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Liban - Environnement

Le mycélium, une solution miracle pour remplacer le plastique ?

Trois étudiants de l’AUST ont mis au point une composition biodégradable à partir des racines de champignon, de polyuréthane et de collagène. Une solution qui pourrait réduire les déchets.

Jad Salman, Raëd Fakhreddine et Reine Nahle avec leur matière biodégradable.

Blanc et un peu mou, le bout de matière trône sur une table. Cela fait plusieurs mois que Jad Salman, Raëd Fakhreddine et Reine Nahle travaillent sur le développement de leur produit biodégradable. « Plushroom » le nom de leur projet, a été créé à partir du mycélium, la partie végétative des champignons qui reste sous terre. Pour mettre au point cette matière, les étudiants de l’AUST (Américan University of Science and Technology), aidés par leurs professeurs, se servent de ses filaments blancs qu’ils développent dans un incubateur pendant quelques jours en y ajoutant du collagène et un type de polyuréthane biodégradable (assemblement de molécules chimiques) composé par d’autres étudiants de l’université.

« La matière obtenue se dégrade au bout de quelques mois », assure Reine, étudiante en génie de télécommunications. C’est Jad Salman, ingénieur en génie biologique médical, qui découvre le concept en premier. Il s’inspire du travail de deux étudiants américains, qui ont créé en 2007 un nouveau composant à partir de mycélium et de déchets végétaux, notamment le maïs ou des lentilles. À l’AUST, les trois chercheurs s’emploient à découvrir à leur tour la « magie » du mycélium dans l’espoir de parvenir à mettre au point durablement une matière qui proposera une solution aux millions de tonnes de plastiques utilisées pour emballer des objets fragiles. « 2,5 milliards de kilos de plastique finissent chaque année au fond des océans », déplore Jad.

Cette matière ressemble à un gros chewing-gum blanc que l’on peut rendre plus ou moins dur en fonction de la préparation. « On peut y ajouter ce que l’on veut », détaille Raëd, étudiant en mécatronique (combinaison de la mécanique, de l’électronique, de l’automatique et de l’informatique). « Le premier concept était de nourrir le mycélium avec des déchets de l’agroalimentaire. Nous avons décidé de changer la recette », explique-t-il. Les trois étudiants utilisent une sorte de polyuréthane initialement prévue pour la médecine régénérative et les implants médicaux. « Il est totalement sain et biodégradable », assure Hiba Osman, professeure et encadrante du projet. La préparation de mycélium avec du collagène et du polyuréthane est résistante à l’eau, au feu, aux chocs, et est totalement imperméable. « La fabrication est facile. Le produit est modelable et moins onéreux que le plastique. Une solution idéale pour pallier à l’irréductible réceptacle pétrochimique », explique-t-elle.

Les étudiants veulent continuer la recherche en vue de commercialiser leur matière au Liban. « Nous avons consacré cette année à l’élaboration du produit afin de trouver la meilleure composition possible », précise Jad qui, avec Raed et Reine, espèrent qu’elle pourrait être utilisée notamment pour le transport de matériaux informatiques entre les continents. Qui sait ? À la place du polystyrène, on pourra trouver du « plushroom » en déballant un nouvel ordinateur d’ici à quelques années.



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