Samy Gemayel : « La milice du Hezbollah exerce son hégémonie sur la décision du pays »

Le chef des Kataëb Samy Gemayel a qualifié hier le Hezbollah de « milice », l’accusant d’établir avec ses alliés « une hégémonie sur la décision du pouvoir en place et appelant tous les Libanais hostiles à cette ligne politique à se joindre à l’opposition, dont son parti se qualifie de fer de lance.

Dans une interview accordée hier à la chaîne panarabe al-Horra, M. Gemayel a déclaré : « La milice du Hezbollah exerce avec ses alliés son hégémonie sur les décisions du pouvoir, d’autant qu’elle est proche de la présidence de la République et qu’elle bénéficie d’un bon nombre de ministres et députés. » Selon le député du Metn, « cette hégémonie cause une détérioration des rapports du Liban avec ses alliés et les pays frères ». « Les Kataëb veulent dévoiler au grand jour cette complicité visant à contrôler la décision politique du pays », a-t-il assuré. Et le chef des Kataëb d’ajouter : « La présence du Hezbollah en tant que milice (sur la scène locale) est aux antipodes de la Constitution et des lois en vigueur, ainsi que du droit international «. Il a réitéré son appel « à intégrer les capacités militaires du Hezbollah à celles de l’armée libanaise pour mettre fin à ce phénomène anormal ».

Expliquant son positionnement politique actuel, M. Gemayel n’a pas mâché ses mots : « Nous nous opposons au système qui a décidé de confier le pays au Hezbollah, transformant les institutions de l’État en un bouclier dans les batailles régionales de ce parti ». « Nous croyons en l’importance d’une opposition forte au Liban et appelons tous les Libanais honnêtes à se joindre à nous pour former un large front hostile à la gestion actuelle du pays, et ce afin de parvenir au changement auquel nous aspirons et édifier un État démocratique géré par des personnes compétentes. »

Samy Gemayel a par ailleurs commenté la paralysie gouvernementale causée par la crise politique survenue dans la foulée des incidents de Qabr Chmoun, dans le caza de Aley. Pour le leader des Kataëb, « le blocage du cabinet est signe d’irresponsabilité de la part des partis au pouvoir à l’heure où l’effondrement économique, social et financier requiert une intensification des contacts en quête d’une solution ».

Et Samy Gemayel de se dire enfin « désolé de constater que le budget 2019 (adopté par le Parlement le 19 juillet) ne prévoit pas de sérieuses réformes à même de redresser le pays ».