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Liban - Gouvernement

Faute d’entente, les nominations se font – encore – attendre

Un désaccord entre Gebran Bassil et Salim Jreissati d’une part, et Albert Serhane de l’autre, aurait bloqué le pourvoi de la présidence du Conseil d’État.

Le Conseil des ministres réuni à Beiteddine sous la présidence de Michel Aoun. Photo Dalati et Nohra

Tout prêtait à croire que le Conseil des ministres allait procéder à des nominations judiciaires, lors de sa séance tenue hier à Beiteddine, sous la présidence du chef de l’État, Michel Aoun (qui est rentré à Baabda un peu plus tard). Mais il n’en était rien, faute d’entente politique, notamment entre le Premier ministre, Saad Hariri, et son partenaire, le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil.

Pendant plusieurs jours, les milieux politiques s’attendaient à ce que le gouvernement procède à la nomination d’un nouveau procureur général (sunnite), ainsi que des présidents du Conseil supérieur de la magistrature et du Conseil d’État, deux postes réservés aux maronites. À cette liste s’ajoute le poste de directeur général du ministère de la Justice (sunnite).

À en croire certains médias locaux, le juge Ghassan Oueidate était donné favori pour le poste de procureur général à l’heure où Souhail Abboud et Roukoz Rizk se disputent la présidence du CSM.

Une source ministérielle contactée par L’Orient-Le Jour croit savoir que c’est l’échec de Saad Hariri et Gebran Bassil à conclure un accord autour de ces postes vacants qui aurait reporté la question sine die, sachant qu’elle ne figurait pas à l’ordre du jour de la séance.

Il n’en reste pas moins que les regards étaient braqués durant la journée d’hier sur la présidence du Conseil d’État. À en croire certains médias, des divergences de points de vue au sein même de la mouvance aouniste ont été signalées sur ce plan. Et pour cause : le leader du parti, Gebran Bassil, et le ministre d’État pour les Affaires présidentielles, Salim Jreissati, appuient la candidature de la juge Rita Karam. En face, le ministre de la Justice, Albert Serhane, relevant, lui aussi, du CPL, est favorable au magistrat Youssef Nasr.


(Lire aussi : Le vice-gouverneur druze de la BDL, prochaine pomme de discorde entre Joumblatt et Arslane ?)



Joint par L’OLJ, Salim Jreissati est catégorique : « Il n’y a pas de discorde, ni chez nous ni chez les autres composantes du gouvernement. Mais nous sommes à la recherche d’un consensus et d’une entente, dans la mesure où il s’agit de postes-clés qui nécessitent la nomination de bons éléments, tout en respectant la répartition communautaire », précise le ministre gravitant dans l’orbite de Baabda.

Dans les milieux proches de Gebran Bassil, on nie également, via L’OLJ, toute mésentente au sein du CPL. On fait valoir dans ces milieux que le Conseil des ministres n’a pas évoqué les nominations parce qu’elles ne sont pas encore prêtes. L’entente n’a toujours pas été atteinte, ajoute-t-on de même source.

En attendant cette entente, les Forces libanaises – qui s’étaient vu « exclues » du nouveau Conseil constitutionnel, dont le gouvernement avait complété la composition lors de sa séance tenue le 22 août à Beiteddine – campent sur leur position de principe sur ce plan : Meerab continue de plaider pour que les pourvois aux postes vacants au sein des administrations et des institutions obéissent à un mécanisme clair respectant les critères de la compétence et du mérite, loin de ce qu’un ministre qui a requis l’anonymat appelle « des marchés douteux » conclus loin des feux de la rampe. Cette position, certains ministres FL entendaient l’exprimer, tout en demandant une copie des CV des candidats. Mais, selon eux, ils ont été empêchés de prendre la parole durant la réunion.

En revanche, les FL se sont opposées, par la bouche du ministre du Travail, Camille Abousleiman, à un point de l’ordre du jour articulé autour de contrats de gré à gré portant sur des médicaments au profit du ministère de l’Intérieur. Pour M. Abousleiman, cette démarche va à l’encontre du principe de transparence. Au terme d’un débat houleux, il a été décidé de recourir, pour la dernière fois, aux contrats de gré à gré. Le gouvernement a, par ailleurs, formé une commission ad hoc chargée d’unifier l’achat des médicaments pour le compte des services de sécurité. Selon une source ministérielle, le comité en question, présidé par Saad Hariri, comprend, outre M. Abousleiman et sa collègue de l’Intérieur, Raya el-Hassan, les ministres des Finances, Ali Hassan Khalil, et des Affaires sociales, Richard Kouyoumjian.

Le ministre du Travail s’est aussi opposé à la conclusion de contrats de gré à gré entre l’État libanais et des compagnies d’assurance et des garages automobiles au profit du ministère de l’Intérieur. En dépit du veto FL, le cabinet a néanmoins décidé de conclure ce genre de contrats avec les garages, une dernière fois.


(Lire aussi : L’élection du CC : une divergence tactique qui n’entame pas l’alliance profonde)



Le plan de la cybersécurité

Quoi qu’il en soit, et dans une volonté manifeste de mettre en lumière la productivité du gouvernement, comme le veut Saad Hariri, le Conseil des ministres a réussi à approuver la plus grande partie de son ordre du jour, comme l’a fait savoir le ministre de l’Information, Jamal Jarrah. Il a notamment avalisé le plan de cybersécurité « pour protéger les réseaux télécoms et les ministères ». Ce plan « a été présenté au président Aoun. Nous annonçons son lancement afin de protéger le gouvernement, les ministères et les télécoms », a déclaré M. Jarrah, indiquant qu’une commission ad hoc allait commencer à prendre les mesures nécessaires pour le mettre en œuvre.

Interrogé au sujet de la situation sécuritaire à la lumière de la double attaque israélienne perpétrée dimanche contre la banlieue sud de Beyrouth, Jamal Jarrah a indiqué que le dossier n’a pas été évoqué, le gouvernement l’ayant déjà discuté lors de sa réunion tenue mardi dernier (et consacrée à l’examen du plan du ministre de l’Environnement, Fady Jreissati, pour résoudre la crise des déchets). « Le Liban tout entier stigmatise l’agression israélienne. Et c’est là que réside le message le plus important des Libanais », a estimé le ministre de l’Information, assurant que Michel Aoun et Saad Hariri assurent le suivi de ce dossier.


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Tout prêtait à croire que le Conseil des ministres allait procéder à des nominations judiciaires, lors de sa séance tenue hier à Beiteddine, sous la présidence du chef de l’État, Michel Aoun (qui est rentré à Baabda un peu plus tard). Mais il n’en était rien, faute d’entente politique, notamment entre le Premier ministre, Saad Hariri, et son partenaire, le chef du Courant...

commentaires (3)

Prenez votre temps, les gars... Faut choisir celui qui sera le plus accomodant pour vous les gars..Faut pas abuser..non? Déjà que vous supportez les libanais.. Faut pas aussi vous imposer un fonctionnaire libre qui viendra vous embêter..

LE FRANCOPHONE

18 h 48, le 30 août 2019

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Commentaires (3)

  • Prenez votre temps, les gars... Faut choisir celui qui sera le plus accomodant pour vous les gars..Faut pas abuser..non? Déjà que vous supportez les libanais.. Faut pas aussi vous imposer un fonctionnaire libre qui viendra vous embêter..

    LE FRANCOPHONE

    18 h 48, le 30 août 2019

  • Pour la dernière fois. Promis juré, si je mens je vais en enfer!

    Bachir Karim

    18 h 08, le 30 août 2019

  • DE COMPROMIS EN COMPROMIS ET LA CORRUPTION AUX NUES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 47, le 30 août 2019

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