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À La Une - tensions

En Iran, des caricatures d'Elisabeth II en "pirate" après la saisie d'un pétrolier

Un homme d'affaires visitant l'exposition se dit "fier qu'en dépit de la situation dans laquelle se trouve l'Iran, le pays tient toujours tête aux grandes puissances".

Des visiteurs observant un tableau de l'exposition "Les Pirates de la Reine" organisée à Téhéran, représentant la Reine d'Angelterre Elizabeth II en pirate, dans un contexte de tensions entre la Grande-Bretagne et l'Iran, après la saisie par Londres d'un pétrolier iranien, début juillet. Photo AFP / ATTA KENARE

La reine Elisabeth II s'est métamorphosée en pirate sous le crayon de caricaturistes iraniens, dont les dessins exposés à Téhéran évoquent la querelle diplomatique entre les deux pays après la saisie par Londres d'un pétrolier iranien début juillet.

Les relations compliquées entre l'Iran et la Grande-Bretagne se sont dégradées après la saisie le 4 juillet du "Grace 1", un pétrolier iranien, au large de Gibraltar, par les autorités de ce territoire britannique, assistées d'un détachement de Royal Marines. Deux semaines plus tard, le 19 juillet, l'Iran saisissait dans le détroit d'Ormuz un pétrolier battant pavillon britannique.

Ces incidents, qui ont conduit le guide suprême Ali Khamenei à accuser la Grande-Bretagne de "piraterie", ont inspiré les 40 caricaturistes exposés au Centre culturel et artistique Osveh à Téhéran.
Un croquis dépeint la reine britannique en cambrioleuse sur le point d'être prise au piège dans un filet alors qu'elle tire un pétrolier sur lequel est inscrit "Iran". Un autre montre la reine travestie en pirate, affublée d'un chapeau recouvert d'une tête de mort et d'un perroquet sur son épaule, avec des crochets en guise de main et des jambes de bois.

"Je me sens plus fort" en voyant ces caricatures montrer "que la Grande-Bretagne, qui fanfaronne sur sa puissance militaire, peut être remise à sa place et stoppée", estime Rezayi, un fonctionnaire visitant l'exposition.


(Lire aussi : Crise des tankers : Londres exclut un échange avec Téhéran)



"Coup pour coup"
Hassan Shayi, un homme d'affaires déambulant dans le centre, se dit "fier qu'en dépit de la situation dans laquelle se trouve l'Iran, le pays tient toujours tête aux grandes puissances". Pour lui, la saisie du pétrolier britannique, "montre la puissance de l'Iran, et qu'ils ne peuvent plus faire ce qu'ils veulent". "C'est coup pour coup", ajoute-t-il.

Certaines caricatures moquent la Grande-Bretagne pour avoir saisi le pétrolier à la demande de son allié et ennemi de l'Iran, les Etats-Unis, comme suggéré par le ministre des Affaires étrangères espagnol. Un dessin montre le président américain Donald Trump tapotant la tête d'un renard portant un tee-shirt avec l'Union Jack, la bannière britannique, et tenant le Grace 1 entre ses crocs.

Pour le curateur Massoud Shojaei-Tabatabayi, l'exposition est une "réaction à cette flagrante piraterie maritime, totalement illégale".

Les tensions entre les deux pays remontent aux années 1800, le territoire aujourd'hui appelé Iran étant alors l'objet d'une rivalité coloniale entre la Russie et la Grande-Bretagne. Cette dernière n'a jamais colonisé le pays mais a occupé le sud en 1942 après avoir forcé le souverain Reza Shah Pahlavi à abdiquer. En 1953, Londres a orchestré avec Washington un coup d'Etat contre le Premier ministre Mohammad Mossadegh, qui avait nationalisé la compagnie pétrolière nationale pétrolière jusque là contrôlée par les Britanniques. Londres avait rompu ses relations diplomatiques avec l'Iran de 2011 à 2014 après que son ambassade à Téhéran eut été envahie par des manifestants protestant contre les sanctions occidentales contre le programme nucléaire iranien.



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La reine Elisabeth II s'est métamorphosée en pirate sous le crayon de caricaturistes iraniens, dont les dessins exposés à Téhéran évoquent la querelle diplomatique entre les deux pays après la saisie par Londres d'un pétrolier iranien début juillet. Les relations compliquées entre l'Iran et la Grande-Bretagne se sont dégradées après la saisie le 4 juillet du "Grace 1", un...

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