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À La Une - Etats-Unis

Fusillades : Trump condamne le suprémacisme blanc mais reste flou sur les armes

Le bilan de la fusillade d'El Paso grimpe à 22 morts.

Le président américain, Donald Trump, lors d'une allocution à la Maison Blanche, le 5 août 2019. Photo AFP / SAUL LOEB

Le président américain Donald Trump a condamné lundi le "racisme" et "le suprémacisme blanc" après deux fusillades meurtrières ce week-end, tout en se gardant de mettre l'accent sur la lutte contre les armes à feu.

Les habitants d'El Paso, ville texane à la frontière mexicaine, et de Dayton, dans l'Ohio, pleuraient leurs morts, 31 au total, sans compter les nombreux blessés.

Devant l'hypermarché Walmart d'El Paso, où un tireur de 21 ans a ouvert le feu samedi avant de se rendre, des bougies, des fleurs et des messages de soutien et de condoléances étaient amoncelés. Les habitants s'y arrêtaient en silence afin de rendre hommage aux victimes.

Le bilan de ce drame, dans une ville où la population est à forte majorité hispanique, a grimpé à 22 morts lundi. La police examine la piste du racisme, le tireur, qui était équipé d'un fusil d'assaut, étant suspecté d'épouser des thèses extrémistes.

"Le tireur à El Paso a publié en ligne un manifeste consumé par la haine raciste", a déclaré le président américain depuis la Maison Blanche, où les drapeaux ont été mis en berne. "Notre nation doit condamner d'une seule voix le racisme, le sectarisme, et le suprémacisme blanc", a déclaré M. Trump dans sa courte allocution télédiffusée.


(Lire aussi : Fusillades aux Etats-Unis : ce que l'on sait)


"Idéalisation de la violence"

Depuis ce week-end, de nombreux élus ont renouvelé leurs critiques contre la rhétorique anti-immigrants du président américain, accusé d'alimenter la montée de l'intolérance dans le pays.

Le locataire de la Maison Blanche, qui pourrait se rendre sur les lieux des drames, a appelé lundi à mieux "agir face aux signes précurseurs" de violence. Il a réclamé une loi qui permettrait de retirer leur arme à des personnes identifiées --notamment par des membres de leur famille-- comme présentant un danger pour elles-mêmes ou les autres. Il a également indiqué avoir demandé au ministère américain de la Justice de travailler à une loi garantissant l'exécution "rapide" des auteurs de "crimes motivés par la haine" et de "tueries de masse".

Plus tôt, par tweets, il avait appelé à une meilleure vérification des antécédents des personnes souhaitant acheter des armes à feu, tout en souhaitant coupler cette mesure à "une réforme migratoire urgemment nécessaire". "Seul un raciste, guidé par la haine, peut être témoin de ce qui s'est passé ce week-end et, au lieu de s'ériger contre la haine, s'associer à l'appel d'un tueur de masse de rendre notre pays plus blanc", a taclé O'Rourke, candidat à la primaire démocrate pour la présidentielle de 2020, et originaire d'El Paso.

De nombreux élus ont également fait valoir que la Chambre des représentants, à majorité démocrate, avait justement adopté en février une réforme allant dans le sens de plus de vérifications, qui attend depuis plusieurs mois d'être votée au Sénat, où les républicains sont majoritaires. "Le public doit intervenir pour demander le passage de cette loi", a tweeté la cheffe de la majorité démocrate à la Chambre, Nancy Pelosi, blâmant le leader des républicains au Sénat, Mitch McConnell, pour son attentisme.

Mais dans son adresse à la nation, Donald Trump, qui est soutenu par le puissant lobby américain des armes à feu, a surtout insisté sur le rôle néfaste que jouerait selon lui internet dans la radicalisation de personnes souffrant de troubles mentaux. "Nous devons arrêter l'idéalisation de la violence dans notre société", a-t-il souligné, estimant qu'il était "trop facile aujourd'hui pour les jeunes en difficulté de s'entourer d'une culture célébrant la violence", notamment à travers des jeux vidéo. Dans ses tweets, il avait également accusé les médias de "grandement contribuer à la colère et la rage qui se sont développées" aux Etats-Unis en diffusant des "fake news".


30 secondes 

La tuerie d'El Paso est traitée comme un cas de "terrorisme intérieur", et son auteur, Patrick Crusius, a été inculpé et encourt la peine de mort. Au moins sept des vingt personnes tuées sont des Mexicains.

Treize heures seulement après ce carnage, dans un quartier animé de Dayton dans l'Etat de l'Ohio, un homme blanc de 24 ans, Connor Betts, équipé d'un fusil à cadence rapide, a abattu neuf personnes et fait 27 blessés, avant d'être tué par des policiers.

"Pour l'instant, rien n'indique un mobile raciste", a déclaré lundi le chef de la police locale, sans écarter aucune piste. Parmi les victimes figurent six Noirs et trois Blancs âgés de 22 à 57 ans, dont la propre soeur du tireur. Le tireur était arrivé sur les lieux dans le même véhicule qu'elle, avec une autre connaissance qui a été interrogée par les enquêteurs. Le bilan aurait pu être encore plus dramatique. Des policiers qui patrouillaient tout près de là ont abattu Connor Betts trente secondes après ses premiers tirs.


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Le président américain Donald Trump a condamné lundi le "racisme" et "le suprémacisme blanc" après deux fusillades meurtrières ce week-end, tout en se gardant de mettre l'accent sur la lutte contre les armes à feu. Les habitants d'El Paso, ville texane à la frontière mexicaine, et de Dayton, dans l'Ohio, pleuraient leurs morts, 31 au total, sans compter les nombreux blessés. ...

commentaires (1)

L'interdiction des armes à feu n'est pas pour demain aux états unis, les tueries continueront allègrement. Le lobby de l'industrie des armes à ainsi décrété, Trump il n'a qu'à de taire. En terme d'humains, l'Amérique perd beaucoup plus par armes à feu à l'intérieur de ses frontières que sur les scènes de guerre.

Sarkis Serge Tateossian

20 h 56, le 05 août 2019

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Commentaires (1)

  • L'interdiction des armes à feu n'est pas pour demain aux états unis, les tueries continueront allègrement. Le lobby de l'industrie des armes à ainsi décrété, Trump il n'a qu'à de taire. En terme d'humains, l'Amérique perd beaucoup plus par armes à feu à l'intérieur de ses frontières que sur les scènes de guerre.

    Sarkis Serge Tateossian

    20 h 56, le 05 août 2019

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