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Liban - Politique

Joumblatt et Bassil à la table de Aoun : atmosphère « amicale »

Le déjeuner familial consacre le gel des campagnes hostiles entre le CPL et le PSP.


À Beiteddine, Nora Joumblatt, son époux, Walid Joumblatt, le président de la République, Michel Aoun, son épouse Nadia, et le fils de M. Joumblatt, Taymour (de g. à d.). Photo ANI

Le chef du PSP, Walid Joumblatt, et le président du CPL, Gebran Bassil, ont déjeuné samedi à la table du chef de l’État, Michel Aoun, à Beiteddine, dans une atmosphère qualifiée d’« amicale » par M. Joumblatt.

Il s’agissait de la première rencontre entre les deux hommes après la réconciliation scellée le 9 août au palais de Baabda, qui avait mis fin à la crise politique née des affrontements meurtriers de Qabr Chmoun le 30 juin dernier, dans le caza de Aley.

À l’issue du repas familial offert par le chef de l’État en l’honneur de M. Joumblatt, et auquel prenaient part son épouse Nora, son fils Taymour, Gebran Bassil et son épouse, ainsi que la Première dame Nadia Aoun et sa fille Mireille Aoun-Hachem, le chef du PSP a affirmé n’avoir « pas fait de reproches » à M. Bassil ou soulevé la responsabilité de quiconque dans les incidents qui ont paralysé le gouvernement, six semaines durant.

« J’ai invité le président Aoun à se rendre à Moukhtara », s’est contenté d’affirmer le leader druze, sans faire la moindre allusion à la volonté de M. Bassil de reprendre sa tournée dans la Montagne, interrompue le 30 juin par les incidents de Qabr Chmoun. Ce jour-là, rappelle-t-on, des affrontements armés avaient éclaté sur la route conduisant à Qabr Chmoun entre des partisans de Walid Joumblatt et de Talal Arslane, chef du Parti démocrate libanais (PDL), sur fond d’une visite que Gebran Bassil effectuait alors, comme chef du CPL, dans la région. Ces affrontements avaient fait deux morts parmi les gardes du corps du ministre d’État pour les Affaires des réfugiés syriens, Saleh Gharib, proche de M. Arslane.Par contre, la situation économique a figuré au menu du repas familial, au lendemain des décisions de Fitch et Standard & Poor’s (S&P), deux des trois principales agences de notation américaines avec Moody’s, qui ont publié vendredi soir les mises à jour de leurs évaluations respectives de la notation souveraine du Liban. « Le président Aoun se concentre sur la situation monétaire et économique, et va appeler les responsables à une réunion afin que chacun assume ses responsabilités pour faire face aux défis et préparer le budget de 2020 », a dit à ce sujet Walid Joumblatt. « Le chef de l’État considère que l’abaissement de la note du Liban (par l’agence Fitch) est dangereux. C’est pour cela que nous devons prendre des mesures qui pourraient s’avérer impopulaires », a ajouté le leader druze.Pour sa part, le chef du CPL s’est abstenu de faire des déclarations à la presse.Le déjeuner familial intervient ainsi deux semaines après la rencontre de réconciliation organisée au palais de Baabda par le président Aoun, en présence du Premier ministre Saad Hariri et du président de la Chambre, Nabih Berry, entre Walid Joumblatt et Talal Arslane. Rappelons que M. Bassil n’était pas présent à cette rencontre-là.

Selon des informations circulant sur les réseaux sociaux et qui n’ont pas été confirmées, M. Arslane aurait manifesté hier son mécontentement à la suite de l’annonce des retrouvailles familiales à Beiteddine en présence de M. Bassil, lequel préside le bloc parlementaire du « Liban fort », dont fait partie le sous-groupe que mène le chef du PDL dans la Montagne druzo-chrétienne, et qui comprend les députés CPL César Abi Khalil, Mario Aoun et Farid Boustany.

La lutte d’influence qui oppose le CPL au PSP avait pris une tournure plus radicale à partir de la campagne électorale qui a précédé les législatives du printemps 2018, M. Bassil et ses alliés ne cachant plus leur volonté de contester la toute-puissance du leadership joumblattiste dans la Montagne, après avoir réussi à faire élire quatre candidats (sur 13) dans la circonscription du Chouf-Aley. Toutefois, depuis la rencontre-réconciliation de Baabda, le CPL a mis une sourdine à ses attaques contre le PSP et celui-ci a cessé tout aussi subitement ses critiques à l’adresse de la présidence de la République.


Le chef du PSP, Walid Joumblatt, et le président du CPL, Gebran Bassil, ont déjeuné samedi à la table du chef de l’État, Michel Aoun, à Beiteddine, dans une atmosphère qualifiée d’« amicale » par M. Joumblatt. Il s’agissait de la première rencontre entre les deux hommes après la réconciliation scellée le 9 août au palais de Baabda, qui avait mis fin à la crise...

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