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Liban - Environnement

« Bahr Bala Plastic » pour une Méditerranée sans plastique

Une nouvelle initiative consistant à financer de petits projets pour lutter contre la prolifération de plastique dans la mer a été lancée récemment.

Si elle ne représente que 1 % des eaux mondiales, la Méditerranée concentre 7 % de tous les microplastiques de la planète. Archives AFP

Une nouvelle initiative visant à combattre les déchets en mer et les causes et les conséquences de ce phénomène, et à lutter contre la pollution plastique tout au long de la côte libanaise, a vu le jour récemment. Fruit d’une collaboration entre la Délégation de l’Union européenne à Beyrouth et la société civile, elle s’inscrit dans le cadre de « Bahr Bala Plastic » ou « une mer sans plastique », un projet qui a pour objectif de sensibiliser aux multiples problèmes liés à la pollution plastique et, par la même occasion, à la nécessité de réduire son utilisation.

Cette nouvelle initiative, lancée récemment au cours d’une cérémonie organisée au Centre culturel de Byblos, est cogérée par le Mouvement écologique libanais (Lebanon Eco Movement, LEM) et le Forum libanais de l’environnement (Lebanese Environment Forum, LEF), et financée par l’Union européenne. Elle comprend trois axes : une campagne de sensibilisation à la réduction du plastique, gérée par le LEF ; la présentation de solutions à caractère légal ou via les réformes industrielles afin de minimiser l’utilisation du plastique, gérée par le LEM ; et le financement d’initiatives innovantes pour lutter contre les déchets en mer proposées par des ONG et de petites entreprises. Les deux associations géreront ensemble ce dernier volet. Les projets seront choisis par un comité formé de représentants de l’Association des industriels libanais, du Conseil national de la recherche scientifique (CNRS), du LEM, du LEF et de la Commission européenne.


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Les projets peuvent être soumis jusqu’au 18 octobre 2019. Ceux qui seront retenus devront être exécutés dans un délai d’un an. Les informations sur le projet et le formulaire requis sont disponibles sur le site web du projet à l’adresse www.bahrbalaplastic.org.

Le projet est d’autant plus important que la Méditerranée est considérée comme la sixième plus grande zone d’accumulation de déchets. Si elle ne représente que 1 % des eaux mondiales, elle concentre 7 % de tous les microplastiques de la planète. Dans cette mer, les microplastiques atteignent en effet des niveaux record de concentration : 1,25 million de fragments par kilomètre carré, ce qui correspond à près de quatre fois le niveau de l’une des cinq îles de plastique se trouvant sur la planète. Il est à noter que le plastique représente 95 % des déchets en haute mer, sur les fonds marins et sur les plages. C’est une grande menace pour la faune dont il cause l’étouffement et la famine, et pour laquelle il est source de maladies. L’être humain n’est pas épargné par ce fléau, le microplastique se retrouvant dans les assiettes du fait de la consommation de poissons affectés par la pollution, cause entre autres des problèmes de santé à l’instar de l’irritation de la peau et de problèmes respiratoires et digestifs, selon des études.


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Un demi-million d’euros
L’Union européenne versera un demi-million d’euros pour financer ce projet. « Dans les mois à venir, nous renforcerons nos efforts pour la lutte contre les déchets marins et la pollution par le plastique », a affirmé l’ambassadrice de l’UE Christina Lassen, soulignant l’engagement de l’UE pour protéger l’environnement. « Le Liban a une belle nature, mais nous sommes inquiets de sa dégradation et nous espérons une volonté politique libanaise pour mettre fin à cela », a-t-elle insisté durant la cérémonie de lancement du projet à Byblos.

Ce n’est pas par coïncidence que cette ville a été choisie pour lancer ce projet. Depuis dix ans, la ville progresse en matière d’écologie. L’an dernier, la municipalité a fait bannir le plastique à usage unique. De plus, elle vend ses propres sacs dégradables et produit un livret sur le plastique pour sensibiliser sa population.

« Pour la première fois au Liban, le plastique sera traité de manière professionnelle, explique à L’Orient-Le Jour Paul Abi Rached », président du LEM. « Il pourra ainsi se joindre aux pays méditerranéens pour faire face à cette catastrophe que représente le plastique en Méditerranée », a-t-il ajouté. Il souligne, par ailleurs, que la ville chinoise de Shanghai a lancé le 1er juillet une grande campagne de tri à la source. Quelque 26 000 tonnes de déchets sont produites par jour dans cette ville qui compte 25 millions d’habitants. En comparaison, le Liban, peuplé de 6 à 7 millions d’habitants, en produit 6 000 tonnes. « Si dans une très grande ville comme Shanghai, le tri à la source a pu être instauré, ce n’est pas difficile du tout de le faire au Liban », s’exclame Paul Abi Rached.


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