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À La Une - Diplomatie

Donald Trump à court d'options face à l'Iran

"L'administration Trump est à la croisée des chemins au sujet de sa propre politique", estime une experte. Elle semble vouloir "poursuivre sur sa lancée" en perpétuant "l'énorme pression" qu'elle a infligée à l'Iran, mais, au vu des tensions des trois derniers mois, elle n'est pas à l'abri d'un conflit militaire".

Le président américain, Donald Trump, le 22 juillet 2019 à la Maison Blanche à Washington. Photo REUTERS/Jonathan Ernst

La guerre ou la diplomatie ? "Cela peut facilement aller dans un sens comme dans l'autre". Résumée par Donald Trump, la stratégie américaine face à l'Iran reste confuse, d'autant que Washington semble de plus en plus à court d'options pour stopper l'escalade avec Téhéran.

"L'administration Trump est à la croisée des chemins au sujet de sa propre politique", estime Suzanne Maloney, du cercle de réflexion Brookings Institution. Elle semble vouloir "poursuivre sur sa lancée" en perpétuant "l'énorme pression" qu'elle a infligée à l'Iran, mais, au vu des tensions des trois derniers mois, elle n'est pas à l'abri d'un conflit militaire, dit l'experte à l'AFP.

Interrogé lundi sur ce choix, le président des Etats-Unis n'a pas rassuré ceux qui réclament de la clarté dans l'une des crises internationales les plus explosives du moment. "Les deux me vont", a lâché le milliardaire républicain, qui, tout en imposant au fil des mois des sanctions toujours plus dures, a aussi multiplié les appels du pied en faveur d'un dialogue avec les dirigeants iraniens.
Ces derniers ont publiquement refusé toute discussion sous la pression. Pendant ce temps, les incidents se sont succédé dans le Golfe : drones abattus, mystérieuses attaques contre des pétroliers, crise des tankers arraisonnés entre Téhéran et Londres...



(Lire aussi : Londres veut une mission de protection dans le Golfe avec les Européens)


"Image de faiblesse"
Selon Suzanne Maloney, l'Iran tente de tester les "lignes rouges" américaines. Or, jusqu'ici, malgré un discours parfois tonitruant -"Nous sommes prêts pour le pire absolu", a-t-il encore martelé lundi-, Donald Trump a surtout insisté sur sa volonté d'éviter une nouvelle intervention militaire américaine. Le milliardaire a mis publiquement en scène en juin sa décision d'annuler à la dernière minute des frappes de représailles après que Téhéran eut abattu un drone américain.

"Cela a donné aux Etats-Unis une image de faiblesse", analyse Barbara Slavin de l'Atlantic Council, un autre think tank de Washington. Et cela crée une situation dangereuse, car les incidents pourraient se poursuivre dans le Golfe, au risque de déraper vers un conflit dont personne ne voudrait réellement.

Le problème, aux yeux de Barbara Slavin, c'est que Donald Trump s'est mis dans une situation inextricable en quittant l'an dernier l'accord international de 2015 censé empêcher l'Iran de fabriquer la bombe nucléaire sans véritable solution alternative. "L'escalade iranienne était prévisible", assure-t-elle à l'AFP, "surtout quand la décision a été prise (en novembre) de mettre fin aux dérogations qui permettaient à l'Iran d'exporter une partie de son pétrole" à une poignée de pays, dont la Chine et l'Inde.

Plusieurs experts et diplomates en conviennent : côté iranien, les tensions actuelles visent avant tout à obtenir "un peu d'oxygène" sur le front économique, car les sanctions américaines font durement souffrir le pays. Le rétablissement de quelques dérogations sur les ventes de pétrole, ou en tout cas un peu de lest dans la mise en œuvre de l'interdiction, permettraient de désamorcer la crise. Or, Washington vient d'adresser le signal inverse en imposant des mesures punitives contre une société chinoise accusée de continuer d'acheter du brut iranien. Une décision applaudie par les partisans d'une plus grande fermeté à l'égard de Téhéran.

A l'inverse, l'organisation de prévention des conflits International Crisis Group a dénoncé une "stratégie de pression maximale qui n'a produit jusqu'ici qu'un maximum de risques et un minimum de résultats".


(Lire aussi : "Réseau de la CIA" démantelé en Iran : 17 arrestations, des condamnations à mort)


"Nouvel accord"?
De fait, nombre d'observateurs continuent de s'interroger sur l'objectif de Donald Trump, qui a reconnu avoir donné son assentiment à une rencontre entre le sénateur républicain Rand Paul, pourfendeur des interventions militaires américaines, et le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif. Est-ce un "nouvel accord", comme le clame le président américain? Lui le pense peut-être, mais "il se berce dangereusement d'illusions sur la facilite de bâtir un accord sur des sujets aussi techniques", prévient Suzanne Maloney, tandis que Barbara Slavin se montre catégorique: "C'est voué à l'échec".

Du coup, s'agit-il seulement d'ajouter de la pression à la pression en vue d'affaiblir le régime iranien - quitte à le faire tomber, comme l'espèrent certains faucons de l'administration Trump?
Les Etats-Unis peuvent encore durcir leurs mesures punitives, contre les sociétés étrangères qui continuent à commercer avec Téhéran, contre le programme nucléaire civil légal de l'Iran ou encore contre certaines personnalités, à l'instar de Mohammad Javad Zarif. Mais en matière de sanctions, certains pensent qu'un "pic" a été atteint avec la fin des dérogations pétrolières. "Le reste est dans la même veine", "mais il n'y a pas beaucoup plus à faire sur le front économique", explique Barbara Slavin. Du coup, prévient-elle, "si le seul but est d'affaiblir l'Iran et de détruire l'accord nucléaire", le résultat sera "un Iran qui agira encore plus en Etat voyou".



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La guerre ou la diplomatie ? "Cela peut facilement aller dans un sens comme dans l'autre". Résumée par Donald Trump, la stratégie américaine face à l'Iran reste confuse, d'autant que Washington semble de plus en plus à court d'options pour stopper l'escalade avec Téhéran. "L'administration Trump est à la croisée des chemins au sujet de sa propre politique", estime Suzanne Maloney,...

commentaires (7)

Une dernière chose que j'aimerai demander à ce clown qui se prend pour un président des usa , où sontles photos du drone iranien soit disant abattu ?????? Chose promise chose due. Lol...... Parce que les iraniens disent que la prochaine fois ils leur larguent un missile sur la gueule . Lol...

FRIK-A-FRAK

13 h 16, le 23 juillet 2019

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Commentaires (7)

  • Une dernière chose que j'aimerai demander à ce clown qui se prend pour un président des usa , où sontles photos du drone iranien soit disant abattu ?????? Chose promise chose due. Lol...... Parce que les iraniens disent que la prochaine fois ils leur larguent un missile sur la gueule . Lol...

    FRIK-A-FRAK

    13 h 16, le 23 juillet 2019

  • Trump ne doit pas se degonfler et attaquer l Iran,en premier lieu dans l interet du propre peuple iranien qui n en peut plus de vivre sous le joug de ces enturbannes diaboliques.

    HABIBI FRANCAIS

    12 h 53, le 23 juillet 2019

  • IL Y A TOUJOURS L,OPTION EXTREME.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 33, le 23 juillet 2019

  • Bon , ok , faisons semblant de croire que c'est ce clown americain qui est le décideur aux usa , et disons simplement et clairement , il se trouve devant 2 options , soit il abandonne cette politique stérile et sans effet face à ce grand peuple iranien , soit il attaque . En fait il n'a plus qu'une seule option c'est faire amande honorable et s'excuser d'avoir fait perdre du temps au monde avec cette politique inutile et sans effet , puisque cela rend les vaillants iraniens de plus En plus forts . Ce qui exclut la confrontation , puisque de toute ÉVIDENCE LES USA ET LEURS ACOLYTES N'ONT PLUS D'HOMMES DÉTERMINÉS À ENVOYER AU COMBAT . L'IRAN N'EST NI L'IRAK DE SADDAM , NI LA LYBIE DE KADDAFI NI LA SERBIE DE MILOSEVIC. L'IRAN EST UN PAYS D'HOMMES INTÉGRÉS ET DÉTERMINÉ À SE DÉFENDRE DEBOUT JUSQU'À CE QU' SES DROITS SOIENT RECONNUS.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 08, le 23 juillet 2019

  • Les Iraniens font le dos rond en espérant que Trump ne sera pas réelu et qu' une nouvelle administration américaine fera marche arrière sur toutes les mesures qu' il a pris. En attendant, un blocus des cotes iraniennes qui empecherait tout le petrole iranien de sortir par mer, est possible et faisable. Les americains en ont parfaitmeent les moyens. Pour les américains , Il s' agit de ne pas apparaitre comme l' agresseur, et de pousser les iraniens soit à la soumission à la table des négociations- improbable- soit à la confrontation, avec un scénario à la Saddam à la clé.

    LeRougeEtLeNoir

    11 h 50, le 23 juillet 2019

  • La strategie de Trump est au contraire beaucoup plus claire et franche que n'importe quel Obama ou Clinton. Il leur impose des sanctions étouffantes pas a pas jusqu’à ce qu'ils plient. Le "pic" n'est toujours pas atteint! Si l'Iran cherche la bagarre, Trump a bien dit que: "Les deux me vont"! Ou est la confusion? Si les sanctions ne sont pas suffisantes et l'Iran cherche la confrontation, elle l'aura. Il suffit de se rappeler la Serbie. Pas besoin de troupe au sol. L'Iran va provoquer mais elle ne pourra que se mettre la communauté international a dos. Comme Trump et ses partenaire sont la pour encore au minimum 8 ans, je vois mal l'Iran s'en sortir et encore moins son régime. Attendons voir venir, c'est encore trop tôt pour juger...

    Pierre Hadjigeorgiou

    10 h 39, le 23 juillet 2019

  • "le résultat sera "un Iran qui agira encore plus en Etat voyou".' Oui, peut-être, mais le super-Etat voyou(ou l'Etat super-voyou, si vous préférez), ce sont les EUA!

    Georges MELKI

    10 h 27, le 23 juillet 2019

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