigeant jury de la compétition s’est réuni afin de récompenser une troupe pour la virtuosité de ses danseuses et danseurs, ainsi que le caractère innovant ou spectaculaire de son show. Cette année, c’est la troupe Ain Anoub, originaire de Aley et acclamée par le public, qui a été désignée gagnante. Au-delà de la compétition, la pédagogie et la transmission du patrimoine lié à la dabké aux jeunes générations étaient à l’honneur. Des troupes de danse composées d’enfants apprenant la dabké se sont produites devant un public conquis, tandis que des activités étaient organisées pour transmettre aux enfants de tous âges le plaisir de la dabké en leur enseignant les bases de ses pas et ses mouvements.

L’acteur Badih Abou Chakra, maître de la cérémonie, a même profité de l’occasion pour inviter l’ensemble du public à se joindre à la danse. Dans un moment d’exultation, adultes, enfants et danseurs professionnels se sont mélangés pour célébrer tous ensemble la dabké en se tenant par la main. C’est Badih Abou Chakra qui a mené avec beaucoup d’énergie cette expérience à grande échelle de communion autour de dabké, au rythme entraînant des tambours joués par les mains expertes des musiciens traditionnels invités pour l’occasion.

Autour de la scène, étaient proposés aux visiteurs, dans le cadre de ce festival, de nombreux stands de nourriture aux origines éclectiques, allant des plats arméniens préparés à la maison et en famille, aux mets trendy, vegans et protéinés. Des cuisinières et cuisiniers locaux ont également été invités, présentant des plats originaires de la région pour l’occasion.


(Pour mémoire : Dabké Fever : « Le festival de l’amour et de la spontanéité »)


Une Journée mondiale de la dabké ?

Une place particulière a été faite aux apiculteurs, dans une région où la production de miel tient une place prépondérante. Pour ceux qui se réunissent déjà chaque année à Maasser el-Chouf à l’occasion de la « Journée de l’abeille » organisée pour sensibiliser à l’importance de l’abeille dans l’écosystème et faire découvrir le miel libanais, ce festival de dabké était une opportunité supplémentaire de présenter leur métier. Derrière leurs stands, ils faisaient goûter les diverses variétés de miel local, expliquant leur savoir-faire et le fonctionnement d’une ruche aux curieux. De nombreux artisans locaux ont également profité de l’occasion pour présenter leurs œuvres et profiter de l’afflux de visiteurs dans ce village tranquille par ailleurs.

L’accent était, en outre, mis sur l’environnement lors de cette journée, comme l’expliquent Rabia Sfeir et Justine Noujaim, membres de l’association Jabalna organisatrice de l’événement. « Nous avons choisi la dabké car c’est un symbole du Liban, tout le monde peut se retrouver et se tenir la main autour de cette tradition, mais c’est aussi un prétexte pour organiser un événement afin de sensibiliser sur les sujets liés à la préservation de l’environnement au Liban. Tous les matériaux utilisés lors de ce festival par les stands proposant de la nourriture devaient être recyclables, et nous avons mis à disposition des transports en commun pour éviter les embouteillages et la pollution liés à l’afflux de visiteurs dans le village. » En matière de respect de l’environnement, le village de Maasser el-Chouf fait figure d’exemple au Liban.

« Même si la journée n’est pas officielle, nous avons le soutien du ministère de la Culture, et sommes financés par des sponsors, ce qui nous permet d’organiser cet événement et de payer les troupes de danse notamment. Nous organisons aussi d’autres événements dédiés à la préservation de l’environnement durant toute l’année, notamment une journée sur les vertus des plantes médicinales et le bien-être, le Jabalna Day, en partenariat avec l’armée libanaise, ou encore le « Happy Bird Day » sur la préservation des oiseaux ». À l’occasion de la Journée de la dabké, l’association Jabalna a également mis en place des navettes pour permettre aux visiteurs de visiter depuis le village la réserve de cèdres du Chouf, une des plus belles du Liban. L’objectif désormais pour l’association est d’étendre son action au reste du Liban, voire même, à l’avenir, à l’international. Et notamment d’organiser une Journée mondiale de la dabké en 2020, qui serait fêtée par la diaspora libanaise à l’étranger, avec toujours en tête la transmission de ce patrimoine aux jeunes générations.

En attendant, les membres de Jabalna peuvent se féliciter du succès de cette édition 2019, qui s’est prolongée tard dans la nuit.



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