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Projet de coalition maritime dans le Golfe : les alliés de Washington pas convaincus

"Les Américains veulent créer une 'alliance des bonnes volontés' pour éviter de nouvelles attaques, (mais) personne ne souhaite s'engager dans la voie de la confrontation ni s'associer à une initiative américaine contre l'Iran", souligne un diplomate occidental.

Un hors-bord de la marine américaine approchant du destroyer américain USS Bainbridge (DDG 96), lors d'un exercice militaire, le 13 juillet 2019. Photo AFP / US Navy / Handout

Les Etats-Unis ont le plus grand mal à convaincre leurs alliés de participer à leur projet de coalition militaire destiné à assurer la sécurité de la navigation dans le golfe arabo-persique, dit-on de sources diplomatiques.

Washington, qui impute à l'Iran l'attaque de plusieurs pétroliers depuis la mi-mai dans le détroit d'Ormuz, a présenté le projet le 9 juillet. Selon un membre du ministère américain de la Défense interrogé jeudi par Reuters, l'objectif n'est pas de former une coalition militaire mais d'allumer un "gyrophare" dissuasif pour assurer la sécurité du transport maritime, en particulier pour le pétrole.

En raison des risques actuels de confrontation, les alliés des Etats-Unis jugent, eux, qu'il est impossible de mobiliser davantage d'hommes et de moyens dans le secteur, dit-on de sources proches des services de sécurité britanniques.
"Les Américains veulent créer une 'alliance des bonnes volontés' pour éviter de nouvelles attaques, (mais) personne ne souhaite s'engager dans la voie de la confrontation ni s'associer à une initiative américaine contre l'Iran", souligne un diplomate occidental.



Kathryn Wheelbarger, sous-secrétaire adjointe à la Défense pour la sécurité internationale, a écarté toute idée de "confrontation militaire". Les Etats-Unis proposent seulement de fournir des moyens pour coordonner la surveillance du détroit d'Ormuz, tandis que leurs alliés patrouilleraient dans les eaux voisines et escorteraient leurs propres navires marchands, dit-on à Washington. L'Iran estime de son côté que la sécurité de la navigation dans le détroit d'Ormuz lui incombe.

La France, qui dispose d'une base navale aux Emirats arabes unis, considère que le projet américain va à l'encontre de l'objectif d'apaisement des tensions, dit-on à Paris. A Londres, on juge impossible d'escorter tous les navires de commerce.



(Lire aussi : Drone iranien détruit : Téhéran dément des "allégations délirantes")



"Tout simplement impossible"
"Les Américains ont parlé à tous ceux qui souhaitaient faire quelque chose, surtout les pays d'Asie, parce que c'est d'une importance cruciale pour la sécurité de leur approvisionnement en pétrole (...), mais ça n'a pas suscité l'enthousiasme", reconnaît par ailleurs un diplomate du Golfe. "C'est tout simplement impossible. Le détroit est déjà trop encombré", a quant à lui estimé un responsable asiatique.

Les tensions se sont encore aggravées jeudi dans le Golfe lorsque Donald Trump a annoncé la destruction d'un drone iranien qui se serait approché d'un navire américain. Téhéran assure n'avoir perdu aucun avion sans pilote. Les gardiens de la révolution ont par ailleurs annoncé le même jour l'arraisonnement d'un pétrolier étranger et le Commandement central américain a promis de garantir de manière "agressive" la liberté de navigation dans la région.

L'échec du projet de coalition maritime serait un revers de taille pour l'administration Trump et ses alliés arabes, qui cherchent à isoler l'Iran. L'Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis patrouillent déjà au large du Yémen, où ils combattent les rebelles pro-iraniens houthis. Interrogé sur le projet américain, un membre de l'état-major saoudien a estimé que la coalition formée à l'initiative de Riyad pour combattre les houthis jouait déjà ce rôle depuis plusieurs années dans la mer Rouge.

"Il y a maintenant suffisamment de ressources dans la région pour le travail à accomplir. Les Américains veulent un label international pour cette initiative. Ils ne veulent pas non plus en supporter seuls le fardeau financier", analyse un diplomate de la région.



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