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Économie - Taux de change

Grogne du secteur du carburant : Nada Boustani obtient un sursis

La ministre de l’Énergie et de l’Eau devrait évoquer le dossier aujourd’hui en Conseil des ministres.

Les syndicats représentant les professionnels du secteur du carburant au Liban se sont réunis hier avec la ministre de l’Énergie et de l’Eau, Nada Boustani. Photo tirée du compte Twitter de la ministre

Les syndicats représentant les propriétaires de camions-citernes, ceux des stations-service ainsi que ceux des sociétés de distribution de carburant ont annoncé hier la décision de reporter leur mouvement de grève prévu aujourd’hui à une date ultérieure qu’il n’ont pas précisée. L’annonce a été faite lors d’une conférence de presse organisée à Beyrouth par les dirigeants respectifs des syndicats impliqués – Sami Braks (stations-service), Ibrahim Sarhini (camions-citernes) et Fadi Abou Chakra (distributeurs) – dans le sillage d’une réunion organisée à l’initiative de la ministre de l’Énergie et de l’Eau, Nada Boustani.

Les distributeurs de carburant du pays protestent contre les difficultés croissantes qu’ils rencontrent depuis environ un an pour effecteur leurs opérations de change. Ces professionnels sont généralement payés en livres mais doivent régler leurs fournisseurs en dollars, une exigence formulée par ces derniers depuis que les banques ont resserré les modalités et les plafonds de conversion de fonds en devises. Une mesure prise par le secteur bancaire pour limiter les pressions sur la monnaie nationale, arrimée au billet vert depuis 1997 à raison de 1 507,5 livres pour un dollar, alors que la situation financière et économique du pays reste précaire.


Ministère des Finances et BDL

« La demande en devises est très forte dans ce secteur, et les distributeurs qui ont dépassé le plafond accordé par leur banque, où les fluctuations du taux de change livre dollar ne dépassent généralement pas la dizaine de livres, se retrouvent obligés d’aller dans les bureaux de change, qui gonflent leurs marges à des niveaux devenus difficilement supportable », résume pour L’Orient-Le Jour une source proche du dossier. La semaine dernière, les syndicats avaient accusé certains bureaux de change de vendre leurs dollars à un taux dépassant 1 550 livres avant d’annoncer leur intention de faire grève aujourd’hui.

Les représentants du secteur ont enfin indiqué hier avoir accepté de suspendre leur ordre de grève après que la ministre de l’Énergie s’est engagée à soumettre la question lors de la réunion du Conseil des ministres prévue aujourd’hui. Selon la source précitée, la ministre devrait plus précisément s’entretenir avec le ministre des Finances Ali Hassan Khalil ainsi que le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé pour parvenir à trouver une issue. « Un arrêt de l’approvisionnement en carburant, même temporaire, affecterait l’ensemble de l’économie », prévient encore la source précitée. En mai dernier, la grève des employés des douanes avait provoqué de longues files d’attente devant les stations d’essence, de peur d’une pénurie de carburant.

Les commandes de carburant représentent environ le tiers du total des importations (33,2 % de 10,14 milliards comptabilisés à fin juin par les douanes), en incluant celles effectuées pour assurer les besoins d’Électricité du Liban ainsi que ceux des propriétaires de générateurs qui fournissent du courant pendant les heures de rationnement imposées par le fournisseur public. Selon une source au ministère, il existe environ 2 500 stations-service réparties sur tout le territoire, pour un nombre équivalent de camions-citernes, et une dizaine de gros importateurs. Contacté par L’Orient-Le Jour, le service de presse du ministère n’a pas communiqué de détails sur les options éventuelles mises sur la table afin de désamorcer cette crise, qui s’est étendue aux agents de change. Samedi dernier, leur syndicat a décrété une grève ouverte qui doit démarrer à partir de demain, refusant de voir leur profession faire office de « bouc émissaire ». Selon des informations parues dans la presse citant des témoignages d’agents de change, la Commission de contrôle des banques et la Commission d’enquête spéciale en charge de la lutte contre la criminalité financière auraient contraint un certain nombre d’entre eux à « signer des engagements concernant le taux de change fixé par la Banque du Liban (BDL) ».


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