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À La Une - Syrie

Le régime ouvre un corridor aux civils voulant fuir la région d'Idleb

L'initiative intervient alors que la Turquie a annoncé un sommet le 16 septembre à Ankara entre les présidents russe, iranien et turc pour parler de la Syrie.

Des civils syriens quittant la région d'Idleb, le 22 août 2019. AFP / Omar HAJ KADOUR

Le régime syrien a annoncé jeudi l'ouverture d'un corridor pour permettre aux civils le souhaitant de quitter la région d'Idleb, où une campagne militaire du pouvoir et de son allié russe a fait des centaines de morts et entraîné des déplacements massifs de population.

Soutenu par l'aviation russe, le régime de Bachar el-Assad bombarde quasiment sans cesse depuis fin avril la province d'Idleb, dans le nord-ouest du pays en guerre, et des zones voisines dominées par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS) et abritant des groupes rebelles.

Près de 900 civils ont péri dans les bombardements aériens et à l'artillerie sur Idleb et les secteurs adjacents aux mains de HTS et des insurgés dans les provinces voisines d'Alep, de Hama et Lattaquié, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Le "corridor" annoncé est destiné aux habitants d'une région composée de plusieurs villages, située à cheval entre le sud d'Idleb et le nord de Hama et qui se retrouve assiégée par les prorégime après leur progression ces derniers jours.

Tout au long de ses reconquêtes ces dernières années, le pouvoir avait ouvert de tels "corridors" pour permettre aux civils de quitter des bastions rebelles et rallier les régions gouvernementales ou aux mains de ses adversaires. Craignant toutefois les arrestations, les habitants rechignent généralement à les emprunter.

"La Syrie annonce l'ouverture d'un corridor humanitaire dans la région de Sourane dans le nord de la province de Hama, pour permettre aux citoyens le souhaitant de sortir des régions sous contrôle des terroristes dans le nord de Hama et le sud d'Idleb", ont indiqué les Affaires étrangères à Damas. La télévision d'Etat a diffusé des images montrant des bus verts et des ambulances stationnant à Sourane, sans préciser quand pourraient commencer les sorties.


(Lire aussi : Ankara s’invite dans la partie à Khan Cheikhoun)



Sommet tripartite à Ankara

L'initiative intervient alors que la Turquie, frontalière de la province d'Idleb et qui soutient des groupes rebelles syriens, a annoncé un sommet le 16 septembre à Ankara entre les présidents russe, iranien et turc axé sur la Syrie. Elle a lieu au lendemain de la reconquête par le régime de Khan Cheikhoun, une ville stratégique dans le sud de la province d'Idleb.

"Nous ne pouvons que saluer de telles victoires locales, et les victoires plus importantes, sur les groupes terroristes", s'est félicité le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Pour Sam Heller, du centre de réflexion International Crisis Group, le régime et Moscou pourraient faire une pause dans les opérations pour "donner du temps à la Turquie d'offrir des concessions".

La région assiégée concernée par le corridor englobe les localités de Morek, où se trouve un poste d'observation militaire turc, et Kafr Zita, toutes deux dans la province de Hama. Jeudi soir, l'OSDH a rapporté que les forces prorégime ont encore grignoté du terrain dans ce secteur en prenant le contrôle d'un village, une colline et de terrains agricoles. La présidence turque a averti qu'il n'était "pas question de fermer ou de déplacer" le poste d'observation de Morek. "Tous les autres postes seront maintenus". La Turquie dispose de plusieurs postes d'observation militaires dans les provinces d'Idleb et de Hama. Jeudi, des avions du régime ont tiré à la mitrailleuse près d'un poste turc à Idleb, selon l'agence étatique turque Anadolu.



(Lire aussi : Après Khan Cheikhoun, le régime met le cap sur le reste de la province d’Idleb)




"Villages fantômes"

Les violences depuis avril ont poussé plus de 400.000 personnes à fuir d'après l'ONU. Parmi elles, la grande majorité des habitants vivant dans la région concernée par le corridor selon l'OSDH.

Dans les environs de Maaret al-Noomane, au nord de Khan Cheikhoun, "la plupart des villages ont été vidés de leurs habitants", a confié à l'AFP Abou Hussein, qui a lui aussi fui la ville. "Ce sont des villages fantômes, il n'y a plus de vie, juste des avions qui bombardent", a-t-il dit. Seuls de rares habitants sont restés "pour protéger leurs maisons".

Maaret al-Noomane semble être le prochain objectif du régime, selon l'OSDH. Jeudi, des raids des armées syrienne et russe ont visé des secteurs proches. Khan Cheikhoun et Maaret al-Noomane se trouvent sur une autoroute stratégique qui relie la capitale Damas à Alep (nord), deux villes aux mains du régime. La région d'Idleb était censée être protégée par un accord sur une "zone démilitarisée", conclu en 2018 par Ankara et Moscou mais cet accord n'a été que partiellement appliqué.

Déclenchée en 2011 après la répression par le régime de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie, qui s'est complexifiée avec l'implication de plusieurs acteurs, a fait plus de 370.000 morts. Depuis 2015 et l'intervention militaire de Moscou, le régime, déjà aidé par l'Iran et le Hezbollah libanais, a réussi à reprendre près de 60% du territoire.






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VOYONS VERS QUELLE DESTINATION ET LOIN DE QUELLES BARBARIES LES GENS VONT FUIR.

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 47, le 22 août 2019

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Commentaires (3)

  • VOYONS VERS QUELLE DESTINATION ET LOIN DE QUELLES BARBARIES LES GENS VONT FUIR.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 47, le 22 août 2019

  • Le sort des gens " emprisonnes, , n'ayant commis aucun assassinat ou exaction contre la population d'Idlib" Est une tragédie, et qui dure...et dont " on ne sait comment sortir" Aucune des "parties prenantes n'est en mesure d'assurer la paix dans la région" Pour ce faire il faudrai "éliminer, d'une manière ou une autre les HTS" Mais que faire de ces djihâds t'es irréductibles...aucun. "Guantanamo" ne saurait les "contenir" Et il sera difficile, à moyen ou long terme, de contourner la constitution au moins d'une Syrie utile" ou ces gens n'ont aucune place

    Chammas frederico

    16 h 10, le 22 août 2019

  • C'est humain.

    FRIK-A-FRAK

    15 h 58, le 22 août 2019

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